Stéphanie une étudiante a disparu. Un corps est trouvé dans la forêt urbaine avoisinante. Une instruction est ordonnée. En stage scolaire au commissariat, Halinea, détectiv
. ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta ta s ta s ta ta ta ­ ta ta ta ta ­ta ta ta ta ta ta ta Ka mike an ce karkataKai! taka an ce tatataYaushe ne rana za ta?Gani na abokin ta wataBa rana, sati har wataTun da na hango yar wataMata daga gefe na kai mataHari dan na nuna bajinta taAi ko sai tayi mini raf ta taTa rike hannu na me kantaSai ta ja ni cikin dangi na taTai ta nuni ga dangi nan na taBaba yayi murna babu karkataUmma ta taka yar rawa ta taDon murna har da kawa ta taMaganar aure ce na yi mataTun da fari ta dauke kai nataTa bi son rai da kawaye nataMai kudi shine a gaba nataNa manta har da batu na taRana daya sai ga kira na taGaisuwa ta Mahaifi na tayiRa'ayi, sauyawa ta sa na yiTausayi shine da yasa nayiKan batun labarin da tayiZuciya ta raurawa nan tayiTausayawa zuciya ta nan tayiNa amshi batun ta kuma za'ayiTakure kai na duka ni nayiDo na nuna bajinta da ra'ayiNa kudurce aure ne zamu yiYan uwa murna duka sun tayiFatan alheri an ta yiNa ganin auren mu da za'ayiGashi nan dai auren an yiTun da fari fa zaki ne yayiDandanon madara duka yayiHar Zuma da madi duka yayiDaga baya ta sauya ra'ayiNa shiga uku na kara ukuBana son na shige can kurkukuIn na kara shiga uku sau uku Ta ta ta tanTa ta ta tanHands, footsteps, words;Ta ta ta tanTa ta ta tanLovers, haters, friends;Ta ta ta tanTa ta ta tanLandscapes, people, sands;Ta ta ta tanTa ta ta tanDay after day, Hours after is my last stop, and yours? Thought during my everyday life as a commuter. Ta-whit Ta-whooTa-whit Ta-whayThe owl looks down the rabbit's wayRabbits are quickAnd for life they'd better thy earth revolves eternal, Till all deeds are Ta-whooTa-whit Ta-whayThat figure on the branch seems to sayThe night is minusFeel it? Jack prepared to cloaked of coldnessEnvelops my presence Ta-whooTa-whit Ta-whayOh joy, it's moved, it wants to playWhere has it gone? That figure by the tree doth I know that touch, Its gentle earth's Ta-whooTa-whit Ta-whayThe owl cursed me, Ill not see another dayHe ushers me to the treeI feel my stale last breath has Awake! In bed? Oh mercy, how-dumb! the day that she see's i'm not what she thinksit's ta-tawhen little ole meno longer fits all her needsit's ta-tasooner or later she's bound to find outi'm not all this nor any of thatthe day i skip a beatand she figures out meit's ta-tawhen her brain finally meetsthe one and only true meit's ta-tayou can only fool someone so longsoon enough forget the words to the songwhen she finds my heap is not really that deepit's ta-tawhen she takes a good peakcausing her then to freakit's ta-ta StancesISans doute il est trop **** pour parler encor d'elle ; Depuis qu'elle n'est plus quinze jours sont passés, Et dans ce pays-ci quinze jours, je le sais, Font d'une mort récente une vieille nouvelle. De quelque nom d'ailleurs que le regret s'appelle, L'homme, par tout pays, en a bien vite Maria-Felicia ! le peintre et le poète Laissent, en expirant, d'immortels héritiers ; Jamais l'affreuse nuit ne les prend tout entiers. À défaut d'action, leur grande âme inquiète De la mort et du temps entreprend la conquête, Et, frappés dans la lutte, ils tombent en sur l'airain a gravé sa pensée ; Dans un rythme doré l'autre l'a cadencée ; Du moment qu'on l'écoute, on lui devient ami. Sur sa toile, en mourant, Raphael l'a laissée, Et, pour que le néant ne touche point à lui, C'est assez d'un enfant sur sa mère dans une lampe une flamme fidèle, Au fond du Parthénon le marbre inhabité Garde de Phidias la mémoire éternelle, Et la jeune Vénus, fille de Praxitèle, Sourit encor, debout dans sa divinité, Aux siècles impuissants qu'a vaincus sa d'âge en âge une nouvelle vie, Ainsi s'en vont à Dieu les gloires d'autrefois ; Ainsi le vaste écho de la voix du génie Devient du genre humain l'universelle voix... Et de toi, morte hier, de toi, pauvre Marie, Au fond d'une chapelle il nous reste une croix !VIUne croix ! et l'oubli, la nuit et le silence ! Écoutez ! c'est le vent, c'est l'Océan immense ; C'est un pêcheur qui chante au bord du grand chemin. Et de tant de beauté, de gloire et d'espérance, De tant d'accords si doux d'un instrument divin, Pas un faible soupir, pas un écho lointain !VIIUne croix ! et ton nom écrit sur une pierre, Non pas même le tien, mais celui d'un époux, Voilà ce qu'après toi tu laisses sur la terre ; Et ceux qui t'iront voir à ta maison dernière, N'y trouvant pas ce nom qui fut aimé de nous, Ne sauront pour prier où poser les Ninette ! où sont-ils, belle muse adorée, Ces accents pleins d'amour, de charme et de terreur, Qui voltigeaient le soir sur ta lèvre inspirée, Comme un parfum léger sur l'aubépine en fleur ? Où vibre maintenant cette voix éplorée, Cette harpe vivante attachée à ton coeur ?IXN'était-ce pas hier, fille joyeuse et folle, Que ta verve railleuse animait Corilla, Et que tu nous lançais avec la Rosina La roulade amoureuse et l'oeillade espagnole ? Ces pleurs sur tes bras nus, quand tu chantais le Saule, N'était-ce pas hier, pâle Desdemona ?XN'était-ce pas hier qu'à la fleur de ton âge Tu traversais l'Europe, une lyre à la main ; Dans la mer, en riant, te jetant à la nage, Chantant la tarentelle au ciel napolitain, Coeur d'ange et de lion, libre oiseau de passage, Espiègle enfant ce soir, sainte artiste demain ?XIN'était-ce pas hier qu'enivrée et bénie Tu traînais à ton char un peuple transporté, Et que Londre et Madrid, la France et l'Italie, Apportaient à tes pieds cet or tant convoité, Cet or deux fois sacré qui payait ton génie, Et qu'à tes pieds souvent laissa ta charité ?XIIQu'as-tu fait pour mourir, ô noble créature, Belle image de Dieu, qui donnais en chemin Au riche un peu de joie, au malheureux du pain ? Ah ! qui donc frappe ainsi dans la mère nature, Et quel faucheur aveugle, affamé de pâture, Sur les meilleurs de nous ose porter la main ?XIIINe suffit-il donc pas à l'ange de ténèbres Qu'à peine de ce temps il nous reste un grand nom ? Que Géricault, Cuvier, Schiller, Goethe et Byron Soient endormis d'hier sous les dalles funèbres, Et que nous ayons vu tant d'autres morts célèbres Dans l'abîme entr'ouvert suivre Napoléon ?XIVNous faut-il perdre encor nos têtes les plus chères, Et venir en pleurant leur fermer les paupières, Dès qu'un rayon d'espoir a brillé dans leurs yeux ? Le ciel de ses élus devient-il envieux ? Ou faut-il croire, hélas ! ce que disaient nos pères, Que lorsqu'on meurt si jeune on est aimé des dieux ?XVAh ! combien, depuis peu, sont partis pleins de vie ! Sous les cyprès anciens que de saules nouveaux ! La cendre de Robert à peine refroidie, Bellini tombe et meurt ! - Une lente agonie Traîne Carrel sanglant à l'éternel repos. Le seuil de notre siècle est pavé de nous restera-t-il si l'ombre insatiable, Dès que nous bâtissons, vient tout ensevelir ? Nous qui sentons déjà le sol si variable, Et, sur tant de débris, marchons vers l'avenir, Si le vent, sous nos pas, balaye ainsi le sable, De quel deuil le Seigneur veut-il donc nous vêtir ?XVIIHélas ! Marietta, tu nous restais encore. Lorsque, sur le sillon, l'oiseau chante à l'aurore, Le laboureur s'arrête, et, le front en sueur, Aspire dans l'air pur un souffle de bonheur. Ainsi nous consolait ta voix fraîche et sonore, Et tes chants dans les cieux emportaient la qu'il nous faut pleurer sur ta tombe hâtive, Ce n'est pas l'art divin, ni ses savants secrets Quelque autre étudiera cet art que tu créais ; C'est ton âme, Ninette, et ta grandeur naïve, C'est cette voix du coeur qui seule au coeur arrive, Que nul autre, après toi, ne nous rendra ! tu vivrais encor sans cette âme indomptable. Ce fut là ton seul mal, et le secret fardeau Sous lequel ton beau corps plia comme un roseau. Il en soutint longtemps la lutte inexorable. C'est le Dieu tout-puissant, c'est la Muse implacable Qui dans ses bras en feu t'a portée au tombeau.**Que ne l'étouffais-tu, cette flamme brûlante Que ton sein palpitant ne pouvait contenir ! Tu vivrais, tu verrais te suivre et t'applaudir De ce public blasé la foule indifférente, Qui prodigue aujourd'hui sa faveur inconstante À des gens dont pas un, certes, n'en doit si peu l'ingratitude humaine ? Quel rêve as-tu donc fait de te tuer pour eux ? Quelques bouquets de fleurs te rendaient-ils si vaine, Pour venir nous verser de vrais pleurs sur la scène, Lorsque tant d'histrions et d'artistes fameux, Couronnés mille fois, n'en ont pas dans les yeux ?XXIIQue ne détournais-tu la tête pour sourire, Comme on en use ici quand on feint d'être ému ? Hélas ! on t'aimait tant, qu'on n'en aurait rien vu. Quand tu chantais le Saule, au lieu de ce délire, Que ne t'occupais-tu de bien porter ta lyre ? La Pasta fait ainsi que ne l'imitais-tu ?XXIIINe savais-tu donc pas, comédienne imprudente, Que ces cris insensés qui te sortaient du coeur De ta joue amaigrie augmentaient la pâleur ? Ne savais-tu donc pas que, sur ta tempe ardente, Ta main de jour en jour se posait plus tremblante, Et que c'est tenter Dieu que d'aimer la douleur ?XXIVNe sentais-tu donc pas que ta belle jeunesse De tes yeux fatigués s'écoulait en ruisseaux, Et de ton noble coeur s'exhalait en sanglots ? Quand de ceux qui t'aimaient tu voyais la tristesse, Ne sentais-tu donc pas qu'une fatale ivresse Berçait ta vie errante à ses derniers rameaux ?XXVOui, oui, tu le savais, qu'au sortir du théâtre, Un soir dans ton linceul il faudrait te coucher. Lorsqu'on te rapportait plus froide que l'albâtre, Lorsque le médecin, de ta veine bleuâtre, Regardait goutte à goutte un sang noir s'épancher, Tu savais quelle main venait de te oui, tu le savais, et que, dans cette vie, Rien n'est bon que d'aimer, n'est vrai que de souffrir. Chaque soir dans tes chants tu te sentais pâlir. Tu connaissais le monde, et la foule, et l'envie, Et, dans ce corps brisé concentrant ton génie, Tu regardais aussi la Malibran donc ! ta mort est douce, et ta tâche est remplie. Ce que l'homme ici-bas appelle le génie, C'est le besoin d'aimer ; hors de là tout est vain. Et, puisque tôt ou **** l'amour humain s'oublie, Il est d'une grande âme et d'un heureux destin D'expirer comme toi pour un amour divin ! Puisque de Sisteron à Nantes, Au cabaret, tout français chante, Puisque je suis ton échanson, Je veux, ô Française charmante, Te fredonner une chanson ; Une chanson de ma manière, Pour toi d'abord, et mes amis, En buvant gaiement dans mon verre À la santé de ton buvons à la Fortune De la France, Mère commune, Entre Shakespeare et Murillo On y voit la blonde et la brune, On y boit la bière... et non l'eau. Doux pays, le plus doux du monde, Entre Washington... et Chauvin, Tu baises la brune et la blonde, Tu fais de la bière et du cœur est franc, ton âme est fière ; Les soldats de la Terre entière T'attaqueront toujours en vain. Tu baises la blonde et la bière Comme on boit la brune et le vin. La brune a le con de la lune, La blonde a les poils... du mâtin... Garde bien ta bière et ta brune, Garde bien ta blonde et ton vin !On tire la bière de l'orge, La baïonnette de la forge, Avec la vigne on fait du vin. Ta blonde a deux fleurs sur la gorge, Ta brune a deux grains de raisin. L'une accroche sa jupe aux branches, L'autre sourit sous les houblons Garde bien leurs garces de hanches, Garde bien leurs bougres de vaillant comme un archange, Pays plus *** que la vendange Et que l'étoile du matin, Ta blonde est une douce orange, Mais ta brune ah !... sacré mâtin ! Ta brune a la griffe profonde ; Ta rousse a le teint du jasmin ; Garde-les bien ! Garde ta blonde Garde-la, le sabre à la tes canons n'aient pas de rouilles, Que tes fileuses de quenouilles Puissent en paix rire et dormir, Et se repose sur tes couilles Du présent et de l'avenir. C'est sur elles que tu travailles Sous les toisons d'ombre ou d'or fin Garde-les des regards canailles, Garde-les du coup d'œil hautain !Pays galant, la langue est claire Comme le soleil dans ton verre, Plus que le grec et le latin ; Autant que ta blonde et ta bière Garde-la bien, comme ton vin. Pays plus beau que le Soleil, Lune, Étoile, aube, aurore et matins. Aime bien ta blonde et ta brune, Et fais-leur... beaucoup de catins ! Le poèteLe mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve. Je n'en puis comparer le lointain souvenir Qu'à ces brouillards légers que l'aurore soulève, Et qu'avec la rosée on voit s' museQu'aviez-vous donc, ô mon poète ! Et quelle est la peine secrète Qui de moi vous a séparé ? Hélas ! je m'en ressens encore. Quel est donc ce mal que j'ignore Et dont j'ai si longtemps pleuré ?Le poèteC'était un mal vulgaire et bien connu des hommes ; Mais, lorsque nous avons quelque ennui dans le coeur, Nous nous imaginons, pauvres fous que nous sommes, Que personne avant nous n'a senti la museIl n'est de vulgaire chagrin Que celui d'une âme vulgaire. Ami, que ce triste mystère S'échappe aujourd'hui de ton sein. Crois-moi, parle avec confiance ; Le sévère dieu du silence Est un des frères de la Mort ; En se plaignant on se console, Et quelquefois une parole Nous a délivrés d'un poèteS'il fallait maintenant parler de ma souffrance, Je ne sais trop quel nom elle devrait porter, Si c'est amour, folie, orgueil, expérience, Ni si personne au monde en pourrait profiter. Je veux bien toutefois t'en raconter l'histoire, Puisque nous voilà seuls, assis près du foyer. Prends cette lyre, approche, et laisse ma mémoire Au son de tes accords doucement s' museAvant de me dire ta peine, Ô poète ! en es-tu guéri ? Songe qu'il t'en faut aujourd'hui Parler sans amour et sans haine. S'il te souvient que j'ai reçu Le doux nom de consolatrice, Ne fais pas de moi la complice Des passions qui t'ont perdu, Le poèteJe suis si bien guéri de cette maladie, Que j'en doute parfois lorsque j'y veux songer ; Et quand je pense aux lieux où j'ai risqué ma vie, J'y crois voir à ma place un visage étranger. Muse, sois donc sans crainte ; au souffle qui t'inspire Nous pouvons sans péril tous deux nous confier. Il est doux de pleurer, il est doux de sourire Au souvenir des maux qu'on pourrait museComme une mère vigilante Au berceau d'un fils bien-aimé, Ainsi je me penche tremblante Sur ce coeur qui m'était fermé. Parle, ami, - ma lyre attentive D'une note faible et plaintive Suit déjà l'accent de ta voix, Et dans un rayon de lumière, Comme une vision légère, Passent les ombres d' poèteJours de travail ! seuls jours où j'ai vécu ! Ô trois fois chère solitude ! Dieu soit loué, j'y suis donc revenu, À ce vieux cabinet d'étude ! Pauvre réduit, murs tant de fois déserts, Fauteuils poudreux, lampe fidèle, Ô mon palais, mon petit univers, Et toi, Muse, ô jeune immortelle, Dieu soit loué, nous allons donc chanter ! Oui, je veux vous ouvrir mon âme, Vous saurez tout, et je vais vous conter Le mal que peut faire une femme ; Car c'en est une, ô mes pauvres amis Hélas ! vous le saviez peut-être, C'est une femme à qui je fus soumis, Comme le serf l'est à son maître. Joug détesté ! c'est par là que mon coeur Perdit sa force et sa jeunesse ; Et cependant, auprès de ma maîtresse, J'avais entrevu le bonheur. Près du ruisseau, quand nous marchions ensemble, Le soir, sur le sable argentin, Quand devant nous le blanc spectre du tremble De **** nous montrait le chemin ; Je vois encore, aux rayons de la lune, Ce beau corps plier dans mes bras... N'en parlons plus... - je ne prévoyais pas Où me conduirait la Fortune. Sans doute alors la colère des dieux Avait besoin d'une victime ; Car elle m'a puni comme d'un crime D'avoir essayé d'être museL'image d'un doux souvenir Vient de s'offrir à ta pensée. Sur la trace qu'il a laissée Pourquoi crains-tu de revenir ? Est-ce faire un récit fidèle Que de renier ses beaux jours ? Si ta fortune fut cruelle, Jeune homme, fais du moins comme elle, Souris à tes premiers poèteNon, - c'est à mes malheurs que je prétends sourire. Muse, je te l'ai dit je veux, sans passion, Te conter mes ennuis, mes rêves, mon délire, Et t'en dire le temps, l'heure et l'occasion. C'était, il m'en souvient, par une nuit d'automne, Triste et froide, à peu près semblable à celle-ci ; Le murmure du vent, de son bruit monotone, Dans mon cerveau lassé berçait mon noir souci. J'étais à la fenêtre, attendant ma maîtresse ; Et, tout en écoutant dans cette obscurité, Je me sentais dans l'âme une telle détresse Qu'il me vint le soupçon d'une infidélité. La rue où je logeais était sombre et déserte ; Quelques ombres passaient, un falot à la main ; Quand la bise sifflait dans la porte entr'ouverte, On entendait de **** comme un soupir humain. Je ne sais, à vrai dire, à quel fâcheux présage Mon esprit inquiet alors s'abandonna. Je rappelais en vain un reste de courage, Et me sentis frémir lorsque l'heure sonna. Elle ne venait pas. Seul, la tête baissée, Je regardai longtemps les murs et le chemin, Et je ne t'ai pas dit quelle ardeur insensée Cette inconstante femme allumait en mon sein ; Je n'aimais qu'elle au monde, et vivre un jour sans elle Me semblait un destin plus affreux que la mort. Je me souviens pourtant qu'en cette nuit cruelle Pour briser mon lien je fis un long effort. Je la nommai cent fois perfide et déloyale, Je comptai tous les maux qu'elle m'avait causés. Hélas ! au souvenir de sa beauté fatale, Quels maux et quels chagrins n'étaient pas apaisés ! Le jour parut enfin. - Las d'une vaine attente, Sur le bord du balcon je m'étais assoupi ; Je rouvris la paupière à l'aurore naissante, Et je laissai flotter mon regard ébloui. Tout à coup, au détour de l'étroite ruelle, J'entends sur le gravier marcher à petit bruit... Grand Dieu ! préservez-moi ! je l'aperçois, c'est elle ; Elle entre. - D'où viens-tu ? Qu'as-tu fait cette nuit ? Réponds, que me veux-tu ? qui t'amène à cette heure ? Ce beau corps, jusqu'au jour, où s'est-il étendu ? Tandis qu'à ce balcon, seul, je veille et je pleure, En quel lieu, dans quel lit, à qui souriais-tu ? Perfide ! audacieuse ! est-il encor possible Que tu viennes offrir ta bouche à mes baisers ? Que demandes-tu donc ? par quelle soif horrible Oses-tu m'attirer dans tes bras épuisés ? Va-t'en, retire-toi, spectre de ma maîtresse ! Rentre dans ton tombeau, si tu t'en es levé ; Laisse-moi pour toujours oublier ma jeunesse, Et, quand je pense à toi, croire que j'ai rêvé !La museApaise-toi, je t'en conjure ; Tes paroles m'ont fait frémir. Ô mon bien-aimé ! ta blessure Est encor prête à se rouvrir. Hélas ! elle est donc bien profonde ? Et les misères de ce monde Sont si lentes à s'effacer ! Oublie, enfant, et de ton âme Chasse le nom de cette femme, Que je ne veux pas poèteHonte à toi qui la première M'as appris la trahison, Et d'horreur et de colère M'as fait perdre la raison ! Honte à toi, femme à l'oeil sombre, Dont les funestes amours Ont enseveli dans l'ombre Mon printemps et mes beaux jours ! C'est ta voix, c'est ton sourire, C'est ton regard corrupteur, Qui m'ont appris à maudire Jusqu'au semblant du bonheur ; C'est ta jeunesse et tes charmes Qui m'ont fait désespérer, Et si je doute des larmes, C'est que je t'ai vu pleurer. Honte à toi, j'étais encore Aussi simple qu'un enfant ; Comme une fleur à l'aurore, Mon coeur s'ouvrait en t'aimant. Certes, ce coeur sans défense Put sans peine être abusé ; Mais lui laisser l'innocence Était encor plus aisé. Honte à toi ! tu fus la mère De mes premières douleurs, Et tu fis de ma paupière Jaillir la source des pleurs ! Elle coule, sois-en sûre, Et rien ne la tarira ; Elle sort d'une blessure Qui jamais ne guérira ; Mais dans cette source amère Du moins je me laverai, Et j'y laisserai, j'espère, Ton souvenir abhorré !La musePoète, c'est assez. Auprès d'une infidèle, Quand ton illusion n'aurait duré qu'un jour, N'outrage pas ce jour lorsque tu parles d'elle ; Si tu veux être aimé, respecte ton amour. Si l'effort est trop grand pour la faiblesse humaine De pardonner les maux qui nous viennent d'autrui, Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; À défaut du pardon, laisse venir l'oubli. Les morts dorment en paix dans le sein de la terre Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints. Ces reliques du coeur ont aussi leur poussière ; Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains. Pourquoi, dans ce récit d'une vive souffrance, Ne veux-tu voir qu'un rêve et qu'un amour trompé ? Est-ce donc sans motif qu'agit la Providence Et crois-tu donc distrait le Dieu qui t'a frappé ? Le coup dont tu te plains t'a préservé peut-être, Enfant ; car c'est par là que ton coeur s'est ouvert. L'homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert. C'est une dure loi, mais une loi suprême, Vieille comme le monde et la fatalité, Qu'il nous faut du malheur recevoir le baptême, Et qu'à ce triste prix tout doit être acheté. Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée ; Pour vivre et pour sentir l'homme a besoin des pleurs ; La joie a pour symbole une plante brisée, Humide encor de pluie et couverte de fleurs. Ne te disais-tu pas guéri de ta folie ? N'es-tu pas jeune, heureux, partout le bienvenu ? Et ces plaisirs légers qui font aimer la vie, Si tu n'avais pleuré, quel cas en ferais-tu ? Lorsqu'au déclin du jour, assis sur la bruyère, Avec un vieil ami tu bois en liberté, Dis-moi, d'aussi bon coeur lèverais-tu ton verre, Si tu n'avais senti le prix de la gaîté ? Aimerais-tu les fleurs, les prés et la verdure, Les sonnets de Pétrarque et le chant des oiseaux, Michel-Ange et les arts, Shakspeare et la nature, Si tu n'y retrouvais quelques anciens sanglots ? Comprendrais-tu des cieux l'ineffable harmonie, Le silence des nuits, le murmure des flots, Si quelque part là-bas la fièvre et l'insomnie Ne t'avaient fait songer à l'éternel repos ? N'as-tu pas maintenant une belle maîtresse ? Et, lorsqu'en t'endormant tu lui serres la main, Le lointain souvenir des maux de ta jeunesse Ne rend-il pas plus doux son sourire divin ? N'allez-vous pas aussi vous promener ensemble Au fond des bois fleuris, sur le sable argentin ? Et, dans ce vert palais, le blanc spectre du tremble Ne sait-il plus, le soir, vous montrer le chemin ? Ne vois-tu pas alors, aux rayons de la lune, Plier comme autrefois un beau corps dans tes bras, Et si dans le sentier tu trouvais la Fortune, Derrière elle, en chantant, ne marcherais-tu pas ? De quoi te plains-tu donc ? L'immortelle espérance S'est retrempée en toi sous la main du malheur. Pourquoi veux-tu haïr ta jeune expérience, Et détester un mal qui t'a rendu meilleur ? Ô mon enfant ! plains-la, cette belle infidèle, Qui fit couler jadis les larmes de tes yeux ; Plains-la ! c'est une femme, et Dieu t'a fait, près d'elle, Deviner, en souffrant, le secret des heureux. Sa tâche fut pénible ; elle t'aimait peut-être ; Mais le destin voulait qu'elle brisât ton coeur. Elle savait la vie, et te l'a fait connaître ; Une autre a recueilli le fruit de ta douleur. Plains-la ! son triste amour a passé comme un songe ; Elle a vu ta blessure et n'a pu la fermer. Dans ses larmes, crois-moi, tout n'était pas mensonge. Quand tout l'aurait été, plains-la ! tu sais poèteTu dis vrai la haine est impie, Et c'est un frisson plein d'horreur Quand cette vipère assoupie Se déroule dans notre coeur. Écoute-moi donc, ô déesse ! Et sois témoin de mon serment Par les yeux bleus de ma maîtresse, Et par l'azur du firmament ; Par cette étincelle brillante Qui de Vénus porte le nom, Et, comme une perle tremblante, Scintille au **** sur l'horizon ; Par la grandeur de la nature, Par la bonté du Créateur, Par la clarté tranquille et pure De l'astre cher au voyageur. Par les herbes de la prairie, Par les forêts, par les prés verts, Par la puissance de la vie, Par la sève de l'univers, Je te bannis de ma mémoire, Reste d'un amour insensé, Mystérieuse et sombre histoire Qui dormiras dans le passé ! Et toi qui, jadis, d'une amie Portas la forme et le doux nom, L'instant suprême où je t'oublie Doit être celui du pardon. Pardonnons-nous ; - je romps le charme Qui nous unissait devant Dieu. Avec une dernière larme Reçois un éternel adieu. - Et maintenant, blonde rêveuse, Maintenant, Muse, à nos amours ! Dis-moi quelque chanson joyeuse, Comme au premier temps des beaux jours. Déjà la pelouse embaumée Sent les approches du matin ; Viens éveiller ma bien-aimée, Et cueillir les fleurs du jardin. Viens voir la nature immortelle Sortir des voiles du sommeil ; Nous allons renaître avec elle Au premier rayon du soleil ! Ulysse, la Méditerranée et ses rapports avec les Femmes. Parti à contre cœur, ayant même contrefait le fou, pour se soustraire à la guerre et élever ton fils Télémaque, tu dus partir à Troie, et sus t'y montrer brave, mais surtout fin guerre fut bien longue, pas du tout comme celle que chantait les Aèdes. L'ennemi ressemblait tant à nos guerriers Achéens, courageux et aussi sûrs de leur droit que nous l'étions du notre. Que de sang, que de peine ! Tu vis périr Patrocle, ne pus sauver Achille ; et les morts aux corps déchiquetés par les épées se substituèrent aux coupes de ce vin si enivrant qu'est la rhétorique guerrière et à la funeste illusion d'une victoire facile. Ulysse tu eus l'idée de bâtir ce grand vaisseau dont la proue figurait une tête de cheval. Ainsi les Achéens purent entrer dans le port forteresse si bien gardé. Mais quand la nuit noire et le vin mêlés ôtèrent aux courageux Troyens leur vigilance et leur garde, vous sortirent alors des flancs du bateau et vous précipitèrent pour ouvrir grands les portes aux guerriers Achéens. La suite fut un grand carnage de guerriers Troyens mais aussi de non combattants et même de femmes. Et Troie, la fière, la courageuse ne fut plus ville libre et les survivants de son Peuple connurent l'esclavage. Aussi quand Troie fut conquise et que ses rue coulèrent rouges du sang vermeil de ses défenseur, mais aussi de nombreux civils, tu songeas à retourner chez toi, car tu étais roi, et ton fils Télémaque aurait besoin de toi et Pénélope t'aimait. Les souvenirs d'émois et de tendres caresses faisaient encore frissonner la harpe de ton corps de souvenirs très doux. C'est alors que tu dus affronter la Déesse Athéna et ton double, tous deux vigilants, à tester ta sincérité et ta constance. Oh, toi Homme volage et point encore rassasié de voyages et de conquêtes. L'étendue de la mer te fut donnée comme le théâtre même de ta vérité profonde. Après bien des voyages et avoir perdu nombre de tes compagnons, tu fus poussé dans l'île de la nymphe Calypso. Cette immortelle à la chevelure, si joliment bouclée se trouvait dans son île d'arbustes odoriférants. Aussi fit-elle tout pour te garder. Toi-même, tu lui trouvas de l'ardeur et des charmes même si durant le jour tu te laissais aller à la nostalgie d'Ithaque. La belle immortelle te proposas, pour te garder, de te donner cet attribut si recherché qui empêche à jamais de sombrer dans le sommeil perpétuel. Mais toi, Ulysse, tu préféras garder ton destin d'homme mortel et ton inguérissable blessure pour Ithaque. Après sept années d’une prison si douce, l'intervention d'Athéna te rendit aux aventures de la Mer. Tu accostas, avec tes compagnons sur la côte d’une île malfaisante. C'était la demeure des Cyclopes. Parmi ce Peuple de géants, le cyclope Polyphème habitait une grotte profonde d'où il faisait rentrer chaque soir son troupeau. Ulysse quelle folie traversa ton esprit et celui de tes compagnons que de vouloir pénétrer dans cette antre maudite, mû à la fois par la curiosité et la volonté de faire quelques larcins de chèvres ? Vous payèrent bien cher cette offense par la cruelle dévoration que fit l'infâme Polyphème de plusieurs de tes compagnons dont vous entendîtes craquer les os sous la mâchoire du sauvage. Aussi votre courage fut renforcé par votre haine lorsque vous lui plantèrent l'épieu dans son œil unique alors que sa vigilance venait d'être endormie par le vin. Les barques ayant mouillés dans l'île d'Aiaé, tes compagnons imprudents furent transformés en pourceaux par la belle et cruelle Magicienne Circée. Doté d'un contre poison à ses filtres, tu ne restas cependant pas insensible aux charmes de la belle Magicienne mais tu lui fis prononcer le grand serment avant de répondre à tes avances. Elle accepta pour faire de toi son amant de redonner leur forme humaine à tes compagnons, Et vos nuits furent tendres, sensuelles et magiques car la Magicienne excellait dans les arts de l'amour et il en naquit un fils. Toi le rusé et courageux Ulysse, tu espérais enfin voguer avec délice sur une mer d'huile parcourue par les reflets d'argent des poissons volants et te réjouir des facéties des dauphins, Mais c'était oublier et compter pour peu la rancune de Poséidon, le maître des eaux, rendu furieux par le traitement subi par son fils Polyphème. C'est pour cela qu'une masse d'eau compacte, haute comme une haute tour avançant au grand galop ébranla et engloutit ton solide radeau. Seul ton réflexe prompt de t'accrocher au plus grand des troncs te permis de plonger longuement au fonds des eaux en retenant longtemps ton souffle avant d’émerger à nouveaux. La troisième des belles que ton voyage tumultueux te fit rencontrer fut la jeune Nausicaa, fille du roi des Phéaciens, Alcinoos. Celle-ci, dans la floraison de sa jeunesse, ardente et vive, ne cédait en rien à l'éclat des plus belles et subtiles fleurs. Guidée par la déesse Athéna, elle vint auprès du fleuve ou tu dormais laver les habits royaux avec ses suivantes. Les voix des jeunes filles t'éveillèrent. Dans ta détresse et ta nudité, tu jetas l'effroi parmi les jeunes filles. Seule Nausicaa eut le courage de ne pas fuir et d'écouter ta demande d'aide. Elle rappela ses suivantes et te fit vêtir après que ton corps ait été lavé par l'eau du fleuve et enduit d'huile fine. Tu retrouvas ta force et ta beauté. Aussi Nausicaa vit en toi l'époux qu'elle désirait. Mais, ta nostalgie d'Ithaque fut encore plus forte. Alors Nausicaa te pria seulement, en ravalant ses larmes, de ne point oublier qu'elle t'avait sauvé des flots. Amené tout ensommeillé dans le vaisseau mené par les rameurs Phéaciens si bien aguerris à leur tâche, tu étais comme bercé par le bruit régulier des rames et le mouvement profond d'une mer douce mais étincelante. C'était comme dans ces rêves très rares qui vous mènent sur l'Olympe. Jamais tu ne te sentis si bien avec ce goût d’embrun salé sur tes lèvres et ce bruit régulier et sec du claquement des rames sur les flots. Tu éprouvas la sensation de voguer vers un nouveau Monde. Ce fut, Ulysse, l'un des rares moments de félicité absolue dans une vie de combats, de feu et du malheur d'avoir vu périr tous tes valeureux compagnons. Ulysse revenu dans ton palais, déguisé en mendiants pour châtier les prétendants, tu triomphas au tir à l'arc. Mais l'heure de la vindicte avait sonné. La première de tes flèches perça la gorge d'Antinoos, buvant sa coupe. Nul ne put te fléchir Ulysse, pas même, l'éloquent Eurymaque qui t'offrait de t'apporter réparations pour tes provisions goulument mangés et tes biens dilapidés. Le pardon s'effaça en toi car l'offense faite à ta femme et à ton fils et à ton honneur était trop forte. Aussi tu n'eus pas la magnanimité de choisir la clémence et le sang coula dans ton palais comme le vin des outres. Pas un des prétendants ne fut épargné à l'exception du chanteur de Lyre, Phénios et du héraut Médon qui avait protégé Télémaque. Mais Ulysse, tu ne fus pas grand en laissant condamner à la pendaison hideuse, douze servantes qui avaient outragé Pénélope et partagé leur couche avec les prétendants. Ulysse tu fus tant aimé des déesses, des nymphes et des femmes et souvent sauvé du pire par celles qui te donnèrent plaisir et descendance. Mais obsédé par tes roches d'Ithaque ne sus pas leur rendre l'amour qu'elles te portèrent. Tu ne fus pas non plus à la hauteur de la constance et de la fidélité de Pénélope. Mais Ulysse poursuivi par la fatalité de l'exil et de l'errance et la rancune de Poséidon, tu fus aussi le préféré de la déesse Athéna qui fit tant et plus pour te sauver maintes fois de ta perte. Cette déesse fut la vraie sauvegarde de ta vie aventureuse et les femmes qui te chérirent t'apportèrent maintes douceurs et consolations dans ta vie Arrighi, Toulouse, France 2013. Ulysse adoré par les Femmes, les Nymphes , protégé par Athéna et traqué par à contrecœur, ayant même contrefait le fou, pour se soustraire à la guerre et élever ton fils Télémaque, tu dus partir à Troie, et sus t'y montrer brave mais surtout fin stratège. La guerre fut bien longue, pas du tout comme celle que chantaient les Aèdes. L'ennemi ressemblait tant à nos guerriers Achéens, courageux et aussi sûrs de leur droit que nous l'étions du de sang, que de peine ! Tu vis périr Patrocle, ne pus sauver Achille; et les morts aux corps déchiquetés par les épées se substituèrent aux coupes de ce vin si enivrant qu'est la rhétorique guerrière et à la funeste illusion d'une victoire facile. Ulysse tu eus l'idée de bâtir ce grand vaisseau dont la proue figurait une tête de cheval. Ainsi les Achéens purent entrer dans le port forteresse si bien gardé. Mais quand la nuit noire et le vin mêlés ôtèrent aux courageux Troyens leur vigilance et leur garde, vous sortirent alors des flancs du bateau et vous précipitèrent pour ouvrir grands les portes aux guerriers suite fut un grand carnage de guerriers Troyens mais aussi de non combattants et même de femmes. Et Troie, la fière, la courageuse ne fut plus ville libre et les survivants de son Peuple connurent l'esclavage. Aussi quand Troie fut conquise et que ses rue coulèrent rouges du sang vermeil de ses défenseur, mais aussi de nombreux civils, tu songeas à retourner chez toi, car tu étais roi, et ton fils Télémaque aurait besoin de toi et Pénélope t'aimait. Les souvenirs d'émois et de tendres caresses faisaient encore frissonner la harpe de ton corps de souvenirs très alors que tu dus affronter la Déesse Athéna et ton double, tous deux vigilants, a tester ta sincérité et ta constance. Oh, toi Homme volage et point encore rassasié de voyages et de conquêtes. L'étendue de la mer te fut donnée comme le théâtre même de ta vérité profonde. Après bien des voyages et avoir perdu nombre de tes compagnons, tu fus poussé dans l'île de la nymphe immortelle à la chevelure, si joliment bouclée se trouvait dans son île d'arbustes odoriférants. Aussi fit-elle tout pour te garder. Toi-même, tu lui trouvas de l'ardeur et des charmes même si durant le jour tu te laissais aller à la nostalgie d' belle immortelle te proposas, pour te garder, de te donner cet attribut si recherché qui empêche à jamais de sombrer dans le sommeil perpétuel. Mais toi, Ulysse, tu préféras garder ton destin d'homme mortel et ton inguérissable blessure pour Ithaque. Après sept années d’une prison si douce, l'intervention d'Athéna te rendit aux aventures de la Mer. Tu accostas, avec tes compagnons sur la côte d’une île malfaisante. C’était la demeure des Cyclopes. Parmi ce Peuple de géants, le cyclope Polyphème habitait une grotte profonde d'où il faisait rentrer chaque soir son quelle folie traversa ton esprit et celui de tes compagnons que de vouloir pénétrer dans cette antre maudite, mû à la fois par la curiosité et la volonté de faire quelques larcins de chèvres ? Vous payèrent bien cher cette offense par la cruelle dévoration que fit l'infâme Polyphème de plusieurs de tes compagnons dont vous entendîtes craquer les os sous la mâchoire du sauvage. Aussi votre courage fut renforcé par votre haine lorsque vous lui plantèrent l'épieu dans son œil unique alors que sa vigilance venait d'être endormie par le vin. Les barques ayant mouillés dans l'île d'Aiaé, tes compagnons imprudents furent transformés en pourceaux par la belle et cruelle Magicienne Circée. Doté d'un contre poison à ses filtres, tu ne restas cependant pas insensible aux charmes de la belle Magicienne mais tu lui fis prononcer le grand serment avant de répondre à tes accepta pour faire de toi son amant de redonner leur forme humaine à tes compagnons, Et vos nuits furent tendres, sensuelles et magiques car la Magicienne excellait dans les arts de l'amour et il en naquit un fils. Toi le rusé et courageux Ulysse, tu espérais enfin voguer avec délice sur une mer d'huile parcourue par les reflets d'argent des poissons volants et te réjouir des facéties des dauphins, Mais c'était oublier et compter pour peu la rancune de Poséidon, le maître des eaux, rendu furieux par le traitement subi par son fils Polyphème. C'est pour cela qu'une masse d'eau compacte, haute comme une haute tour avançant au grand galop ébranla et engloutit ton solide radeau. Seul ton réflexe prompt de t'accrocher au plus grand des troncs te permis de plonger longuement au fonds des eaux en retenant longtemps ton souffle avant d’émerger à nouveaux. La troisième des belles que ton voyage tumultueux te fit rencontrer fut la jeune Nausicaa, fille du roi des Phéaciens, Alcinoos. Celle-ci, dans la floraison de sa jeunesse, ardente et vive, ne cédait en rien à l'éclat des plus belles et subtiles fleurs. Guidée par la déesse Athéna, elle vint auprès du fleuve ou tu dormais laver les habits royaux avec ses suivantes. Les voix des jeunes filles t'éveillèrent. Dans ta détresse et ta nudité, tu jetas l'effroi parmi les jeunes filles. Seule Nausicaa eut le courage de ne pas fuir et d'écouter ta demande d'aide. Elle rappela ses suivantes et te fit vêtir après que ton corps ait été lavé par l'eau du fleuve et enduit d'huile fine. Tu retrouvas ta force et ta beauté. Aussi Nausicaa vit en toi l'époux qu'elle désirait. Mais, ta nostalgie d'Ithaque fut encore plus forte. Alors Nausicaa te pria seulement, en ravalant ses larmes, de ne point oublier qu'elle t'avait sauvé des flots. Amené tout ensommeillé dans le vaisseau mené par les rameurs Phéaciens si bien aguerris à leur tâche, tu étais comme bercé par le bruit régulier des rames et le mouvement profond d'une mer douce mais étincelante. C'était comme dans ces rêves très rares qui vous mènent sur l'Olympe. Jamais tu ne te sentis si bien avec ce goût d’embrun salé sur tes lèvres et ce bruit régulier et sec du claquement des rames sur les flots. Tu éprouvas la sensation de voguer vers un nouveau Monde. Ce fut, Ulysse, l'un des rares moments de félicité absolue dans une vie de combats, de feu et du malheur d'avoir vu périr tous tes valeureux compagnons. Ulysse revenu dans ton palais, déguisé en mendiants pour châtier les prétendants, tu triomphas au tir à l'arc. Mais l'heure de la vindicte avait sonné. La première de tes flèches perça la gorge d'Antinoüs, buvant sa coupe. Nul ne put te fléchir Ulysse, pas même, l'éloquent Eurymaque qui t'offrait de t'apporter réparations pour tes provisions goulument mangés et tes biens dilapidés. Le pardon s'effaça en toi car l'offense faite à ta femme et à ton fils et à ton honneur était trop forte. Aussi tu n'eus pas la magnanimité de choisir la clémence et le sang coula dans ton palais comme le vin des outres. Pas un des prétendants ne fut épargné à l'exception du chanteur de Lyre, Phénios et du héraut Médon qui avait protégé Télémaque. Mais Ulysse, tu ne fus pas grand en laissant condamner à la pendaison hideuse, douze servantes qui avaient outragé Pénélope et partagé leur couche avec les prétendants. Ulysse tu fus tant aimé des déesses, des nymphes et des femmes et souvent sauvé du pire par celles qui te donnèrent plaisir et descendance. Mais obsédé par tes roches d'Ithaque ne sus pas leur rendre l'amour qu'elles te portèrent. Tu ne fus pas non plus à la hauteur de la constance et de la fidélité de Ulysse poursuivi par la fatalité de l'exil et de l'errance et la rancune de Poséidon, tu fus aussi le préféré de la déesse Athéna qui fit tant et plus pour te sauver maintes fois de ta perte. Cette déesse fut la vraie sauvegarde de ta vie aventureuse et les femmes qui te chérirent t'apportèrent maintes douceurs et consolations dans ta vie tumultueuse. Paul Arrighi The adventures of Ulysses in the Odyssey as beloved by Women and Nymphs protected by Athena and pursue by Poseidon Homme dont la tristesse est écrite d'un bout Du monde à l'autre, et même aux murs de la campagne, Forçat de l'hôpital et malade du bagne ;Dormeur maussade, à qui chaque aube dit Debout ! » Voyageur douloureux qu'attend la Mort, auberge Où l'on vend le lit dur et les pleurs blancs du cierge,Tu gémis, étonné de te sentir si las ; Puis un jour tu te dis L'âme est un vain bagage, Et mon cœur est bien lourd pour un pareil voyage ! »Et, sans songer que Dieu te donne ses lilas, Tu veux jeter ton cœur, tu veux jeter ton âme, Pour alléger ta marche et mieux porter la Femme ;Par ta route et ses ponts fiers de leur parapet, Compagnon de l'orgueil, fils des froides études, Tu vas vers le malheur et vers les plein des arguments dont l'esprit se repaît, Tu fais, pour savourer ta gloire monotone, Taire ta conscience à l'heure où le ciel pourtant à ce prix tu manges à ta faim, Si tu dors calme, au creux de l'oreiller facile, Ecoute ta science et reste-lui docile ;Si ta libre raison, la plus forte à la fin, Respire au coup mortel porté par elle au doute, Pareil au Juif errant, homme, poursuis ta content sans ton âme, et joyeux sans ton cœur, Sois ton corps tyran ni que et sois ta bête fauve, Fais tes traits durs et froids, fais ton iront vaste et chauve !Mais si ton fruit superbe engraisse un ver vainqueur, Si tu bâilles, les soirs larmoyants, sous ta lampe, Tâche de réfléchir, pose un doigt sur ta tu n'as toujours pas trouvé sur ton chemin, Qu'assourdit la rumeur des sabres et des chaînes Repos pour tes amours et cesse pour tes haines ;Si ton bâton usé tâtonne dans ta main, Pauvre aveugle tremblant qui portes une sourde, La Femme, chaque jour plus énorme et plus lourde ;Si Tentant ancien sommeille encore en toi, Gardant le souvenir de la faute première, Dis J'ai le dos tourné peut-être à la Lumière » ;Dis J'étais un esclave et croyais être un Roi ! » Pour t'en aller gaiement, frère des hirondelles, Reprends ton cœur, reprends ton âme, ces deux ailes ;Et grâce à ce fardeau redevenu léger, Emporte alors l'enfant, mère, sœur ou compagne, Comme l'ange en ses bras emporte la montagne ;Enivre-toi du long plaisir de voyager ; Que ta faim soit paisible et que ta soif soit pure, Bois à tout cœur ouvert, mange à toute âme mûre ! Du vin ! Nous sommes trois ; du vin, allons, du vin ! Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin. As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ? L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la Entrez, seigneurs, entrez.... le vent est froid, la nuit. Ma vigne donne un vin qui brûle et réjouit ; Le soleil a mûri les raisins qu'elle porte, Mon vin est clair et bon buvez !... Ma fille est morte !- Morte ? - Depuis un jour. - Morte, la belle enfant ! Laisse-nous la revoir. Plus de vin, plus de chant ! Que ta lampe un instant éclaire son visage ; Chapeau bas, nous dirons la prière d'usage. »Et les passants criaient Du vin, allons, du vin ! Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin. As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ? L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »Le premier voyageur s'inclina près du lit, Écartant les rideaux, à demi-voix il dit Belle enfant, maintenant glacée, inanimée, Pourquoi mourir si tôt ? Moi, je t'aurais aimée ! »Et l'on disait en bas Du vin, allons, du vin ! Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin. As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ? L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »Le second voyageur s'inclina près du lit, Et fermant les rideaux, à demi-voix il dit Moi, je t'aimais, enfant ; j'aurais été fidèle Adieu donc pour toujours, à toi qui fus si belle ! »Et l'on disait en bas Du vin, allons, du vin ! Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin. As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ? L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »Le dernier voyageur s'inclina près du lit ; Baisant ce front de marbre, à demi-voix il dit Je t'aimais et je t'aime, enfant si tôt enfuie ! Je n'aimerai que toi jusqu'au soir de ma vie. »Et l'on disait en bas Du vin, allons, du vin ! Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin. As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ? L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la vie. »Et la mère à genoux disait, mais sans pleurer Un cœur pur en ces lieux ne pouvait demeurer ; Un bon ange veillait sur ma fille innocente... Elle pleurait ici, dans le ciel elle chante ! »Et l'on disait en bas Du vin, allons, du vin ! Hôtesse ! nous voulons chanter jusqu'au matin. As-tu toujours ta vigne et ta fille jolie ? L'amour, le vin, voilà les seuls biens de la Entrez, seigneurs, entrez ! le vent est froid, la nuit. Ma vigne donne un vin qui brûle et réjouit ; Le soleil a mûri les raisins qu'elle porte,Mon vin est clair et bon ; buvez !... Ma fille est morte ! Sur un écueil battu par la vague plaintive, Le nautonier de **** voit blanchir sur la rive Un tombeau près du bord par les flots déposé ; Le temps n'a pas encor bruni l'étroite pierre, Et sous le vert tissu de la ronce et du lierre On distingue... un sceptre brisé !Ici gît... point de nom !... demandez à la terre ! Ce nom ? il est inscrit en sanglant caractère Des bords du Tanaïs au sommet du Cédar, Sur le bronze et le marbre, et sur le sein des braves, Et jusque dans le cœur de ces troupeaux d'esclaves Qu'il foulait tremblants sous son ces deux grands noms qu'un siècle au siècle annonce, Jamais nom qu'ici-bas toute langue prononce Sur l'aile de la foudre aussi **** ne vola. Jamais d'aucun mortel le pied qu'un souffle efface N'imprima sur la terre une plus forte trace, Et ce pied s'est arrêté là !...Il est là !... sous trois pas un enfant le mesure ! Son ombre ne rend pas même un léger murmure ! Le pied d'un ennemi foule en paix son cercueil ! Sur ce front foudroyant le moucheron bourdonne, Et son ombre n'entend que le bruit monotone D'une vague contre un écueil !Ne crains rien, cependant, ombre encore inquiète, Que je vienne outrager ta majesté muette. Non. La lyre aux tombeaux n'a jamais insulté. La mort fut de tout temps l'asile de la gloire. Rien ne doit jusqu'ici poursuivre une mémoire. Rien !... excepté la vérité !Ta tombe et ton berceau sont couverts d'un nuage, Mais pareil à l'éclair tu sortis d'un orage ! Tu foudroyas le monde avant d'avoir un nom ! Tel ce Nil dont Memphis boit les vagues fécondes Avant d'être nommé fait bouilloner ses ondes Aux solitudes de dieux étaient tombés, les trônes étaient vides ; La victoire te prit sur ses ailes rapides D'un peuple de Brutus la gloire te fit roi ! Ce siècle, dont l'écume entraînait dans sa course Les mœurs, les rois, les dieux... refoulé vers sa source, Recula d'un pas devant toi !Tu combattis l'erreur sans regarder le nombre ; Pareil au fier Jacob tu luttas contre une ombre ! Le fantôme croula sous le poids d'un mortel ! Et, de tous ses grands noms profanateur sublime, Tu jouas avec eux, comme la main du crime Avec les vases de l' dans les accès d'un impuissant délire Quand un siècle vieilli de ses mains se déchire En jetant dans ses fers un cri de liberté, Un héros tout à coup de la poudre s'élève, Le frappe avec son sceptre... il s'éveille, et le rêve Tombe devant la vérité !Ah ! si rendant ce sceptre à ses mains légitimes, Plaçant sur ton pavois de royales victimes, Tes mains des saints bandeaux avaient lavé l'affront ! Soldat vengeur des rois, plus grand que ces rois même, De quel divin parfum, de quel pur diadème L'histoire aurait sacré ton front !Gloire ! honneur! liberté ! ces mots que l'homme adore, Retentissaient pour toi comme l'airain sonore Dont un stupide écho répète au **** le son De cette langue en vain ton oreille frappée Ne comprit ici-bas que le cri de l'épée, Et le mâle accord du clairon !Superbe, et dédaignant ce que la terre admire, Tu ne demandais rien au monde, que l'empire ! Tu marchais !... tout obstacle était ton ennemi ! Ta volonté volait comme ce trait rapide Qui va frapper le but où le regard le guide, Même à travers un cœur ami !Jamais, pour éclaircir ta royale tristesse, La coupe des festins ne te versa l'ivresse ; Tes yeux d'une autre pourpre aimaient à s'enivrer ! Comme un soldat debout qui veille sous les armes, Tu vis de la beauté le sourire ou les larmes, Sans sourire et sans soupirer !Tu n'aimais que le bruit du fer, le cri d'alarmes ! L'éclat resplendissant de l'aube sur tes armes ! Et ta main ne flattait que ton léger coursier, Quand les flots ondoyants de sa pâle crinière Sillonnaient comme un vent la sanglante poussière, Et que ses pieds brisaient l'acier !Tu grandis sans plaisir, tu tombas sans murmure ! Rien d'humain ne battait sous ton épaisse armure Sans haine et sans amour, tu vivais pour penser Comme l'aigle régnant dans un ciel solitaire, Tu n'avais qu'un regard pour mesurer la terre, Et des serres pour l'embrasser !............................................................­...............................................................­...............................................................­......................S'élancer d'un seul bon au char de la victoire, Foudroyer l'univers des splendeurs de sa gloire, Fouler d'un même pied des tribuns et des rois ; Forger un joug trempé dans l'amour et la haine, Et faire frissonner sous le frein qui l'enchaîne Un peuple échappé de ses lois !Etre d'un siècle entier la pensée et la vie, Emousser le poignard, décourager l'envie ; Ebranler, raffermir l'univers incertain, Aux sinistres clarté de ta foudre qui gronde Vingt fois contre les dieux jouer le sort du monde, Quel rêve ! et ce fut ton destin !...Tu tombas cependant de ce sublime faîte ! Sur ce rocher désert jeté par la tempête, Tu vis tes ennemis déchirer ton manteau ! Et le sort, ce seul dieu qu'adora ton audace, Pour dernière faveur t'accorda cet espace Entre le trône et le tombeau !Oh ! qui m'aurait donné d'y sonder ta pensée, Lorsque le souvenir de te grandeur passée Venait, comme un remords, t'assaillir **** du bruit ! Et que, les bras croisés sur ta large poitrine, Sur ton front chauve et nu, que la pensée incline, L'horreur passait comme la nuit !Tel qu'un pasteur debout sur la rive profonde Voit son ombre de **** se prolonger sur l'onde Et du fleuve orageux suivre en flottant le cours ; Tel du sommet désert de ta grandeur suprême, Dans l'ombre du passé te recherchant toi-même, Tu rappelais tes anciens jours !Ils passaient devant toi comme des flots sublimes Dont l'oeil voit sur les mers étinceler les cimes, Ton oreille écoutait leur bruit harmonieux ! Et, d'un reflet de gloire éclairant ton visage, Chaque flot t'apportait une brillante image Que tu suivais longtemps des yeux !Là, sur un pont tremblant tu défiais la foudre ! Là, du désert sacré tu réveillais la poudre ! Ton coursier frissonnait dans les flots du Jourdain ! Là, tes pas abaissaient une cime escarpée ! Là, tu changeais en sceptre une invincible épée ! Ici... Mais quel effroi soudain ?Pourquoi détournes-tu ta paupière éperdue ? D'où vient cette pâleur sur ton front répandue ? Qu'as-tu vu tout à coup dans l'horreur du passé ? Est-ce d'une cité la ruine fumante ? Ou du sang des humains quelque plaine écumante ? Mais la gloire a tout gloire efface tout !... tout excepté le crime ! Mais son doigt me montrait le corps d'une victime ; Un jeune homme! un héros, d'un sang pur inondé ! Le flot qui l'apportait, passait, passait, sans cesse ; Et toujours en passant la vague vengeresse Lui jetait le nom de Condé !...Comme pour effacer une tache livide, On voyait sur son front passer sa main rapide ; Mais la trace du sang sous son doigt renaissait ! Et, comme un sceau frappé par une main suprême, La goutte ineffaçable, ainsi qu'un diadème, Le couronnait de son forfait !C'est pour cela, tyran! que ta gloire ternie Fera par ton forfait douter de ton génie ! Qu'une trace de sang suivra partout ton char ! Et que ton nom, jouet d'un éternel orage, Sera par l'avenir ballotté d'âge en âge Entre Marius et César !............................................................­...............................................................­.................................Tu mourus cependant de la mort du vulgaire, Ainsi qu'un moissonneur va chercher son salaire, Et dort sur sa faucille avant d'être payé ! Tu ceignis en mourant ton glaive sur ta cuisse, Et tu fus demander récompense ou justice Au dieu qui t'avait envoyé !On dit qu'aux derniers jours de sa longue agonie, Devant l'éternité seul avec son génie, Son regard vers le ciel parut se soulever ! Le signe rédempteur toucha son front farouche !... Et même on entendit commencer sur sa bouche Un nom !... qu'il n'osait achever !Achève... C'est le dieu qui règne et qui couronne ! C'est le dieu qui punit ! c'est le dieu qui pardonne ! Pour les héros et nous il a des poids divers ! Parle-lui sans effroi ! lui seul peut te comprendre ! L'esclave et le tyran ont tous un compte à rendre, L'un du sceptre, l'autre des fers !....................................................Son cercueil est fermé ! Dieu l'a jugé ! Silence ! Son crime et ses exploits pèsent dans la balance Que des faibles mortels la main n'y touche plus ! Qui peut sonder, Seigneur, ta clémence infinie ? Et vous, fléaux de Dieu ! qui sait si le génie N'est pas une de vos vertus ?... À M. de la MennaisOui, mon âme se plaît à secouer ses chaînes Déposant le fardeau des misères humaines, Laissant errer mes sens dans ce monde des corps, Au monde des esprits je monte sans efforts. Là, foulant à mes pieds cet univers visible, Je plane en liberté dans les champs du possible, Mon âme est à l'étroit dans sa vaste prison Il me faut un séjour qui n'ait pas d'horizon. Comme une goutte d'eau dans l'Océan versée, L'infini dans son sein absorbe ma pensée ; Là, reine de l'espace et de l'éternité, Elle ose mesurer le temps, l'immensité, Aborder le néant, parcourir l'existence, Et concevoir de Dieu l'inconcevable essence. Mais sitôt que je veux peindre ce que je sens, Toute parole expire en efforts impuissants. Mon âme croit parler, ma langue embarrassée Frappe l'air de vingt sons, ombre de ma pensée. Dieu fit pour les esprits deux langages divers En sons articulés l'un vole dans les airs ; Ce langage borné s'apprend parmi les hommes, Il suffit aux besoins de l'exil où nous sommes, Et, suivant des mortels les destins inconstants Change avec les climats ou passe avec les temps. L'autre, éternel, sublime, universel, immense, Est le langage inné de toute intelligence Ce n'est point un son mort dans les airs répandu, C'est un verbe vivant dans le coeur entendu ; On l'entend, on l'explique, on le parle avec l'âme ; Ce langage senti touche, illumine, enflamme ; De ce que l'âme éprouve interprètes brûlants, Il n'a que des soupirs, des ardeurs, des élans ; C'est la langue du ciel que parle la prière, Et que le tendre amour comprend seul sur la terre. Aux pures régions où j'aime à m'envoler, L'enthousiasme aussi vient me la révéler. Lui seul est mon flambeau dans cette nuit profonde, Et mieux que la raison il m'explique le monde. Viens donc ! Il est mon guide, et je veux t'en servir. A ses ailes de feu, viens, laisse-toi ravir ! Déjà l'ombre du monde à nos regards s'efface, Nous échappons au temps, nous franchissons l'espace. Et dans l'ordre éternel de la réalité, Nous voilà face à face avec la vérité ! Cet astre universel, sans déclin, sans aurore, C'est Dieu, c'est ce grand tout, qui soi-même s'adore ! Il est ; tout est en lui l'immensité, les temps, De son être infini sont les purs éléments ; L'espace est son séjour, l'éternité son âge ; Le jour est son regard, le monde est son image ; Tout l'univers subsiste à l'ombre de sa main ; L'être à flots éternels découlant de son sein, Comme un fleuve nourri par cette source immense, S'en échappe, et revient finir où tout commence. Sans bornes comme lui ses ouvrages parfaits Bénissent en naissant la main qui les a faits ! Il peuple l'infini chaque fois qu'il respire ; Pour lui, vouloir c'est faire, exister c'est produire ! Tirant tout de soi seul, rapportant tout à soi, Sa volonté suprême est sa suprême loi ! Mais cette volonté, sans ombre et sans faiblesse, Est à la fois puissance, ordre, équité, sagesse. Sur tout ce qui peut être il l'exerce à son gré ; Le néant jusqu'à lui s'élève par degré Intelligence, amour, force, beauté, jeunesse, Sans s'épuiser jamais, il peut donner sans cesse, Et comblant le néant de ses dons précieux, Des derniers rangs de l'être il peut tirer des dieux ! Mais ces dieux de sa main, ces fils de sa puissance, Mesurent d'eux à lui l'éternelle distance, Tendant par leur nature à l'être qui les fit ; Il est leur fin à tous, et lui seul se suffit ! Voilà, voilà le Dieu que tout esprit adore, Qu'Abraham a servi, que rêvait Pythagore, Que Socrate annonçait, qu'entrevoyait Platon ; Ce Dieu que l'univers révèle à la raison, Que la justice attend, que l'infortune espère, Et que le Christ enfin vint montrer à la terre ! Ce n'est plus là ce Dieu par l'homme fabriqué, Ce Dieu par l'imposture à l'erreur expliqué, Ce Dieu défiguré par la main des faux prêtres, Qu'adoraient en tremblant nos crédules ancêtres. Il est seul, il est un, il est juste, il est bon ; La terre voit son oeuvre, et le ciel sait son nom ! Heureux qui le connaît ! plus heureux qui l'adore ! Qui, tandis que le monde ou l'outrage ou l'ignore, Seul, aux rayons pieux des lampes de la nuit, S'élève au sanctuaire où la foi l'introduit Et, consumé d'amour et de reconnaissance, Brûle comme l'encens son âme en sa présence ! Mais pour monter à lui notre esprit abattu Doit emprunter d'en haut sa force et sa vertu. Il faut voler au ciel sur des ailes de flamme Le désir et l'amour sont les ailes de l'âme. Ah ! que ne suis-je né dans l'âge où les humains, Jeunes, à peine encore échappés de ses mains, Près de Dieu par le temps, plus près par l'innocence, Conversaient avec lui, marchaient en sa présence ? Que n'ai-je vu le monde à son premier soleil ? Que n'ai-je entendu l'homme à son premier réveil ? Tout lui parlait de toi, tu lui parlais toi-même ; L'univers respirait ta majesté suprême ; La nature, sortant des mains du Créateur, Etalait en tous sens le nom de son auteur ; Ce nom, caché depuis sous la rouille des âges, En traits plus éclatants brillait sur tes Ouvrages ; L'homme dans le passé ne remontait qu'à toi ; Il invoquait son père, et tu disais C'est moi. Longtemps comme un enfant ta voix daigna l'instruire, Et par la main longtemps tu voulus le conduire. Que de fois dans ta gloire à lui tu t'es montré, Aux vallons de Sennar, aux chênes de Membré, Dans le buisson d'Horeb, ou sur l'auguste cime Où Moïse aux Hébreux dictait sa loi sublime ! Ces enfants de Jacob, premiers-nés des humains, Reçurent quarante ans la manne de tes mains Tu frappais leur esprit par tes vivants oracles ! Tu parlais à leurs yeux par la voix des miracles ! Et lorsqu'ils t'oubliaient, tes anges descendus Rappelaient ta mémoire à leurs coeurs éperdus ! Mais enfin, comme un fleuve éloigné de sa source, Ce souvenir si pur s'altéra dans sa course ! De cet astre vieilli la sombre nuit des temps Eclipsa par degrés les rayons éclatants ; Tu cessas de parler ; l'oubli, la main des âges, Usèrent ce grand nom empreint dans tes ouvrages ; Les siècles en passant firent pâlir la foi ; L'homme plaça le doute entre le monde et toi. Oui, ce monde, Seigneur, est vieilli pour ta gloire ; Il a perdu ton nom, ta trace et ta mémoire Et pour les retrouver il nous faut, dans son cours, Remonter flots à flots le long fleuve des jours ! Nature ! firmament ! l'oeil en vain vous contemple ; Hélas ! sans voir le Dieu, l'homme admire le temple, Il voit, il suit en vain, dans les déserts des cieux, De leurs mille soleils le cours mystérieux ! Il ne reconnaît plus la main qui les dirige ! Un prodige éternel cesse d'être un prodige ! Comme ils brillaient hier, ils brilleront demain ! Qui sait où commença leur glorieux chemin ? Qui sait si ce flambeau, qui luit et qui féconde, Une première fois s'est levé sur le monde ? Nos pères n'ont point vu briller son premier tour Et les jours éternels n'ont point de premier jour. Sur le monde moral, en vain ta providence, Dans ces grands changements révèle ta présence ! C'est en vain qu'en tes jeux l'empire des humains Passe d'un sceptre à l'autre, errant de mains en mains ; Nos yeux accoutumés à sa vicissitude Se sont fait de ta gloire une froide habitude ; Les siècles ont tant vu de ces grands coups du sort Le spectacle est usé, l'homme engourdi s'endort. Réveille-nous, grand Dieu ! parle et change le monde ; Fais entendre au néant ta parole féconde. Il est temps ! lève-toi ! sors de ce long repos ; Tire un autre univers de cet autre chaos. A nos yeux assoupis il faut d'autres spectacles ! A nos esprits flottants il faut d'autres miracles ! Change l'ordre des cieux qui ne nous parle plus ! Lance un nouveau soleil à nos yeux éperdus ! Détruis ce vieux palais, indigne de ta gloire ; Viens ! montre-toi toi-même et force-nous de croire ! Mais peut-être, avant l'heure où dans les cieux déserts Le soleil cessera d'éclairer l'univers, De ce soleil moral la lumière éclipsée Cessera par degrés d'éclairer la pensée ; Et le jour qui verra ce grand flambeau détruit Plongera l'univers dans l'éternelle nuit. Alors tu briseras ton inutile ouvrage Ses débris foudroyés rediront d'âge en âge Seul je suis ! hors de moi rien ne peut subsister ! L'homme cessa de croire, il cessa d'exister ! I close my eyes and in the darknessI see you, my enchanting ecstasy, walkingDown a cobblestone street in placed footsteps echoing theThe pavement - without the slightest of the faint gas lit corridorVintage smells and a whispering windAccompany my meandering matter where I go -No matter when I go –Footsteps going forwardRevealing the past. In a cumbersome transom blended With a tap-ta-tap, tap-ta-tapOf a horse drawn carriage –Therein a song is else but in silent music do dreamsBlend reality with one’s emotions?Aye - there in my mind’s eye -Tap-ta-tap, tap-ta-tap, I have any life but this? Tap -If not - let me lead it from here. Ta -No death there be lest - Tap -Dispelled from there. Tap -Nor any ties to earths to come. Ta -Nor any action in any effort of new. Tap -Except in the blessed extent - Ta -Of this other realm of loving you. - Tap -And in my mind’s eye –The music,Tap-ta-tap, tap-ta-tap -Of cobblestone and hoof –Ta-tapReturns me to .... Nostalgic piece about thoughts of times long past and about the sounds, sights and smells that time travel one to previous times. Oy! Boy! You there! That's no way ta be tyin' a knot. Do it like the one next ta ya. Thats right. Now pull that tail tight. Thats got 'er. Be yer first time ta sea boy? Aye! I can tell. Yer a bit unsure of yerself. But don't you go worryin' 'bout that. That there feelin' won't be stayin' with ya fer long. No. Not fer long at on over and sit by an ol' sailor fer a bit. Whilst I mend these here sails. I gots to be gettin' 'em done in time afore we set back ta sea. Why you ask? Why boy, don't ya be a knowin' where we be? We'll be needin' full sail and not one yard less, to get through these waters I'll tell ya. See this here port? Where'n the Capt'in went off to be makin' deals? Why, we be at the very bottom edge of a slice of water called the Devils Spit. What's the Devils Spit ya be askin'? Oy! Your still wet behind the ears ya are. Why, I can count on me nine fingers and what's left of me toes, the number of men what's not heard of the Devils Spit. And I be all out of fingers and toes to be addin' ya to the list. So I best be a tellin' Have a seat and hold on to this here end of sail edage for me. That's a good lad. Comfy? see, the Devils Spit is a nasty bit o' sea. Shaped like a triangle. Connectin' three ports. Why, it's no bigger'n this on the Capt'ins charts. But out there...lad, it's vast. Vast dark and frightenin'. Course I see the sun a shinin'! But I'm talkin' 'bout night. Deep night. When the moon is high and full. Like it'll be when we sail tonight. Cause, it be night that brings up the dead. Now listen up whilst ol' Tips Slived here tells the The tortured souls upon the waves, do dance and call from watery call to other pirates that be, out livin' a life 'pon the ya sail within the Devils Spit, you take yer chances with the they rise up, as ya near their eternal tomb. Ta beckon and wail, out in the have eyeless sockets. Aye! Tis a gruesome out by the ocean scavengers have those wraiths look t'wards yer ship, marks it fer not beat their spectral forms of festering rot, once be pirates, one and the dead soul picks itself a victim. Then SWOOPS down on the decks ta collect ' be dragged, kicking and screaming, beneath the Davvy Jones, these souls he won't pact was made 'tween the Devil and he, fer those taken here within this Devil the pirates chosen by the dead, are taken deeper down, past the sea wail and burn on the Devils spit. To be fed to his minions and his their souls belong to he, that claims this triangle of the pirates soul be the blackest kind. A more murderous bunch, you'll never now, ther be a full ship more, of tortured souls to settle their ship sunk past the bottom, there they stay til the Devil calls ' to dance 'pon the waves, to take other pirates to thier when you sail with the full moon lit. Sail not into the Devils Lad. How's that for a bit of an old salts tale? Good one ay lad? Here, hold this bit of sail up while I thread this here bobbin. Higher now. That's a good lad. Ha! Ha! You'll not be feelin this way fer long. No. Not long at Boy! yes YOU! Your the only boy here 'board ship be ya not? What are ya doin' over there in them torn sails? Don't I be givin' ya enough work ta do?Talkin' ta who? We have no hand 'board this ship by that name. Besides, there be no one there but you. Take a look a You alright? Your as white as them sheets there. Ha! Port sick are ya? But, don't be worrin' lad. We set sail on the tide, to do us a bit 'o piratin' on our way to the next go check on them skull and cross bones. make sure she's ready ta hoist when Capt'in calls fer 'em. Yes. sir, white as them there sheets he Make ready ta sail. Tonight, we sail through the Spit! sa na a la ai could never lovea sa la o a ooa boy as much as youta ra ta la ta lathe sun awakes the heavensta na ma la a kai find my day in your armsta ma na a la la aand my nights sharing your breathian ta la na na ianian, it was always ianta ma sa lamy heart stays trueta a ma sa la sa labeneath a beautiful black skysa ma na ma na lai am always true to my loveta na ba wa la abut my heart breaks for anotherta ma na ma nait will always be ianta la sa ma chior we will weep in china forever. Le roi brillant du jour, se couchant dans sa gloire, Descend avec lenteur de son char de victoire. Le nuage éclatant qui le cache à nos yeux Conserve en sillons d'or sa trace dans les cieux, Et d'un reflet de pourpre inonde l'étendue. Comme une lampe d'or, dans l'azur suspendue, La lune se balance aux bords de l'horizon ; Ses rayons affaiblis dorment sur le gazon, Et le voile des nuits sur les monts se déplie C'est l'heure où la nature, un moment recueillie, Entre la nuit qui tombe et le jour qui s'enfuit, S'élève au Créateur du jour et de la nuit, Et semble offrir à Dieu, dans son brillant langage, De la création le magnifique hommage. Voilà le sacrifice immense, universel ! L'univers est le temple, et la terre est l'autel ; Les cieux en sont le dôme et ces astres sans nombre, Ces feux demi-voilés, pâle ornement de l'ombre, Dans la voûte d'azur avec ordre semés, Sont les sacrés flambeaux pour ce temple allumés Et ces nuages purs qu'un jour mourant colore, Et qu'un souffle léger, du couchant à l'aurore, Dans les plaines de l'air, repliant mollement, Roule en flocons de pourpre aux bords du firmament, Sont les flots de l'encens qui monte et s'évapore Jusqu'au trône du Dieu que la nature adore. Mais ce temple est sans voix. Où sont les saints concerts ? D'où s'élèvera l'hymne au roi de l'univers ? Tout se tait mon coeur seul parle dans ce silence. La voix de l'univers, c'est mon intelligence. Sur les rayons du soir, sur les ailes du vent, Elle s'élève à Dieu comme un parfum vivant ; Et, donnant un langage à toute créature, Prête pour l'adorer mon âme à la nature. Seul, invoquant ici son regard paternel, Je remplis le désert du nom de I'Eternel ; Et celui qui, du sein de sa gloire infinie, Des sphères qu'il ordonne écoute l'harmonie, Ecoute aussi la voix de mon humble raison, Qui contemple sa gloire et murmure son nom. Salut, principe et fin de toi-même et du monde, Toi qui rends d'un regard l'immensité féconde ; Ame de l'univers, Dieu, père, créateur, Sous tous ces noms divers je crois en toi, Seigneur ; Et, sans avoir besoin d'entendre ta parole, Je lis au front des cieux mon glorieux symbole. L'étendue à mes yeux révèle ta grandeur, La terre ta bonté, les astres ta splendeur. Tu t'es produit toi-même en ton brillant ouvrage ; L'univers tout entier réfléchit ton image, Et mon âme à son tour réfléchit l'univers. Ma pensée, embrassant tes attributs divers, Partout autour de soi te découvre et t'adore, Se contemple soi-même et t'y découvre encore Ainsi l'astre du jour éclate dans les cieux, Se réfléchit dans l'onde et se peint à mes yeux. C'est peu de croire en toi, bonté, beauté suprême ; Je te cherche partout, j'aspire à toi, je t'aime ; Mon âme est un rayon de lumière et d'amour Qui, du foyer divin, détaché pour un jour, De désirs dévorants **** de toi consumée, Brûle de remonter à sa source enflammée. Je respire, je sens, je pense, j'aime en toi. Ce monde qui te cache est transparent pour moi ; C'est toi que je découvre au fond de la nature, C'est toi que je bénis dans toute créature. Pour m'approcher de toi, j'ai fui dans ces déserts ; Là, quand l'aube, agitant son voile dans les airs, Entr'ouvre l'horizon qu'un jour naissant colore, Et sème sur les monts les perles de l'aurore, Pour moi c'est ton regard qui, du divin séjour, S'entr'ouvre sur le monde et lui répand le jour Quand l'astre à son midi, suspendant sa carrière, M'inonde de chaleur, de vie et de lumière, Dans ses puissants rayons, qui raniment mes sens, Seigneur, c'est ta vertu, ton souffle que je sens ; Et quand la nuit, guidant son cortège d'étoiles, Sur le monde endormi jette ses sombres voiles, Seul, au sein du désert et de l'obscurité, Méditant de la nuit la douce majesté, Enveloppé de calme, et d'ombre, et de silence, Mon âme, de plus près, adore ta présence ; D'un jour intérieur je me sens éclairer, Et j'entends une voix qui me dit d'espérer. Oui, j'espère, Seigneur, en ta magnificence Partout à pleines mains prodiguant l'existence, Tu n'auras pas borné le nombre de mes jours A ces jours d'ici-bas, si troublés et si courts. Je te vois en tous lieux conserver et produire ; Celui qui peut créer dédaigne de détruire. Témoin de ta puissance et sûr de ta bonté J'attends le jour sans fin de l'immortalité. La mort m'entoure en vain de ses ombres funèbres, Ma raison voit le jour à travers ces ténèbres. C'est le dernier degré qui m'approche de toi, C'est le voile qui tombe entre ta face et moi. Hâte pour moi, Seigneur, ce moment que j'implore ; Ou, si, dans tes secrets tu le retiens encore, Entends du haut du ciel le cri de mes besoins ; L'atome et l'univers sont l'objet de tes soins, Des dons de ta bonté soutiens mon indigence, Nourris mon corps de pain, mon âme d'espérance ; Réchauffe d'un regard de tes yeux tout-puissants Mon esprit éclipsé par l'ombre de mes sens Et, comme le soleil aspire la rosée, Dans ton sein, à jamais, absorbe ma pensée. “LLLAAATIES & GENTLEmen, this is your captain is a teency weency storm that is abrewing around us – tis but a trifling, little thing - so I ask that you please remain calm.”The curious passengers crowded to look out their windows. Ominous clouds brigaded the skies with enormously vibrant, sharpened zigzag knives, cutting through the air with thunderous taps against the windows. The travelers went into a frenzy as one-by-one, each fell victim to the terror of the roaring victory a crazed, indecisive pendulum shouts order of formation – back forth, back forth – the travelers scurried into the aisle, bumping into one another like panicked ants dodging magnified beams of the chaos had the very front of the aisle stood two of the most spellbinding flight attendants that had ever been seen. They brought peace amongst the fury inside the cabin without uttering a word. “LLLLAATIES & GENTLEmen, this is your captain apologize for the brief disruption; however,we have a show for you his evening. A lovely show it is hand over your tickets, for at the end of the show there will be a special prize awaiting the lucky winner who is reunited with this item of and might I suggest, everyone quick look over to your right; there is a canyon to be seen. It’s a large one, in it GRAND???So fasten those seatbelts, and enjoy your The passengers began to do as they were instructed. Along with the refreshments of soda pops and pretzels bites, the angelic flight attendants placed out black velvet hats and black sticks with white tips, centering them on the empty laps of those preparing for the delightful evening event. When all of the hats had been properly placed, the attendants returned to their stations.“LLLAATIES & GENTLEmen, this is your captain take note of the hats that rest upon your and you shall find that your tickets have been placed if they are not, you will be deprived of your surprise. Ta-Ta.”The puzzled passengers obeyed, and perching their heads forth, they looked down into the blackened velvet hats… A wave of surprise quickly spread throughout the cabin, for every person was the winner! “LLLAATIES & GENTLEmen this is your captain speaking. Please tap your doing so your prize will appear inside.” The excited passengers reached for their blackened sticks with the white tips and gently tapped the thundering crash accompanied a blinding slash. For a brief moment I could no longer hear nor see anything. I patiently waited to regain my senses. I slowly started to hear an orchestrated, harmonic beat hitting the ceiling. The white light that momentarily blinded me started to dissipate like an early morning fog. What was the image that slowly appeared before my curious eyes? A crimson ceiling it was. It had everything a ******* painting deserved. I was ecstatic. I had completed a true masterpiece! My personal contribution to our youth. As I sat in the last row admiring my work of art, a lonely tear trickled down my face. My lovely acquaintance wiped away my tear and smiled at me. “BRAVO! – BRAVO! It is simply exquisite!” The heads were placed in the allotted location as requested. I sat there with the deepest satisfaction twisting the upward curve of my mustache. I felt the gentle touch of my delightful assistant slowly running her fingers through my hair. The other softly placed her hand upon my shoulder and asked, “What next?” I humbly replied, “We’re going to donate them to the toy store. There they will be placed in wonderfully colored boxes that will play lovely music when the handles are cranked in a circular motion until the heads pop out!”The flight attendant looked at me with great wonder, “Captain, you’re truly a remarkable man.” Thank you for reading. Ta- Ta! Chomsky is a bit too pessimistic for my taste,and it's strange to me how a Linguist does not believe in connectivity;for, communication is connectivity;every word connects to anotherto form an idea, or a has been around far longer than Astronomy,and yet, people throw it aside as voodoo...People saw these unseen forces and connectionslong before they saw the connections within Science or and Love don't have a definite formula which we can see,but they happen at a certain Time and you believe in Karma at all, you knowNothing is a coincidence. When you do something Good,you put Positive energy out into the world,and it is much more likely to come back to youthan Negative energy,But these changes occur so rapidly and unseen,that we have no way of comprehending their Negative action could be counteracted with a Positive,and Vise look at Nature's mutations and call them Imperfect,but that is just our idea of Perfection that we have expect things to go systematically, like Chomsky says,we see things in forms of even in Machines, there are Mutations and/or are not Mutations at all, or Imperfections. These are just another part of the System, created by Nature. We expect Nature to be ta-ta-ta-ta-ta-ta;not ta-ta-lalalalala-ta-ta,and so, when this happens, we call it a Mutation,yet it keeps happening throughout Nature and the machines that we create, do this very same our DNA. Even these things happen from Connections...with others, with ourselves, with people we've never met,with objects, with animals, with our bodies, with thoughts and feelings...This all comes back to what we call "Karma".It is hard for me to believe that there is not an unseen force orHigher Power;when I say this, I don't necessarily mean God or Heaven or Hell,or anything religious at all; these are just terms in whichwe describe the same things do not believe in a Higher Power because I want to go to heaven,or because I want my parents to be happy after believe there is a Higher Power,because there is proof all around us...The cells inside our body have no idea why they do their job each day,kind of like us Humans,yet we go on living the way we do, performing the tasks that we're meant to could argue that cells don't have a conscious,or that animals don't, for that matter,so they have no way of thinking about or I believe the is no way for us to shrink down and understand the way that each organism lives,but it does things are equal, and though smaller organisms may not graspwhat we grasp;We may not grasp, what other organisms in the Universe and organs live inside of our bodiesAs we live inside of Earth;It is hard for us to know what is Beyond thing I know for sure,depending on your definition of "Reason",we do live for a reason,just as the cells in our bodies live to keep us it possible we are keeping something bigger than usAlive?It may not matter to us, since it is an unseen Force,but the force is certainly there,which leaves the Explanatory Gap between Scienceand the Mind, and is there. It is happening. We cannot explain we never will, so as Chomsky says,"We live, then turn to dust, and that is all we are."But that is just a way of looking at things,like saying the glass is half like to think mine is half everything did not Connect,we would not do things for others,we would not work,we would not talk,we would not be human,we would be Nothing, as we know yes, I believe all is believe there is no such thing as coincidence. I believe Mutation and Chaos are an equal part of Nature,and they represent a Pattern so vast,which supports a much, much larger Equation to Lifethan we can understand I believe. Quand j'entrai dans la vie, au sortir de l'enfance, A cet âge innocent où l'homme sans défense, Inquiet, sans appui, cherche un guide indulgent, Et, demandant au ciel un ami qui l'entende. Sent qu'il a si besoin d'une main qu'on lui tende Et d'un regard encourageant ;Toi seule, armant ta voix d'une affreuse ironie, As fait sur un enfant peser ta tyrannie A tes rires amers que tu m'as immolé ! Par un plaisir cruel prolongeant ma souffrance, Ta bouche comme un crime a puni l'ignorance Et tes dédains m'ont que se venger est bien doux ? Mon courage A supporté l'affront et dévoré l'outrage Comme une ombre importune attachée à tes pas J'ai su te fatiguer par ma fausse tendresse, J'ai su tromper ton cœur, j'ai su feindre l'ivresse D'un amour que je n'avais souviens-tu d'abord comme ta résistance Par de cruels mépris éprouva ma constance. Mais je pleurai, je crois, je parlai de mourir... Et puis, on ne peut pas toujours être rebelle ; A s'entendre sans fin répéter qu'on est belle, Il faut pourtant bien s' au ciel ! ma victoire est enfin assurée ; Au mépris d'un époux et de la foi jurée. Enfin, tu t'es livrée à moi, tu m'appartiens ! J'ai senti dans ma main frémir ta main tremblante Et mes baisers errants sur ta bouche brûlante Se sont mêlés avec les tiens !Et bien ! sache à présent, et que ton cœur se brise. Sache que je te hais et que je te méprise, Sache bien que jamais je ne voulus t'avoir Que pour pouvoir un jour en face te maudire. Rire de tes tourments, à mon tour, et te dire Tout ce que je souffre à te voir !As-tu donc pu jamais, malheureuse insensée, Croire que ton image occupait ma pensée ? Connais-moi maintenant et comprends désormais Quelle horreur me poussait, quelle rage m'enflamme, Et ce qu'il m'a fallu de haine au fond de l'âme Pour te dire que je t'aimais ?J'ai donc bien réussi, je t'ai donc bien frappée ; Par un adolescent ta vanité trompée A pu croire aux serments que ma voix te jurait ! Malgré cet œil perçant, malgré ce long usage, Tu n'as donc jamais rien trouvé sur mon visage Qui trahît cet affreux secret ?Je te lègue en fuyant, une honte éternelle. Je veux que le remords, active sentinelle. S'attache à sa victime, et veille à tes côtés, Qu'il expie à la fois mes chagrins, mes injures Et cette horrible gêne et ces mille parjures Que la vengeance m'a bien. Je suis content j'ai passé mon envie ; D'un souvenir amer j'empoisonne ta vie. Va-t'en ! pour me fléchir ces cris sont superflus. Va-t'en ! pleure à jamais ta honte et ta faiblesse Et songe bien au moins que c'est moi qui te laisse Et que c'est moi qui ne veux plus ! Je veux te raconter, ô molle enchanteresse ! Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ; Je veux te peindre ta beauté, Où l'enfance s'allie à la tu vas balayant l'air de ta jupe large, Tu fais l'effet d'un beau vaisseau qui prend le large, Chargé de toile, et va roulant Suivant un rythme doux, et paresseux, et ton cou large et rond, sur tes épaules grasses, Ta tête se pavane avec d'étranges grâces ; D'un air placide et triomphant Tu passes ton chemin, majestueuse veux te raconter, ô molle enchanteresse ! Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ; Je veux te peindre ta beauté, Où l'enfance s'allie à la gorge qui s'avance et qui pousse la moire, Ta gorge triomphante est une belle armoire Dont les panneaux bombés et clairs Comme les boucliers accrochent des éclairs,Boucliers provoquants, armés de pointes roses ! Armoire à doux secrets, pleine de bonnes choses, De vins, de parfums, de liqueurs Qui feraient délirer les cerveaux et les coeurs !Quand tu vas balayant l'air de ta jupe large, Tu fais l'effet d'un beau vaisseau qui prend le large, Chargé de toile, et va roulant Suivant un rythme doux, et paresseux, et nobles jambes, sous les volants qu'elles chassent, Tourmentent les désirs obscurs et les agacent, Comme deux sorcières qui font Tourner un philtre noir dans un vase bras, qui se joueraient des précoces hercules, Sont des boas luisants les solides émules, Faits pour serrer obstinément, Comme pour l'imprimer dans ton coeur, ton ton cou large et rond, sur tes épaules grasses, Ta tête se pavane avec d'étranges grâces ; D'un air placide et triomphant Tu passes ton chemin, majestueuse enfant. ..Hasawnara konitari asel tar,radayla bara wat ta... Tool sambhalnara konitari aseltar, dhadpadayla bara wat ta.. Kalji karnara konitari asel tar,nishkalji pane wagayla bara wat ta.. . Hatta purawnara konitari aseltar, rusun basayla bara wat ta.... Samjun ghenara konitari aseltar,ragwayla bara wat ta... Prem karnara konitari asel tarbhandayla bara wat ta... Vishwasu asa konitari asel tarandhale pannane vishwas thevaylabara wat ta... Vaat baghnara konitari asel tarmuddam ushir karayla bara wat ta... Ayushyat "AAPLA" asa "KONITARI"asel tar,jagayla bara wat ta.... King of the lionsHai-ku-na-ma-ta-taSimba, what a *****. Lorsque le grand Byron allait quitter Ravenne, Et chercher sur les mers quelque plage lointaine Où finir en héros son immortel ennui, Comme il était assis aux pieds de sa maîtresse, Pâle, et déjà tourné du côté de la Grèce, Celle qu'il appelait alors sa Guiccioli Ouvrit un soir un livre où l'on parlait de de ce temps conservé la mémoire, Lamartine, et ces vers au prince des proscrits, Vous souvient-il encor qui les avait écrits ? Vous étiez jeune alors, vous, notre chère gloire. Vous veniez d'essayer pour la première fois Ce beau luth éploré qui vibre sous vos doigts. La Muse que le ciel vous avait fiancée Sur votre front rêveur cherchait votre pensée, Vierge craintive encore, amante des lauriers. Vous ne connaissiez pas, noble fils de la France, Vous ne connaissiez pas, sinon par sa souffrance, Ce sublime orgueilleux à qui vous écriviez. De quel droit osiez-vous l'aborder et le plaindre ? Quel aigle, Ganymède, à ce Dieu vous portait ? Pressentiez-vous qu'un jour vous le pourriez atteindre, Celui qui de si haut alors vous écoutait ? Non, vous aviez vingt ans, et le coeur vous battait Vous aviez lu Lara, Manfred et le Corsaire, Et vous aviez écrit sans essuyer vos pleurs ; Le souffle de Byron vous soulevait de terre, Et vous alliez à lui, porté par ses douleurs. Vous appeliez de **** cette âme désolée ; Pour grand qu'il vous parût, vous le sentiez ami Et, comme le torrent dans la verte vallée, L'écho de son génie en vous avait gémi. Et lui, lui dont l'Europe, encore toute armée, Écoutait en tremblant les sauvages concerts ; Lui qui depuis dix ans fuyait sa renommée, Et de sa solitude emplissait l'univers ; Lui, le grand inspiré de la Mélancolie, Qui, las d'être envié, se changeait en martyr ; Lui, le dernier amant de la pauvre Italie, Pour son dernier exil s'apprêtant à partir ; Lui qui, rassasié de la grandeur humaine, Comme un cygne à son chant sentant sa mort prochaine, Sur terre autour de lui cherchait pour qui mourir... Il écouta ces vers que lisait sa maîtresse, Ce doux salut lointain d'un jeune homme inconnu. Je ne sais si du style il comprit la richesse ; Il laissa dans ses yeux sourire sa tristesse Ce qui venait du coeur lui fut le maintenant que ta muse fidèle, Par ton pudique amour sûre d'être immortelle, De la verveine en fleur t'a couronné le front, À ton tour, reçois-moi comme le grand Byron. De t'égaler jamais je n'ai pas l'espérance ; Ce que tu tiens du ciel, nul ne me l'a promis, Mais de ton sort au mien plus grande est la distance, Meilleur en sera Dieu qui peut nous rendre amis. Je ne t'adresse pas d'inutiles louanges, Et je ne songe point que tu me répondras ; Pour être proposés, ces illustres échanges Veulent être signés d'un nom que je n'ai pas. J'ai cru pendant longtemps que j'étais las du monde ; J'ai dit que je niais, croyant avoir douté, Et j'ai pris, devant moi, pour une nuit profonde Mon ombre qui passait pleine de vanité. Poète, je t'écris pour te dire que j'aime, Qu'un rayon du soleil est tombé jusqu'à moi, Et qu'en un jour de deuil et de douleur suprême Les pleurs que je versais m'ont fait penser à de nous, Lamartine, et de notre jeunesse, Ne sait par coeur ce chant, des amants adoré, Qu'un soir, au bord d'un lac, tu nous as soupiré ? Qui n'a lu mille fois, qui ne relit sans cesse Ces vers mystérieux où parle ta maîtresse, Et qui n'a sangloté sur ces divins sanglots, Profonds comme le ciel et purs comme les flots ? Hélas ! ces longs regrets des amours mensongères, Ces ruines du temps qu'on trouve à chaque pas, Ces sillons infinis de lueurs éphémères, Qui peut se dire un homme et ne les connaît pas ? Quiconque aima jamais porte une cicatrice ; Chacun l'a dans le sein, toujours prête à s'ouvrir ; Chacun la garde en soi, cher et secret supplice, Et mieux il est frappé, moins il en veut guérir. Te le dirai-je, à toi, chantre de la souffrance, Que ton glorieux mal, je l'ai souffert aussi ? Qu'un instant, comme toi, devant ce ciel immense, J'ai serré dans mes bras la vie et l'espérance, Et qu'ainsi que le tien, mon rêve s'est enfui ? Te dirai-je qu'un soir, dans la brise embaumée, Endormi, comme toi, dans la paix du bonheur, Aux célestes accents d'une voix bien-aimée, J'ai cru sentir le temps s'arrêter dans mon coeur ? Te dirai-je qu'un soir, resté seul sur la terre, Dévoré, comme toi, d'un affreux souvenir, Je me suis étonné de ma propre misère, Et de ce qu'un enfant peut souffrir sans mourir ? Ah ! ce que j'ai senti dans cet instant terrible, Oserai-je m'en plaindre et te le raconter ? Comment exprimerai-je une peine indicible ? Après toi, devant toi, puis-je encor le tenter ? Oui, de ce jour fatal, plein d'horreur et de charmes, Je veux fidèlement te faire le récit ; Ce ne sont pas des chants, ce ne sont pas des larmes, Et je ne te dirai que ce que Dieu m'a le laboureur, regagnant sa chaumière, Trouve le soir son champ rasé par le tonnerre, Il croit d'abord qu'un rêve a fasciné ses yeux, Et, doutant de lui-même, interroge les cieux. Partout la nuit est sombre, et la terre enflammée. Il cherche autour de lui la place accoutumée Où sa femme l'attend sur le seuil entr'ouvert ; Il voit un peu de cendre au milieu d'un désert. Ses enfants demi-nus sortent de la bruyère, Et viennent lui conter comme leur pauvre mère Est morte sous le chaume avec des cris affreux ; Mais maintenant au **** tout est silencieux. Le misérable écoute et comprend sa ruine. Il serre, désolé, ses fils sur sa poitrine ; Il ne lui reste plus, s'il ne tend pas la main, Que la faim pour ce soir et la mort pour demain. Pas un sanglot ne sort de sa gorge oppressée ; Muet et chancelant, sans force et sans pensée, Il s'assoit à l'écart, les yeux sur l'horizon, Et regardant s'enfuir sa moisson consumée, Dans les noirs tourbillons de l'épaisse fumée L'ivresse du malheur emporte sa lorsque abandonné d'une infidèle amante, Pour la première fois j'ai connu la douleur, Transpercé tout à coup d'une flèche sanglante, Seul je me suis assis dans la nuit de mon coeur. Ce n'était pas au bord d'un lac au flot limpide, Ni sur l'herbe fleurie au penchant des coteaux ; Mes yeux noyés de pleurs ne voyaient que le vide, Mes sanglots étouffés n'éveillaient point d'échos. C'était dans une rue obscure et tortueuse De cet immense égout qu'on appelle Paris Autour de moi criait cette foule railleuse Qui des infortunés n'entend jamais les cris. Sur le pavé noirci les blafardes lanternes Versaient un jour douteux plus triste que la nuit, Et, suivant au hasard ces feux vagues et ternes, L'homme passait dans l'ombre, allant où va le bruit. Partout retentissait comme une joie étrange ; C'était en février, au temps du carnaval. Les masques avinés, se croisant dans la fange, S'accostaient d'une injure ou d'un refrain banal. Dans un carrosse ouvert une troupe entassée Paraissait par moments sous le ciel pluvieux, Puis se perdait au **** dans la ville insensée, Hurlant un hymne impur sous la résine en feux. Cependant des vieillards, des enfants et des femmes Se barbouillaient de lie au fond des cabarets, Tandis que de la nuit les prêtresses infâmes Promenaient çà et là leurs spectres inquiets. On eût dit un portrait de la débauche antique, Un de ces soirs fameux, chers au peuple romain, Où des temples secrets la Vénus impudique Sortait échevelée, une torche à la main. Dieu juste ! pleurer seul par une nuit pareille ! Ô mon unique amour ! que vous avais-je fait ? Vous m'aviez pu quitter, vous qui juriez la veille Que vous étiez ma vie et que Dieu le savait ? Ah ! toi, le savais-tu, froide et cruelle amie, Qu'à travers cette honte et cette obscurité J'étais là, regardant de ta lampe chérie, Comme une étoile au ciel, la tremblante clarté ? Non, tu n'en savais rien, je n'ai pas vu ton ombre, Ta main n'est pas venue entr'ouvrir ton rideau. Tu n'as pas regardé si le ciel était sombre ; Tu ne m'as pas cherché dans cet affreux tombeau !Lamartine, c'est là, dans cette rue obscure, Assis sur une borne, au fond d'un carrefour, Les deux mains sur mon coeur, et serrant ma blessure, Et sentant y saigner un invincible amour ; C'est là, dans cette nuit d'horreur et de détresse, Au milieu des transports d'un peuple furieux Qui semblait en passant crier à ma jeunesse, Toi qui pleures ce soir, n'as-tu pas ri comme eux ? » C'est là, devant ce mur, où j'ai frappé ma tête, Où j'ai posé deux fois le fer sur mon sein nu ; C'est là, le croiras-tu ? chaste et noble poète, Que de tes chants divins je me suis souvenu. Ô toi qui sais aimer, réponds, amant d'Elvire, Comprends-tu que l'on parte et qu'on se dise adieu ? Comprends-tu que ce mot la main puisse l'écrire, Et le coeur le signer, et les lèvres le dire, Les lèvres, qu'un baiser vient d'unir devant Dieu ? Comprends-tu qu'un lien qui, dans l'âme immortelle, Chaque jour plus profond, se forme à notre insu ; Qui déracine en nous la volonté rebelle, Et nous attache au coeur son merveilleux tissu ; Un lien tout-puissant dont les noeuds et la trame Sont plus durs que la roche et que les diamants ; Qui ne craint ni le temps, ni le fer, ni la flamme, Ni la mort elle-même, et qui fait des amants Jusque dans le tombeau s'aimer les ossements ; Comprends-tu que dix ans ce lien nous enlace, Qu'il ne fasse dix ans qu'un seul être de deux, Puis tout à coup se brise, et, perdu dans l'espace, Nous laisse épouvantés d'avoir cru vivre heureux ? Ô poète ! il est dur que la nature humaine, Qui marche à pas comptés vers une fin certaine, Doive encor s'y traîner en portant une croix, Et qu'il faille ici-bas mourir plus d'une fois. Car de quel autre nom peut s'appeler sur terre Cette nécessité de changer de misère, Qui nous fait, jour et nuit, tout prendre et tout quitter. Si bien que notre temps se passe à convoiter ? Ne sont-ce pas des morts, et des morts effroyables, Que tant de changements d'êtres si variables, Qui se disent toujours fatigués d'espérer, Et qui sont toujours prêts à se transfigurer ? Quel tombeau que le coeur, et quelle solitude ! Comment la passion devient-elle habitude, Et comment se fait-il que, sans y trébucher, Sur ses propres débris l'homme puisse marcher ? Il y marche pourtant ; c'est Dieu qui l'y convie. Il va semant partout et prodiguant sa vie Désir, crainte, colère, inquiétude, ennui, Tout passe et disparaît, tout est fantôme en lui. Son misérable coeur est fait de telle sorte Qu'il fuit incessamment qu'une ruine en sorte ; Que la mort soit son terme, il ne l'ignore pas, Et, marchant à la mort, il meurt à chaque pas. Il meurt dans ses amis, dans son fils, dans son père, Il meurt dans ce qu'il pleure et dans ce qu'il espère ; Et, sans parler des corps qu'il faut ensevelir, Qu'est-ce donc qu'oublier, si ce n'est pas mourir ? Ah ! c'est plus que mourir, c'est survivre à soi-même. L'âme remonte au ciel quand on perd ce qu'on aime. Il ne reste de nous qu'un cadavre vivant ; Le désespoir l'habite, et le néant l' bien ! bon ou mauvais, inflexible ou fragile, Humble ou fier, triste ou ***, mais toujours gémissant, Cet homme, tel qu'il est, cet être fait d'argile, Tu l'as vu, Lamartine, et son sang est ton sang. Son bonheur est le tien, sa douleur est la tienne ; Et des maux qu'ici-bas il lui faut endurer Pas un qui ne te touche et qui ne t'appartienne ; Puisque tu sais chanter, ami, tu sais pleurer. Dis-moi, qu'en penses-tu dans tes jours de tristesse ? Que t'a dit le malheur, quand tu l'as consulté ? Trompé par tes amis, trahi par ta maîtresse, Du ciel et de toi-même as-tu jamais douté ?Non, Alphonse, jamais. La triste expérience Nous apporte la cendre, et n'éteint pas le feu. Tu respectes le mal fait par la Providence, Tu le laisses passer, et tu crois à ton Dieu. Quel qu'il soit, c'est le mien ; il n'est pas deux croyances Je ne sais pas son nom, j'ai regardé les cieux ; Je sais qu'ils sont à Lui, je sais qu'ils sont immenses, Et que l'immensité ne peut pas être à deux. J'ai connu, jeune encore, de sévères souffrances, J'ai vu verdir les bois, et j'ai tenté d'aimer. Je sais ce que la terre engloutit d'espérances, Et, pour y recueillir, ce qu'il y faut semer. Mais ce que j'ai senti, ce que je veux t'écrire, C'est ce que m'ont appris les anges de douleur ; Je le sais mieux encore et puis mieux te le dire, Car leur glaive, en entrant, l'a gravé dans mon coeur Créature d'un jour qui t'agites une heure, De quoi viens-tu te plaindre et qui te fait gémir ? Ton âme t'inquiète, et tu crois qu'elle pleure Ton âme est immortelle, et tes pleurs vont te sens le coeur pris d'un caprice de femme, Et tu dis qu'il se brise à force de souffrir. Tu demandes à Dieu de soulager ton âme Ton âme est immortelle, et ton coeur va regret d'un instant te trouble et te dévore ; Tu dis que le passé te voile l'avenir. Ne te plains pas d'hier ; laisse venir l'aurore Ton âme est immortelle, et le temps va s'enfuir Ton corps est abattu du mal de ta pensée ; Tu sens ton front peser et tes genoux fléchir. Tombe, agenouille-toi, créature insensée Ton âme est immortelle, et la mort va os dans le cercueil vont tomber en poussière Ta mémoire, ton nom, ta gloire vont périr, Mais non pas ton amour, si ton amour t'est chère Ton âme est immortelle, et va s'en souvenir. homeland securityon these nutshome land security in your buttshome land securitylook but don't touchit's too muchfor 'em to understand ***** jacker**** in hand hatin' big wackeron tha attackeri like 'em blackershe's a ***** packerdon't like 'em batteredspell bound brain washedwhat's tha matter?Homeland Security Acthomeland securitytryin' ta scarewhy can't tha government care?socialist idealsnot tryin' to hearhippie gal tryin' ta spread peaceuntil the cognizance ceasedown with tha ****come in your hairtryin' ta do me longthey can't take it downya know they messin' aroundneo-con trick tryin' ta make brunette sickdon't they like the way i hold my ****?maybe i wanna take a licklyin' *******' wichin' cryin'like a man's supposed to be dyin'look at 'em fryin'.sorcery zap to the court-ordered goofssnitchin'doin' bad thingsmad federal schemesthey all occultic fiendswith yo mama churchas the ball swings** **** on memother **** the holy seewhat ya tryin' to be....holy?goons, screws, pigs and spookssayin cognizance aint to usepoor court ordered goofs so-abused papists vowed in their delusions of grandeurall you supposed ta think...is white copexpendable masses they say aint allowed ta knowwhile they call the pope popguardian protectors of tha white bredthey wanna make tha people brain deadfeds frivolous threatstha number on your badge says zerowhat you tryin' to be?A super hero? L'aurore se levait, la mer battait la plage ; Ainsi parla Sapho debout sur le rivage, Et près d'elle, à genoux, les filles de ****** Se penchaient sur l'abîme et contemplaient les flots Fatal rocher, profond abîme ! Je vous aborde sans effroi ! Vous allez à Vénus dérober sa victime J'ai méconnu l'amour, l'amour punit mon crime. Ô Neptune ! tes flots seront plus doux pour moi ! Vois-tu de quelles fleurs j'ai couronné ma tête ? Vois ce front, si longtemps chargé de mon ennui, Orné pour mon trépas comme pour une fête, Du bandeau solennel étincelle aujourd'hui !On dit que dans ton sein... mais je ne puis le croire ! On échappe au courroux de l'implacable Amour ; On dit que, par tes soins, si l'on renaît au jour, D'une flamme insensée on y perd la mémoire ! Mais de l'abîme, ô dieu ! quel que soit le secours, Garde-toi, garde-toi de préserver mes jours ! Je ne viens pas chercher dans tes ondes propices Un oubli passager, vain remède à mes maux ! J'y viens, j'y viens trouver le calme des tombeaux ! Reçois, ô roi des mers, mes joyeux sacrifices ! Et vous, pourquoi ces pleurs ? pourquoi ces vains sanglots ? Chantez, chantez un hymne, ô vierges de ****** !Importuns souvenirs, me suivrez-vous sans cesse ? C'était sous les bosquets du temple de Vénus ; Moi-même, de Vénus insensible prêtresse, Je chantais sur la lyre un hymne à la déesse Aux pieds de ses autels, soudain je t'aperçus ! Dieux ! quels transports nouveaux ! ô dieux ! comment décrire Tous les feux dont mon sein se remplit à la fois ? Ma langue se glaça, je demeurais sans voix, Et ma tremblante main laissa tomber ma lyre ! Non jamais aux regards de l'ingrate Daphné Tu ne parus plus beau, divin fils de Latone ; Jamais le thyrse en main, de pampres couronné, Le jeune dieu de l'Inde, en triomphe traîné, N'apparut plus brillant aux regards d'Erigone. Tout sortit... de lui seul je me souvins, hélas ! Sans rougir de ma flamme, en tout temps, à toute heure, J'errais seule et pensive autour de sa demeure. Un pouvoir plus qu'humain m'enchaînait sur ses pas ! Que j'aimais à le voir, de la foule enivrée, Au gymnase, au théâtre, attirer tous les yeux, Lancer le disque au ****, d'une main assurée, Et sur tous ses rivaux l'emporter dans nos jeux ! Que j'aimais à le voir, penché sur la crinière D'un coursier de I'EIide aussi prompt que les vents, S'élancer le premier au bout de la carrière, Et, le front couronné, revenir à pas lents ! Ah ! de tous ses succès, que mon âme était fière ! Et si de ce beau front de sueur humecté J'avais pu seulement essuyer la poussière... Ô dieux ! j'aurais donné tout, jusqu'à ma beauté, Pour être un seul instant ou sa soeur ou sa mère ! Vous, qui n'avez jamais rien pu pour mon bonheur ! Vaines divinités des rives du Permesse, Moi-même, dans vos arts, j'instruisis sa jeunesse ; Je composai pour lui ces chants pleins de douceur, Ces chants qui m'ont valu les transports de la Grèce Ces chants, qui des Enfers fléchiraient la rigueur, Malheureuse Sapho ! n'ont pu fléchir son coeur, Et son ingratitude a payé ta tendresse !Redoublez vos soupirs ! redoublez vos sanglots ! Pleurez ! pleurez ma honte, ô filles de ****** !Si l'ingrat cependant s'était laissé toucher ! Si mes soins, si mes chants, si mes trop faibles charmes A son indifférence avaient pu l'arracher ! S'il eût été du moins attendri par mes larmes ! Jamais pour un mortel, jamais la main des dieux N'aurait filé des jours plus doux, plus glorieux ! Que d'éclat cet amour eût jeté sur sa vie ! Ses jours à ces dieux même auraient pu faire envie ! Et l'amant de Sapho, fameux dans l'univers, Aurait été, comme eux, immortel dans mes vers ! C'est pour lui que j'aurais, sur tes autels propices, Fait fumer en tout temps l'encens des sacrifices, Ô Vénus ! c'est pour lui que j'aurais nuit et jour Suspendu quelque offrande aux autels de l'Amour ! C'est pour lui que j'aurais, durant les nuits entières Aux trois fatales soeurs adressé mes prières ! Ou bien que, reprenant mon luth mélodieux, J'aurais redit les airs qui lui plaisaient le mieux ! Pour lui j'aurais voulu dans les jeux d'Ionie Disputer aux vainqueurs les palmes du génie ! Que ces lauriers brillants à mon orgueil offerts En les cueillant pour lui m'auraient été plus chers ! J'aurais mis à ses pieds le prix de ma victoire, Et couronné son front des rayons de ma à la prière abaissant mon orgueil, De ta porte, ô Phaon ! j'allais baiser le seuil. Au moins, disais-je, au moins, si ta rigueur jalouse Me refuse à jamais ce doux titre d'épouse, Souffre, ô trop cher enfant, que Sapho, près de toi, Esclave si tu veux, vive au moins sous ta loi ! Que m'importe ce nom et cette ignominie ! Pourvu qu'à tes côtés je consume ma vie ! Pourvu que je te voie, et qu'à mon dernier jour D'un regard de pitié tu plaignes tant d'amour ! Ne crains pas mes périls, ne crains pas ma faiblesse ; Vénus égalera ma force à ma tendresse. Sur les flots, sur la terre, attachée à tes pas, Tu me verras te suivre au milieu des combats ; Tu me verras, de Mars affrontant la furie, Détourner tous les traits qui menacent ta vie, Entre la mort et toi toujours prompte à courir... Trop heureuse pour lui si j'avais pu mourir !Lorsque enfin, fatigué des travaux de Bellone, Sous la tente au sommeil ton âme s'abandonne, Ce sommeil, ô Phaon ! qui n'est plus fait pour moi, Seule me laissera veillant autour de toi ! Et si quelque souci vient rouvrir ta paupière, Assise à tes côtés durant la nuit entière, Mon luth sur mes genoux soupirant mon amour, Je charmerai ta peine en attendant le jour !Je disais; et les vents emportaient ma prière ! L'écho répétait seul ma plainte solitaire ; Et l'écho seul encor répond à mes sanglots ! Pleurez ! pleurez ma honte, ô filles de ****** ! Toi qui fus une fois mon bonheur et ma gloire ! Ô lyre ! que ma main fit résonner pour lui, Ton aspect que j'aimais m'importune aujourd'hui, Et chacun de tes airs rappelle à ma mémoire Et mes feux, et ma honte, et l'ingrat qui m'a fui ! Brise-toi dans mes mains, lyre à jamais funeste ! Aux autels de Vénus, dans ses sacrés parvis Je ne te suspends pas ! que le courroux céleste Sur ces flots orageux disperse tes débris ! Et que de mes tourments nul vestige ne reste ! Que ne puis-je de même engloutir dans ces mers Et ma fatale gloire, et mes chants, et mes vers ! Que ne puis-je effacer mes traces sur la terre ! Que ne puis-je aux Enfers descendre tout entière ! Et, brûlant ces écrits où doit vivre Phaon, Emporter avec moi l'opprobre de mon nom !Cependant si les dieux que sa rigueur outrage Poussaient en cet instant ses pas vers le rivage ? Si de ce lieu suprême il pouvait s'approcher ? S'il venait contempler sur le fatal rocher Sapho, les yeux en pleurs, errante, échevelée, Frappant de vains sanglots la rive désolée, Brûlant encor pour lui, lui pardonnant son sort, Et dressant lentement les apprêts de sa mort ? Sans doute, à cet aspect, touché de mon supplice, Il se repentirait de sa longue injustice ? Sans doute par mes pleurs se laissant désarmer Il dirait à Sapho Vis encor pour aimer ! Qu'ai-je dit ? **** de moi quelque remords peut-être, A défaut de l'amour, dans son coeur a pu naître Peut-être dans sa fuite, averti par les dieux, Il frissonne, il s'arrête, il revient vers ces lieux ? Il revient m'arrêter sur les bords de l'abîme ; Il revient !... il m'appelle... il sauve sa victime !... Oh ! qu'entends-je ?... écoutez... du côté de ****** Une clameur lointaine a frappé les échos ! J'ai reconnu l'accent de cette voix si chère, J'ai vu sur le chemin s'élever la poussière ! Ô vierges ! regardez ! ne le voyez-vous pas Descendre la colline et me tendre les bras ?... Mais non ! tout est muet dans la nature entière, Un silence de mort règne au **** sur la terre Le chemin est désert !... je n'entends que les flots... Pleurez ! pleurez ma honte, ô filles de ****** !Mais déjà s'élançant vers les cieux qu'il colore Le soleil de son char précipite le cours. Toi qui viens commencer le dernier de mes jours, Adieu dernier soleil ! adieu suprême aurore ! Demain du sein des flots vous jaillirez encore, Et moi je meurs ! et moi je m'éteins pour toujours ! Adieu champs paternels ! adieu douce contrée ! Adieu chère ****** à Vénus consacrée ! Rivage où j'ai reçu la lumière des cieux ! Temple auguste où ma mère, aux jours de ma naissance D'une tremblante main me consacrant aux dieux, Au culte de Vénus dévoua mon enfance ! Et toi, forêt sacrée, où les filles du Ciel, Entourant mon berceau, m'ont nourri de leur miel, Adieu ! Leurs vains présents que le vulgaire envie, Ni des traits de l'Amour, ni des coups du destin, Misérable Sapho ! n'ont pu sauver ta vie ! Tu vécus dans les Pleurs, et tu meurs au matin ! Ainsi tombe une fleur avant le temps fanée ! Ainsi, cruel Amour, sous le couteau mortel. Une jeune victime à ton temple amenée, Qu'à ton culte en naissant le pâtre a destinée, Vient tomber avant l'âge au pied de ton autel !Et vous qui reverrez le cruel que j'adore Quand l'ombre du trépas aura couvert mes yeux, Compagnes de Sapho, portez-lui ces adieux ! Dites-lui... qu'en mourant je le nommais encore !Elle dit, et le soir, quittant le bord des flots, Vous revîntes sans elle, ô vierges de ****** ! Ow, Its in the past Hai-ku-na-ma-ta-taLearn from Ra-fi-ki d' Enrique Díez-Canedo"El desterrado"Todo lo llevas contigo,tú, que nada que no te han de quitarlos revesesporque es tuyo y sólo tuyo,porque es íntimo y perenne,y es raíz, es tallo, es hoja,flor y fruto, aroma y jugo,todo a la vez, para es recuerdo que subsisteni anhelo que permanece;no es imagen que perdura,ni ficción, ni sombra. En estesentir tuyo y sólo tuyo,nada se pierdelo pasado y lo abolido,se halla, vivo y presente,se hace materia en tu cuerpo,carne en tu carne se vuelve,carne de la carne tuya,ser del ser que eres,uno y todos entre tantosque fueron, y son, y vienen,hecho de patria y de ausencia,tiempo eterno y hora breve,de nativa desnudezy adquiridos aquellos imperturbablesamaneceresen que la luz de tu estanciase adueñaba tenuepintando vidrios y cuadros,libros y muebles;de aquellos días de afaneso placeres,de vacilación o estudio,de tenso querer, de inertevoluntad; de cuantos hilostu vida tejen,no hay una urdimbre quebradani un matiz más débil. ..Nadie podrá desterrartede estos continentesque son carne y tierra tuyadon sin trueque,conquista sin despojo,prenda de vida sin podrá desterrarte;tierra fuiste, tierra fértil,y serás tierra, y más tierracuando te desterrado, enterradoserás tierra, polvo y desterrado. 1940 ­ *Traduction de "L'exilé"Tu portes tout avec toi,Toi que n’as plus n'existe que pour ce que tu laisses derrière revers, parce ils sont tiens et seulement tiens,Parce que cette défaite est intime et définitive,qu'elle est à la fois ta racine, ta tige, et aussi ta feuille,mais aussi cette fleur et ce fruit, son parfum et son à la fois et pour n'y a pas de souvenir qui subsisteni de désir ardent qui n’y a pas d'image qui dureni même de fiction, ni d'ombre. Dans cette manière de ressentir,Il n'y a que toi et seulement toirien ne se perds le passé est et elle se retrouvent vivants et présents,la matière prend forme dans ton corpsune chair dans ta chair se retrouve chair de ta propre chair,être de l'être dont tu et multiple entre tantQui furent, sont et furent façonnés par leur patrie et aussi par son absencede temps éternel et d’heure brève,de nudité native et de biens amasséspar ces aubes imperturbables,dans lesquellesla lumière de ton séjours'emparait de manière ténueen peignant des verres, des tableaux,des livres et des meubles ;Lors de ces jours de labeursou de plaisirs,de vacillements ou d’études,De tension propulsive, ou de volonté combien de fils, de ta vie sont n'y a pas de chaîne rompue ni de nuances infimes ...Personne ne pourra t'exiler de ces continentsQui sont ta chair et ta Terre Toi l'Homme sans compromissionSans conquête ni dépouillePart de la vie sans terre où tu es née, de cette Terre tu trouveras prive de Terre Quand ils t'enterreront,Comme une poussière de grains et en germe."L’exilé."1940 Pardonnez- moi cheres Lectrices et Lecteurs, pour mon audace insensée et ma traduction maladroite et précaire du non Hispanophone que je suis. Mais je n'ai pu résister ayant été très ému presque bouleversé par ce texte écrit en 1940, soit en plein Exil Espagnol et au cœur de l'exil de la raison et de la bonté dans le ** me siècle qui pourrait encore avoir tant à nous signifier sur tant d'actuels exilés dont notre Planète regorge; notre Terre d'avidité et d'égoïsme aux naissances si peu contrôlées et aux ressources si mal réparties d' êtres humains, trop souvent en désespérance, d'une simple libre expression, de conditions de vie décentes et meilleures, trop souvent aussi hélas d'illusions d'un mieux fallacieux en Europe et toujours d'une main tendue qui leur est trop souvent refusée. twisted mind, finger twisted,twisted trigger Killeen& CamdenRA-TA-TAT-TAT...twisted mind, finger twisted,twisted trigger San Diego& AuroraRA-TA-TAT-TAT...twisted mind, finger twisted,twisted trigger Fairchild& Fort HoodRA-TA-TAT-TAT...twisted mind, finger twisted,twisted trigger Columbine& V. TechRA-TA-TAT-TAT...twisted mind, finger twisted,twisted trigger Pearl& PaducahRA-TA-TAT-TAT...twisted mind, finger twisted,twisted trigger Newtown& Santa BarbaraRA-TA-TAT-TAT...twisted minds, fingers twisted,twisted triggers???&???broken systembroken lives straight bulletsRA-TA-TAT-TAT...~ PTwisted5/30/2014 Inday unom na katuig ang nilabaysa dihang nahikagplagan tika milabay sa balaysa handumanan ko nahipatik ang katahom sa imong hulagwaymay mga panahon sa kasing2x og damgo ko imong kaanyag mobisita gamay Karon dili masukod ang kalipay sa dihang nagkaila taAdunay panahon magkachat ta lingaw sige kog katawasa dihang nakahibalo naka sa tinuod og naglagot ka sa akoamaayo man ng makahibalo ka sa tinuod samtang sayo paKung moabot ang panahon mosugot na ka magdate taPor syur ako man jud ng gasto more pabe conscious lang sa imong dayet aron conscious pud ko sa akong bulsakung cge na ta det2x chippy og tubig na lang gani ang order para natong duha pasabot KKB nalang ta sunod, salamat sa pagsabot hap...og kung ugaling dili na jud nimo maagwanta imo nakong sugtonayaw kabalaka ipanaad ko imong gugma akong amumahonsa kanunay ikaw akong panggaon sa mga gakus ko ikaw akong prisohontanan nimong gusto akong buhaton imong mga sugo akong tumanonOg kung imo naman gali kong sugoon sa merkadopwede ayaw pud ko paalsaha og bugas isa ka sakobasin og tungod sa kabug-at di nako makaya makaigit kokung pwede lang unta kilo kiloha pud na og mahimo. n'es certes pas, ma très-chère, Ce que Veuillot nomme un tendron. Le jeu, l'amour, la bonne chère, Bouillonnent en toi, vieux chaudron ! Tu n'es plus fraîche, ma très-chère,Ma vieille infante ! Et cependant Tes caravanes insensées T'ont donné ce lustre abondant Des choses qui sont très-usées, Mais qui séduisent ne trouve pas monotone La verdure de tes quarante ans ; Je préfère tes fruits, Automne, Aux fleurs banales du Printemps ! Non ! tu n'es jamais monotone !Ta carcasse à des agréments Et des grâces particulières ; Je trouve d'étranges piments Dans le creux de tes deux salières ; Ta carcasse à des agréments !Nargue des amants ridicules Du melon et du giraumont ! Je préfère tes clavicules À celles du roi Salomon, Et je plains ces gens ridicules !Tes cheveux, comme un casque bleu, Ombragent ton front de guerrière, Qui ne pense et rougit que peu, Et puis se sauvent par derrière, Comme les crins d'un casque yeux qui semblent de la boue, Où scintille quelque fanal, Ravivés au fard de ta joue, Lancent un éclair infernal ! Tes yeux sont noirs comme la boue !Par sa luxure et son dédain Ta lèvre amère nous provoque ; Cette lèvre, c'est un Eden Qui nous attire et qui nous choque. Quelle luxure ! et quel dédain !Ta jambe musculeuse et sèche Sait gravir au haut des volcans, Et malgré la neige et la dèche Danser les plus fougueux cancans. Ta jambe est musculeuse et sèche ;Ta peau brûlante et sans douceur, Comme celle des vieux gendarmes, Ne connaît pas plus la sueur Que ton oeil ne connaît les larmes. Et pourtant elle a sa douceur ! tu t'en vas droit au Diable ! Volontiers j'irais avec toi, Si cette vitesse effroyable Ne me causait pas quelque émoi. Va-t'en donc, toute seule, au Diable !Mon rein, mon poumon, mon jarret Ne me laissent plus rendre hommage À ce Seigneur, comme il faudrait. Hélas ! c'est vraiment bien dommage ! » Disent mon rein et mon ! très-sincèrement je souffre De ne pas aller aux sabbats, Pour voir, quand il pète du soufre, Comment tu lui baises son cas ! Oh ! très-sincèrement je souffre !Je suis diablement affligé De ne pas être ta torchère, Et de te demander congé, Flambeau d'enfer ! Juge, ma chère, Combien je dois être affligé,Puisque depuis longtemps je t'aime, Étant très-logique ! En effet, Voulant du Mal chercher la crème Et n'aimer qu'un monstre parfait, Vraiment oui ! vieux monstre, je t'aime ! Nagpoon sa pagbagsak kan dáhonAn mga istoryang dai mo huhunaonNa makakaabot sa susunod na henerasyonDai dapat pundohon an pagsuratKan satuyang tataramon asinDai dapat malingaw sa kagayonanKan pagbasa nin mga surat na haliSa mga utak kan satuyang mga pag-iribaAn oras na tinaya mo sa paggiboNin obra, surat, tula man o kantaBasta nilaagan **** puso Sigurado na iyan mataluboArog kan káhoy, daí pirming nahihilingAn pagdakula pero maabot an aldawIgwang saróng tawo an matambaySa limpoy kan hawak niyaIgwang sarong tawo an masirongTa makusogon an uranMahihiling mo an dáhon na nagbabalyiKapot kan duros pasiring sa banggi An mga káhoy nagtatalubo, haloy magadanAn úbak sa hawak niyaAn patunay na sinda nabubuhayDara-dara an mga istorya na sinurat taAn mga piyesa na nakadukot na sa dugo taSinda an giyaNa kita dapat an maprotektaSa palibot taDaí matatapos an buhaySa pagbagsak kan dáhonSa daga na iniistaran taDaí matatapos an buhayMaski sadiring dugo taAn magkugosSa daga na pinadangat ta—𝐔𝐛𝐚𝐤, a Bikol poetry Úbak;1. Bark of a tree also,2. To Peel as fruit also,3. To PEEL as skin-4. Murmure autour de ma nacelle, Douce mer dont les flots chéris, Ainsi qu'une amante fidèle, Jettent une plainte éternelle Sur ces poétiques j'aime à flotter sur ton onde. A l'heure où du haut du rocher L'oranger, la vigne féconde, Versent sur ta vague profonde Une ombre propice au nocher !Souvent, dans ma barque sans rame, Me confiant à ton amour, Comme pour assoupir mon âme, Je ferme au branle de ta lame Mes regards fatigués du un coursier souple et docile Dont on laisse flotter le mors, Toujours, vers quelque frais asile, Tu pousses ma barque fragile Avec l'écume de tes ! berce, berce, berce encore, Berce pour la dernière fois, Berce cet enfant qui t'adore, Et qui depuis sa tendre aurore N'a rêvé que l'onde et les bois !Le Dieu qui décora le monde De ton élément gracieux, Afin qu'ici tout se réponde, Fit les cieux pour briller sur l'onde, L'onde pour réfléchir les pur que dans ma paupière, Le jour pénètre ton flot pur, Et dans ta brillante carrière Tu sembles rouler la lumière Avec tes flots d'or et d' libre que la pensée, Tu brises le vaisseau des rois, Et dans ta colère insensée, Fidèle au Dieu qui t'a lancée, Tu ne t'arrêtes qu'à sa l'infini sublime image, De flots en flots l'oeil emporté Te suit en vain de plage en plage, L'esprit cherche en vain ton rivage, Comme ceux de l' voix majestueuse et douce Fait trembler l'écho de tes bords, Ou sur l'herbe qui te repousse, Comme le zéphyr dans la mousse, Murmure de mourants je t'aime, ô vague assouplie, Quand, sous mon timide vaisseau, Comme un géant qui s'humilie, Sous ce vain poids l'onde qui plie Me creuse un liquide je t'aime quand, le zéphire Endormi dans tes antres frais, Ton rivage semble sourire De voir dans ton sein qu'il admire Flotter l'ombre de ses forêts !Que je t'aime quand sur ma poupe Des festons de mille couleurs, Pendant au vent qui les découpe, Te couronnent comme une coupe Dont les bords sont voilés de fleurs !Qu'il est doux, quand le vent caresse Ton sein mollement agité, De voir, sous ma main qui la presse, Ta vague, qui s'enfle et s'abaisse Comme le sein de la beauté !Viens, à ma barque fugitive Viens donner le baiser d'adieux ; Roule autour une voix plaintive, Et de l'écume de ta rive Mouille encor mon front et mes sur ta plaine mobile Flotter ma nacelle à son gré, Ou sous l'antre de la sibylle, Ou sur le tombeau de Virgile Chacun de tes flots m'est sur ta rive chérie, Où l'amour éveilla mon coeur, Mon âme, à sa vue attendrie, Trouve un asile, une patrie, Et des débris de son bonheur,Flotte au hasard sur quelque plage Que tu me fasses dériver, Chaque flot m'apporte une image ; Chaque rocher de ton rivage Me fait souvenir ou rêver... ta ma a la a namy love for you is forevertassa na aa aa aa ai aha sea that the storm starts to swayta ma nee a ma na sa ma neemy eyes the colour of storm roseta stata ma no al la neemy lips pink like a peonyta ma ar aa aa aa ma maand as my eyes start to flutterta ma na da la oo ah la nahthe clouds all soft like the mistta ma na ah la na ah la mei laugh at the song of your kissesda sa ma ah lasurrender to bliss. NEW pair of Boots'Ratty' Ta ta ta Ratty ta ' Oops they getting wet with love slient Wishpper from high are Lord hevaley Father of Father's. Ratty TA ta ta they need some loving these boots. As l don't know when l can afford A New Pair of RATTY TA TA BOOTS. Adieu, puisqu'il le faut ; adieu, belle nuit blanche, Nuit d'argent, plus sereine et plus douce qu'un jour ! Ton page noir est là, qui, le poing sur la hanche, Tient ton cheval en bride et t'attend dans la dans le ciel que brunissaient tes voiles, Entrouvre ses rideaux avec ses doigts rosés ; O nuit, sous ton manteau tout parsemé d'étoiles, Cache tes bras de nacre au vent froid bal s'en va finir. Renouez, heures brunes, Sur vos fronts parfumés vos longs cheveux de jais, N'entendez-vous pas l'aube aux rumeurs importunes, Qui halète à la porte et souffle son air bal est enterré. Cavaliers et danseuses, Sur la tombe du bal, jetez à pleines mains Vos colliers défilés, vos parures soyeuses, Vos dahlias flétris et vos pâles c'est le jour. La veille après le rêve ; La prose après les vers c'est le vide et l'ennui ; C'est une bulle encore qui dans les mains nous crève, C'est le plus triste jour de tous ; c'est aujourd' Temps ! Que nous voulons tuer et qui nous tues, Vieux porte-faux, pourquoi vas-tu traînant le pied, D'un pas lourd et boiteux, comme vont les tortues, Quand sur nos fronts blêmis le spleen anglais s' lorsque le bonheur nous chante sa fanfare, Vieillard malicieux, dis-moi, pourquoi cours-tu Comme devant les chiens court un cerf qui s'effare, Comme un cheval que fouille un éperon pointu ?Hier, j'étais heureux. J'étais. Mot doux et triste ! Le bonheur est l'éclair qui fuit sans revenir. Hélas ! Et pour ne pas oublier qu'il existe, Il le faut embaumer avec le Je ne suis plus. Toute la vie humaine Résumée en deux mots, de l'onde et puis du vent. Mon Dieu ! N'est-il donc pas de chemin qui ramène Au bonheur d'autrefois regretté si nous le sol se crevasse et s'effondre. Nul ne peut retourner. Comme un maigre troupeau Que l'on mène au boucher, ne pouvant plus le tondre, La vieille Mob nous pousse à grand train au en mes jeunes ans, plus d'un bal doit éclore, Plein d'or et de flambeaux, de parfums et de bruit, Et mon cœur effeuillé peut refleurir encore ; Mais ce ne sera pas mon bal de l'autre j'étais avec toi. Tous deux seuls dans la foule, Nous faisant dans notre âme une chaste Oasis, Et, comme deux enfants au bord d'une eau qui coule, Voyant onder le bal, l'un contre l'autre ne pouvais savoir, sous le satin du masque, De quelle passion ta figure vivait, Et ma pensée, au vol amoureux et fantasque, Réalisait, en toi, tout ce qu'elle nuançais ton front des pâleurs de l'agate, Je posais sur ta bouche un sourire charmant, Et sur ta joue en fleur, la pourpre délicate Qu'en s'envolant au ciel laisse un baiser d' peut-être qu'au fond de ta noire prunelle, Une larme brillait au lieu d'éclair joyeux, Et, comme sous la terre une onde qui ruisselle, S'écoulait sous le masque invisible à mes que l'ennui tordait ta lèvre aride, Et que chaque baiser avait mis sur ta peau, Au lieu de marque rose, une tache livide Comme on en voit aux corps qui sont dans le si la face humaine est difficile à lire, Si déjà le front nu ment à la passion, Qu'est-ce donc, quand le masque est double ? Comment dire Si vraiment la pensée est sœur de l'action ?Et cependant, malgré cette pensée amère, Tu m'as laissé, cher bal, un souvenir charmant ; Jamais rêve d'été, jamais blonde chimère, Ne m'ont entre leurs bras bercé plus crois entendre encore tes rumeurs étouffées, Et voir devant mes yeux, sous ta blanche lueur, Comme au sortir du bain, les péris et les fées, Luire des seins d'argent et des cols en je sens sur ma bouche une amoureuse haleine, Passer et repasser comme une aile d'oiseau, Plus suave en odeur que n'est la marjolaine Ou le muguet des bois, au temps du nuit ! Aimable nuit ! Sœur de Luna la blonde, Je ne veux plus servir qu'une déesse au ciel, Endormeuse des maux et des soucis du monde, J'apporte à ta chapelle un pavot et du mère des festins, mère de l'allégresse, Toi qui prêtes le pan de ton voile à l'amour, Fais-moi, sous ton manteau, voir encore ma maîtresse, Et je brise l'autel d'Apollo, dieu du jour. ! comme un grand roi qui partage à des princes Les états paternels provinces par provinces, Dieu donne à chaque artiste un empire divers ; Au poète le souffle épars dans l'univers, La vie et la pensée et les foudres tonnantes, Et le splendide essaim des strophes frissonnantes Volant de l'homme à l'ange et du monstre à la fleur ; La forme au statuaire ; au peintre la couleur ; Au doux musicien, rêveur limpide et sombre, Le monde obscur des sons qui murmure dans l' forme au statuaire ! - Oui, mais, tu le sais bien, La forme, ô grand sculpteur, c'est tout et ce n'est rien. Ce n'est rien sans l'esprit, c'est tout avec l'idée ! Il faut que, sous le ciel, de soleil inondée, Debout sous les flambeaux d'un grand temple doré, Ou seule avec la nuit dans un antre sacré, Au fond des bois dormants comme au seuil d'un théâtre, La figure de pierre, ou de cuivre, ou d'albâtre, Porte divinement sur son front calme et fier La beauté, ce rayon, la gloire, cet éclair ! Il faut qu'un souffle ardent lui gonfle la narine, Que la force puissante emplisse sa poitrine, Que la grâce en riant ait arrondi ses doigts, Que sa bouche muette ait pourtant une voix ! Il faut qu'elle soit grave et pour les mains glacée, Mais pour les yeux vivante, et, devant la pensée, Devant le pur regard de l'âme et du ciel bleu, Nue avec majesté comme Adam devant Dieu ! Il faut que, Vénus chaste, elle sorte de l'onde, Semant au **** la vie et l'amour sur le monde, Et faisant autour d'elle, en son superbe essor, Partout où s'éparpille et tombe en gouttes d'or, L'eau de ses longs cheveux, humide et sacré voile, De toute herbe une fleur, de tout œil une étoile ! Il faut, si l'art chrétien anime le sculpteur, Qu'avec le même charme elle ait plus de hauteur ; Qu'Âme ailée, elle rie et de Satan se joue ; Que, Martyre, elle chante à côté de la roue ; Ou que, Vierge divine, astre du gouffre amer, Son regard soit si doux qu'il apaise la mer ! ce que tu sais, ô noble statuaire ! Toi qui dans l'art profond, comme en un sanctuaire, Entras bien jeune encor pour n'en sortir jamais ! Esprit, qui, te posant sur les plus purs sommets Pour créer ta grande œuvre, où sont tant d'harmonies, Près de la flamme au front de tous les fiers génies ! Voilà ce que tu sais, toi qui sens, toi qui vois ! Maître sévère et doux qu'éclairent à la fois, Comme un double rayon qui jette un jour étrange, Le jeune Raphaël et le vieux Michel-Ange ! Et tu sais bien aussi quel souffle inspirateur Parfois, comme un vent sombre, emporte le sculpteur, Âme dans Isaïe et Phidias trempée, De l'ode étroite et haute à l'immense épopée ! grands hommes, héros ou penseurs, - demi-dieux ! - Tour à tour sur le peuple ont passé radieux, Les uns armés d'un glaive et les autres d'un livre, Ceux-ci montrant du doigt la route qu'il faut suivre, Ceux-là forçant la cause à sortir de l'effet ; L'artiste ayant un rêve et le savant un fait ; L'un a trouvé l'aimant, la presse, la boussole, L'autre un monde où l'on va, l'autre un vers qui console ; Ce roi, juste et profond, pour l'aider en chemin, A pris la liberté franchement par la main ; Ces tribuns ont forgé des freins aux républiques ; Ce prêtre, fondateur d'hospices angéliques, Sous son toit, que réchauffe une haleine de Dieu, A pris l'enfant sans mère et le vieillard sans feu, Ce mage, dont l'esprit réfléchit les étoiles, D'Isis l'un après l'autre a levé tous les voiles ; Ce juge, abolissant l'infâme tombereau, A raturé le code à l'endroit du bourreau ; Ensemençant malgré les clameurs insensées, D'écoles les hameaux et les cœurs de pensées, Pour nous rendre meilleurs ce vrai sage est venu ; En de graves instant cet autre a contenu, Sous ses puissantes mains à la foule imposées, Le peuple, grand faiseur de couronnes brisées ; D'autres ont traversé sur un pont chancelant, Sur la mine qu'un fort recelait en son flanc, Sur la brèche par où s'écroule une muraille, Un horrible ouragan de flamme et de mitraille ; Dans un siècle de haine, âge impie et moqueur, Ceux-là, poètes saints, ont fait entendre en chœur, Aux sombres nations que la discorde pousse, Des champs et des forêts la voix auguste et douce Car l'hymne universel éteint les passions ; Car c'est surtout aux jours des révolutions, Morne et brûlant désert où l'homme s'aventure, Que l'art se désaltère à ta source, ô nature ! Tous ces hommes, cœurs purs, esprits de vérité, Fronts où se résuma toute l'humanité, Rêveurs ou rayonnants, sont debout dans l'histoire, Et tous ont leur martyre auprès de leur victoire. La vertu, c'est un livre austère et triomphant Où tout père doit faire épeler son enfant ; Chaque homme illustre, ayant quelque divine empreinte, De ce grand alphabet est une lettre sainte. Sous leurs pieds sont groupés leurs symboles sacrés, Astres, lyres, compas, lions démesurés, Aigles à l'œil de flamme, aux vastes envergures. - Le sculpteur ébloui contemple ces figures ! - Il songe à la patrie, aux tombeaux solennels, Aux cités à remplir d'exemples éternels ; Et voici que déjà, vision magnifique ! Mollement éclairés d'un reflet pacifique, Grandissant hors du sol de moment en moment, De vagues bas-reliefs chargés confusément, Au fond de son esprit, que la pensée encombre, Les énormes frontons apparaissent dans l'ombre ! pas ? c'est ainsi qu'en ton cerveau, sans bruit, L'édifice s'ébauche et l'œuvre se construit ? C'est là ce qui se passe en ta grande âme émue Quand tout un panthéon ténébreux s'y remue ? C'est ainsi, n'est-ce pas, ô maître ! que s'unit L'homme à l'architecture et l'idée au granit ? Oh ! qu'en ces instants-là ta fonction est haute ! Au seuil de ton fronton tu reçois comme un hôte Ces hommes plus qu'humains. Sur un bloc de Paros Tu t'assieds face à face avec tous ces héros Et là, devant tes yeux qui jamais ne défaillent, Ces ombres, qui seront bronze et marbre, tressaillent. L'avenir est à toi, ce but de tous leurs vœux, Et tu peux le donner, ô maître, à qui tu veux ! Toi, répandant sur tous ton équité complète, Prêtre autant que sculpteur, juge autant que poète, Accueillant celui-ci, rejetant celui-là, Louant Napoléon, gourmandant Attila, Parfois grandissant l'un par le contact de l'autre, Dérangeant le guerrier pour mieux placer l'apôtre, Tu fais des dieux ! - tu dis, abaissant ta hauteur, Au pauvre vieux soldat, à l'humble vieux pasteur - Entrez ! je vous connais. Vos couronnes sont prêtes. Et tu dis à des rois - Je ne sais qui vous il ne suffit point d'avoir été des rois, D'avoir porté le sceptre, et le globe, et la croix, Pour que le fier poète et l'altier statuaire Étoilent dans sa nuit votre drap mortuaire, Et des hauts panthéons vous ouvrent les chemins !C'est vous-mêmes, ô rois, qui de vos propres mains Bâtissez sur vos noms ou la gloire ou la honte ! Ce que nous avons fait tôt ou **** nous raconte. On peut vaincre le monde, avoir un peuple, agir Sur un siècle, guérir sa plaie ou l'élargir, - Lorsque vos missions seront enfin remplies, Des choses qu'ici-bas vous aurez accomplies Une voix sortira, voix de haine ou d'amour, Sombre comme le bruit du verrou dans la tour, Ou douce comme un chant dans le nid des colombes, Qui fera remuer la pierre de vos tombes. Cette voix, l'avenir, grave et fatal témoin, Est d'avance penché qui l'écoute de ****. Et là, point de caresse et point de flatterie, Point de bouche à mentir façonnée et nourrie, Pas d'hosanna payé, pas d'écho complaisant Changeant la plainte amère en cri reconnaissant. Non, les vices hideux, les trahisons, les crimes, Comme les dévouements et les vertus sublimes, Portent un témoignage intègre et souverain. Les actions qu'on fait ont des lèvres d' sur ton atelier, maître, un rayon demeure ! Là, dans le silence, l'art, l'étude oubliant l'heure, Dans l'ombre les essais que tu répudias, D'un côté Jean Goujon, de l'autre Phidias, Des pierres, de pensée à demi revêtues, Un tumulte muet d'immobiles statues, Les bustes méditant dans les coins assombris, Je ne sais quelle paix qui tombe des labris, Tout est grand, tout est beau, tout charme et tout domine. Toi qu'à l'intérieur l'art divin illumine, Tu regardes passer, grave et sans dire un mot, Dans ton âme tranquille où le jour vient d'en haut, Tous les nobles aspects de la figure humaine. Comme dans une église à pas lents se promène Un grand peuple pensif auquel un dieu sourit, Ces fantômes sereins marchent dans ton esprit. Ils errent à travers tes rêves poétiques Faits d'ombres et de lueurs et de vagues portiques, Parfois palais vermeil, parfois tombeau dormant, Secrète architecture, immense entassement Qui, jetant des rumeurs joyeuses et plaintives, De ta grande pensée emplit les perspectives, Car l'antique Babel n'est pas morte, et revit Sous les front des songeurs. Dans ta tête, ô David ! La spirale se tord, le pilier se projette ; Et dans l'obscurité de ton cerveau végète La profonde forêt, qu'on ne voit point ailleurs, Des chapiteaux touffus pleins d'oiseaux et de fleurs ! - toi qui vas hors des routes tracées, Ô pétrisseur de bronze, ô mouleur de pensées, Considère combien les hommes sont petits, Et maintiens-toi superbe au-dessus des partis ! Garde la dignité de ton ciseau sublime. Ne laisse pas toucher ton marbre par la lime Des sombres passions qui rongent tant d'esprits. Michel-Ange avait Rome et David a Paris. Donne donc à ta ville, ami, ce grand exemple Que, si les marchands vils n'entrent pas dans le temple, Les fureurs des tribuns et leur songe abhorré N'entrent pas dans le cœur de l'artiste sacré. Refuse aux cours ton art, donne aux peuples tes veilles, C'est bien, ô mon sculpteur ! mais **** de tes oreilles Chasse ceux qui s'en vont flattant les carrefours. Toi, dans ton atelier, tu dois rêver toujours, Et, de tout vice humain écrasant la couleuvre, Toi-même par degrés t'éblouir de ton œuvre ! Ce que ces hommes-là font dans l'ombre ou défont Ne vaut pas ton regard levé vers le plafond Cherchant la beauté pure et le grand et le juste. Leur mission est basse et la tienne est auguste. Et qui donc oserait mêler un seul moment Aux mêmes visions, au même aveuglement, Aux mêmes vœux haineux, insensés ou féroces, Eux, esclaves des nains, toi, père des colosses !Avril 1840. — The End —
Juillet2005, Akimoto Yasushi commence les premières auditions (qui comportera 20 membres) pour un nouveau groupe ayant sa principale activité dans un théâtre. Situé à Akihabara, celui ci regroupe 250 places et est le symbole des AKB48. janvier 2006, Mariko Shinoda rejoint le groupe sans passer par les auditions, le producteur En Europe, les théâtres d'ombres firent leur apparition au milieu du xviiie siècle, d'abord en Italie et en Allemagne, puis en France. L'Heureuse Pêche, comédie par les ombres à scènes changeantes, créée à Paris en 1767, était encore à l'affiche en août 1770 et Grimm y a assisté. Auparavant, dans les années 1760, il existait des projections d'ombres au moyen de lanternes magiques où, au lieu de peindre des images sur des plaques de verre, on y appliquait des figures en cartons dont certaines parties étaient mobiles. Ces parties mobiles étaient animées au moyen de fils de soie. Femme cachant son visage sous le masque d'une tête d'âne. Ombre articulée attribuée à Séraphin, vers 1790. Femme dont le visage se change en face de sorcière. Ombre articulée attribuée à Séraphin, vers 1790. Âne qui remue la tête, ouvre la bouche et marche. Ombre articulée attribuée à Séraphin, vers 1790. collection de la Cinémathèque française Le Lorrain François-Dominique Séraphin, né en 1747 et qui s'est sans doute inspiré de "fantoccini" vus en Italie, ouvrit son premier théâtre à l'hôtel Lannion de Versailles Séraphin avait donné plusieurs représentations à Paris, attirant rapidement un public friand de nouveautés et Marie-Antoinette l'avait engagé en 1776 pendant le carnaval pour trois représentations à la cour. Il obtint ensuite pour son théâtre, le 22 avril 1781, le titre de Spectacle des Enfants de France. Venez garçons, venez fillettes Voir Momus à la silhouette ; Ou chez Séraphin, venez voir La belle humeur en habit noir Tandis que ma salle est bien sombre Et que mon acteur n’est que l’ombre, Puisse, messieurs votre gaîté Devenir la réalité Séraphin obtint de ce fait en 1784 l'autorisation royale d'installer son théâtre au 121 galerie de Valois, au Palais Royal à Paris sous l'enseigne "Ombres chinoises et jeux arabesques du Sieur Séraphin, breveté de sa Majesté". Au Palais-Royal, L. L. Boilly, 1809 musée Carnavalet. Le Palais-Royal, juste en face du Louvre, s'est développé à partir du palais que s'était fait construire en cet endroit, entre 1625 et 1639, le cardinal de Richelieu. Le palais, entouré de vastes jardins ouverts sur la ville, revient au roi à la mort du cardinal — d'où son nom — et Louis XIV le remet à son frère Philippe d'Orléans en 1692. Les jardins du Palais-Royal sur le plan dit de Turgot 1739 En 1781, Philippe d’Orléans, duc de Chartres, confie à l’architecte Victor Louis un grand projet de spéculation immobilière consistant à lotir le pourtour du jardin du Palais-Royal. Les maisons, larges de trois ou quatre arcades, seront élevées sur sept niveaux un étage de caves, un rez-de-chaussée destiné aux boutiques et surmonté d’un entresol, un étage noble, un attique, un étage mansardé et un dernier, pris dans les combles, pour les domestiques. Ce lotissement réduisait en conséquence le jardin de près de 60 mètres sur sa longueur et de 40 mètres sur sa largeur. Vue du Palais Royal, de ses jardins, de ses galeries. Estampe, 1791. Plan Verniquet, 1785-1791 La galerie d'Orléans a finalement été construite par l'architecte Fontaine en 1829. Cette maquette de la galerie commandée en 1845 par le roi Louis-Philippe pour être offerte à la reine Victoria ne reproduisait pas la verrière. L'ensemble, à l'exception de la colonnade, a été détruit en 1935 musée Carnavalet. En 1786, les galeries de pierre étaient achevées sur trois côtés. Victor Louis avait prévu de fermer la cour d’honneur, au sud du jardin, par une colonnade surmontée d’une terrasse — la Galerie d'Orléans — mais faute d'argent, le chantier fut interrompu et le duc concéda l’emplacement à un entrepreneur qui y construisit des hangars de planches abritant trois rangées de boutiques desservies par deux allées couvertes. Cette construction provisoire qui devait survivre quarante ans servira de modèle aux futurs passages couverts de Paris. Plan général du Palais Royal et de ses environs, Orbay, 1692. Le Palais-Royal à la fin du XVIIe siècle. En 1784, le théâtre de Séraphin, installé dans une toute petite salle au premier étage de la galerie de Valois, un petit salon "proprement arrangé et suffisamment éclairé". Les séances avaient lieu tous les soirs de la semaine et le prix des places était d'une livre quatre sols pour les meilleures, ou de douze sols pour la seconde catégorie. Séraphin employait alors jusqu'à seize manipulateurs, un claveciniste, Théodore Mozin, animait le spectacle pendant que les ombres se dessinaient sur un écran d'environ 4 pieds sur 2 environ 1,30 m sur 65 cm, disposé à environ 2 m du sol. Cet écran est en gaze blanche tendue sur un chassis. D'autres chassis comportaient des décors peints et on y appliquait des décors de paysages ou d'architecture en papier découpés, éventuellement transparents. Les figurines, en carton ou en métal, étaient manipulées derrière ces écrans successifs écran blanc et décors. Les parties mobiles étaient actionnées par des fils de fer plutôt que des ficelles dont les extrémités étaient formées en boucle pour les doigts des manipulateurs. Certaines figurines avaient des systèmes d'animation plus complexes avec de petites roues pour entrainer le mouvement des parties mobiles. La lampe enfin était placée à une distance d'environ 2 m par rapport à l'écran. "On y voit des feux arabesques d'un nouveau genre et des tableaux transparents où se passent des scènes nouvelles et amusantes. Les ombres chinoises produites par différentes combinaisons de lumières et d'ombres, y représentent au naturel toutes les attitudes de l'homme, et y exécutent des danses de cordes et de caractère avec une précision étonnante. Des animaux de toutes espèces y passent en revue et font ainsi tous les mouvements qui leur sont propres, sans qu'on aperçoive ni fil ni cordon pour les soutenir ou les diriger", écrit L. V. Thiéry dans son Guide des amateurs et des voyageurs à Paris, édité en 1787. De scénario, de texte, notons qu'il n'est pas question ici juste du mouvement. Pourtant le répertoire comportait différentes saynètes dont le manuscrit a été conservé Le Pont cassé, Le magicien Rothomago, Orphée aux enfers, Arlequin corsaire… Le texte est souvent irrévérencieux, tendance qui va s'accentuer après 1789 la première pièce révolutionnaire date des journées des 5 et 6 octobre, c'est L'Apothicaire patriote. Avec la révolution, il suit ainsi les changements politiques du temps et la salle de spectacle devint "Le théâtre des Vrais Sans-Culottes" avec un répertoire de saynètes animées où on guillotinait gaillardement les ennemis de la république ce sont La Démonseigneurisation, La Fédération nationale, La Chute du trône. On y voit des tricoteuses, des jeunes gens en bonnet phrygien. Pour le spectateur allemand Kotzebue qui visite Paris pendant l'hiver 1790, le spectacle est très décevant "les tableaux étaient grossiers et mauvais, les petites figures gauches et roides, on voyait trop les ficelles qui font mouvoir les bras et les jambes… L'orchestre est composé d'un garçon qui frappe sur un tambour. La salle est très misérable et remplie, à étouffer, d'une foule de spectateurs". Mais là, nous sommes déjà dans les temps révolutionnaires. A la mort de Séraphin en 1800, la direction fut reprise par ses neveux avec des spectacles dépolitisés destinés aux enfants et ils continuèrent d’exploiter le théâtre jusqu’en 1870 après l’avoir transféré Boulevard Montmartre en 1857. Les théâtres d'ombres furent par la suite des jouets très courants, offerts aux enfants tout au long du XIXe siècle. Celui-ci est une édition française, vers 1840, vendue avec 19 ombres gravées à découper. L'ensemble est tout petit, un carré de 20 cm de côté pour moins de 10 en profondeur. Peut-être pouvons-nous nous faire une idée de la magie de ces spectacles en regardant les films d'animation d'ombres chinoises que réalisa Lotte Reiniger à partir de 1919, comme dans cet extrait de Prince Ahmed qui date de 1926. Une description d'un spectacle de Séraphin sous la Terreur a paru en 1900 dans un recueil de Contes de Noël et Légendes historiques de la Bibliothèque pittoresque, sous la plume de Gaston Lenôtre. Réédité dans les années 1960, avec une large série d'images d'Épinal d'époque napoléonienne, le conte avait marqué mon enfance — le voici, sentimental, surchargé, anecdotique, mais néanmoins plaisamment vivant et évocateur. En ce temps-là, les galeries du Palais-Royal concentraient toute la vie joyeuse de Paris. Sous les péristyles, le long des interminables portiques de pierre, dans les taudis de planches boueuses encombrés de brocanteurs et qu’on appelait le Camp des Tartares, c’est, dès l’après-midi, quotidiennement, une déambulation permanente les femmes parées, les nouvellistes, les étrangers, les oisifs, les auteurs en vogue, et aussi ces milliers de gens qui, à toute époque, vivent des miettes de Paris, tous, formant foule compacte et flâneuse, circulent, à petits pas, pour voir et pour être vus. Du fond des boutiques sortent des appels joyeux ; des sous-sols s’exhale l’odeur des rôtisseries ; d’un couloir étroit parvient une bouffée de musique ; les aboyeurs annoncent un spectacle installé dans quelque entresol, exigu comme une mansarde ; les raccrocheurs amorcent pour les maisons de jeux ; à tous les étages de l’énorme caravansérail, depuis les caves jusqu’aux toits, on s’amuse, on rit, on se querelle, on cuisine, on joue, on conspire, on vit d’une vie intense, bruyante, fiévreuse. Le Palais-Royal est une cuve toujours en ébullition où se déverse irrésistiblement la ville immense, ardente au plaisir, assoiffée de lucre, ou simplement badaude de la joie d’autrui. La veille de Noël de 1793, Fouquier-Tinville entra dans cette fournaise. Sa figure n’était connue que des assidus au tribunal révolutionnaire. Jamais on ne le voyait dans un endroit de plaisir. A quel spectacle se serait-il plu ? En quel lieu public son nom murmuré n’eût-il pas fait le vide autour de lui ? Quel drame irait-il voir, d’ailleurs ? En représente-t-on de plus terrifiant que celui qu’il joue chaque jour ? Et il marche, le chapeau sur les yeux, à travers la foule, l’air inquiet, un tic nerveux crispant sa joue gauche, et sentant peser sur lui la terreur et la haine du monde entier. Que vient-il faire là ? Peut-être, sortant des Tuileries, où, le soir, il va prendre les ordres des comités, est-il entré, happé par l’invincible attrait du mouvement et du bruit ? Oiseau de nuit descendu de sa tour, il est attiré par ce qui brille et, sous les galeries étincelantes, cet homme de mort se glisse, étonné de se mêler à des vivants et de coudoyer de la joie. C’était, comme on l’a dit, la nuit de Noël ; et quoique la Révolution eût supprimé, officiellement du moins, la messe de minuit et le réveillon, une tradition, vieille de tant de siècles, exigeait qu’on fît ripaille ; les broches tournaient, les boudins rissolaient, les mines étaient en fête, et les galeries regorgeaient de gens résolus à se réjouir et à se gaver. A l’une des arcades voisine du fameux 113, un aboyeur glapit Entrez, entrez, petits et grands, au théâtre du citoyen Séraphin ! Vous y verrez les ombres chinoises, animées, articulées et impalpables ! Le citoyen Séraphin représentera, ce soir, le Pont cassé qui sera suivi du drame patriotique de la Belle et la Bête. Entrez ! On commence, c’est l’instant de prendre ses places... » L’aboyeur parcourait la galerie, clamant son annonce. Sous la porte étroite du petit théâtre que désignait une grosse lanterne carrée garnie de silhouettes engageantes, des enfants accompagnés, qui de leurs parents, qui d’une gouvernante ou d’un domestique, – on disait alors un officieux – se pressaient contre le guichet du minuscule théâtre, serrant leurs têtes blondes, s’entassant, ravis, avec des yeux d’avance extasiés. Le théâtre des ombres chinoises, que Séraphin avait naguère fondé à Versailles, était, depuis quelques années, installé au Palais-Royal, où sa vogue était sans rivale. Tous les enfants de Paris rêvaient de ce spectacle magique, et, chaque soir, la petite salle était si régulièrement envahie par une assistance de fillettes en jupes courtes, de garçonnets aux jambes nues, voire de marmots à peine sortis du maillot qu’on l’avait plaisamment nommée le Théâtre des vrais Sans-Culottes. Au moment précis où la barrière s’ouvrait et où le flot de bambins s’engouffrait dans le théâtre, Fouquier-Tinville tournait l’angle de la galerie. Devant ce moutonnement de fronts joyeux, devant ce trépignement de tous ces petits êtres angoissés du plaisir mystérieux qui les attend, le passant sinistre s’arrêta. Depuis une heure qu’il rôdait sous les galeries, une lueur s’était allumée dans son âme sombre. Noël ! C’était Noël !... Quel homme peut se targuer que ce mot n’évoque pas en son esprit quelque fantôme ? Il est si rayonnant de la poésie du passé, si plein des croyances qui berçaient la misère de nos pères, qu’il semble apporter à chacun de nous quelque senteur lointaine, une bouffée de parfum sain et frais qui repose des relents de la vie. Et, sans doute, Fouquier-Tinville songeait. Lui aussi avait été un bambin comme ceux-ci ; il avait eu des années heureuses, d’espérances, de foi enfantine et naïve. Il avait connu des Noëls joyeux. Il y a des heures où tout homme, fût-il le plus flétri et le plus déchu, revoit, comme à travers la buée d’un rêve, l’endroit où il a vécu enfant, la chambre bien close, le jardin en fleurs ; où il entend, assourdis, des bruits jadis familiers, un timbre d’horloge, les cloches d’autrefois, le son d’une voix aimée... Fouquier, le chapeau rabattu sur le visage, s’approcha du guichet, prit un billet et entra au théâtre Séraphin. Il se plaça au dernier rang, sur une banquette, dans un coin. Il se trouvait bien là ; l’obscurité était complète et, dans cette nuit opaque, sûr que sa présence ne pouvait être soupçonnée, il entendait frétiller autour de lui tous les enfants entassés, n’osant élever la voix, à cause du noir, mais frémissants d’impatience, de bonheur, de curiosité et de peur. Un orgue joua l’air de Marlborough – et toutes les petites mains, d’enthousiasme, applaudirent. Puis un grand carré lumineux se dessina dans l’ombre et, tout aussitôt, un silence se fit, un silence religieux, absolu, que troublait à peine le souffle de toutes les petites bouches haletantes qu’on devinait béantes d’une admiration déjà acquise. Les trois coups sont frappés et, derrière le cadre lumineux, s’élève une voix, – la voix de Séraphin ! – annonçant le début du spectacle. Citoyens et citoyennes, nous allons avoir l’honneur de représenter devant vous le drame du Pont cassé. Attention au premier tableau... Il vous représente le moulin Joli, à gauche ; au milieu du théâtre se trouve le pont de pierre qui va être le sujet de la pièce... A droite, barbote une bande de canards... Ces volatiles, comme vous le savez, citoyens et citoyennes, sont amphibies, c’est-à-dire qu’ils vivent aussi à leur aise dans l’eau que sur terre... » Tel débutait, intégralement noté, le texte de cette farce, vieille comme la France et dont la naïve intrigue a passionné et fait rire tant de générations. Séraphin avait adapté habilement cet antique scénario au cadre de ses ombres chinoises ; à peine avait-il parlé que l’on vit, sur le transparent lumineux, se mouvoir, en silhouettes finement profilées, la bande des canards ; ils s’avancèrent, formant cortège, agitant la queue, lissant leurs plumes ; les uns plongeaient, d’autres battaient des ailes, et le mécanisme de ces découpures était si ingénieusement agencé, qu’on voyait l’eau jaillir et les roseaux se courber. Et la roue du moulin tournait, et la barque de Lucas se balançait près de la rive, et dans la salle c’était un bonheur, un enthousiasme, des battements de mains... Les enfants, tassés sur les banquettes, trépignaient d’admiration et de contentement aux péripéties du drame et, quand on vit les pierres du pont crouler à l’eau sous les coups de pioche de Lucas, quand le père Nicou héla le passeur récalcitrant, toutes les petites voix de l’assistance reprirent allègrement en chœur le fameux couplet Les canards l’ont bien passé, Tire lire, lire... La joie des petits gagnait les grandes personnes » ; il y avait là des hommes graves, des mamans, des officieuses » qui semblaient s’amuser pour leur propre compte. Le vieux sergent de l’ancienne garde française, chargé du bon ordre de la salle, et qui, pourtant, assistait deux fois par soirée au spectacle, paraissait singulièrement ravi. Fouquier-Tinville lui-même, tapi sur la dernière banquette, s’était déridé, stupéfait d’apprendre que, dans cette ville qu’il terrorisait, où il ne fréquentait jamais qu’avec la haine, la peur ou la mort, il y avait encore place pour tant de rires et tant de joie. Il y eut un entr’acte. On ralluma les chandelles et Séraphin, en personne, sortant du théâtre, parut dans la salle il avait pour habitude de faire, à la façon des baladins de l’ancienne foire, une quête parmi l’honorable société, » et ce n’était point-là le moindre attrait de la représentation. Des regards d’extase suivaient cet homme au nom céleste, encore qu’il fût bossu et contrefait, tandis que, de sa jambe torse, il escaladait les banquettes, secouant sa sébile. Les yeux émerveillés ne perdaient pas un de ses mouvements et c’est avec un mélange de crainte superstitieuse et d’admiration passionnée que les bambins lui présentaient le gros sou de bronze bien serré dans leurs petites mains. Fouquier s’aperçut alors que, devant lui, se trouvaient deux fillettes de dix à douze ans, en compagnie d’une gouvernante. Seules, ces deux enfants paraissaient ne prendre aucune part à l’entrain communicatif de l’assistance. Serrées contre leur compagne, elles gardaient un air apeuré et mélancolique qui contrastait péniblement avec l’unanime gaieté du public. La gouvernante s’efforçait à les distraire, leur répétant les bons mots de Séraphin, les commentant, mais en vain. Les deux fillettes restaient moroses et de leurs grands yeux cernés suivaient, sans un sourire, les incidents du spectacle. Quand le rideau, de nouveau, se leva sur les feux pyrrhiques », les battements de mains et les acclamations recommencèrent, et Fouquier remarqua que ses deux petites voisines demeuraient seules silencieuses et préoccupées. Puis, ce fut l’intermède fameux, le triomphe de Séraphin, la Fille qui laisse manger ses tripes par le chat... Tout le monde riait, Fouquier-Tinville lui-même riait ; les deux fillettes seules ne riaient pas. Cette tristesse pesait à l’accusateur et l’intriguait. Non point qu’il ne fût depuis longtemps blasé sur les larmes ; mais le contraste entre la joie de tous et le chagrin de ces enfants l’obsédait. Il se pencha vers la gouvernante et, brusquement, demanda – Est-ce que ces petites sont malades ? – Non, citoyen, répondit-elle. – Pourquoi ne rient-elles pas comme les autres ? La gouvernante, baissant la voix, répliqua – Elles ont de la peine. – Un deuil ? – Quelque chose comme cela, citoyen, ajouta la femme. Les deux fillettes s’étaient timidement tournées vers Fouquier et semblaient suivre le dialogue qui s’échangeait entre lui et leur compagne. A la lueur fugitive d’un feu pyrrhique », il crut voir que leurs yeux étaient gros de larmes. Il allait pousser plus loin son interrogatoire, mais il devina tant d’angoisses dans le regard des deux enfants qu’il craignit d’être reconnu, il eut peur... Il se renfonça sur sa banquette et ne dit plus mot. Le rideau se levait, d’ailleurs, sur le dernier numéro du programme, la Belle et la Bête, que l’annonce qualifiait de pièce patriotique. En effet, on y voyait – toujours en silhouettes animées – un club, une patrouille, un agent du Comité de sûreté générale, un geôlier et le bourreau. On y voyait aussi l’intérieur de la maison d’un aristocrate, un ci-devant gentilhomme, qui conspirait traîtreusement contre la République. L’agent du Comité allait le dénoncer au club, la patrouille se mettait en marche, et faisait irruption dans la maison du conspirateur. On l’arrêtait, malgré les supplications de sa femme et de ses enfants ; au tableau suivant on l’apercevait dans sa prison où le bourreau entrait, une corde à la main, et le liait pour la dernière toilette. C’était la fin du petit drame et du boniment de Séraphin qui concluait en ces termes textuels Le misérable va subir le châtiment de ses crimes. Ainsi périssent, citoyens et citoyennes, tous les ennemis de la liberté. Si la chose vous satisfait, faites-en part à vos connaissances et envoyez du monde au théâtre de Séraphin... » Fouquier-Tinville avait écouté distraitement l’à-propos patriotique, son attention étant absorbée, dès les premières scènes, par l’attitude des fillettes dont la mélancolie l’avait intrigué. A l’apparition du policier, bonnet en tête et gourdin à la main, la plus jeune des deux enfants s’était serrée contre sa gouvernante et tapie contre elle ; le visage enfoui dans sa capeline de fourrure, elle n’avait plus levé les yeux vers le théâtre. L’autre, au contraire, très absorbée par le drame, n’en perdait aucune des péripéties autant que Fouquier pouvait, dans la pénombre, distinguer ses traits, il les voyait convulsés par l’émotion ; des yeux de la pauvre petite roulaient de grosses larmes qu’elle ne songeait pas à essuyer. Lorsque les soldats se jetèrent sur l’aristocrate pour l’arrêter, elle mit ses deux mains sur sa bouche pour étouffer un cri qu’elle ne put retenir ; enfin, quand on vit le prisonnier lié de cordes par l’exécuteur, Fouquier l’entendit murmurer plaintivement Papa... Oh ! mon papa... » Et elle éclata en sanglots. La gouvernante la prit dans ses bras. Tais-toi, je t’en prie, tais-toi, ma chérie ; tu peux nous perdre tous... » Mais comme la représentation était terminée, les spectateurs sortaient en cohue et personne ne remarqua le désespoir des deux fillettes ; personne, sauf Fouquier-Tinville, qui sortit derrière elles. La gouvernante les entraînait rapidement sous les galeries, mais Fouquier, hâtant le pas, les rejoignit au passage du Perron Pardon, citoyenne, fit-il... une question, je vous prie. » La femme reconnut son voisin du théâtre Séraphin. Une métaphore un peu usée, mais courante à l’époque, gratifiait Fouquier-Tinville d’une face de tigre. Il faut croire que sa physionomie n’était pas, en ce moment-là, si terrible, ou qu’il savait la façonner aux circonstances, car l’officieuse y lut tant d’intérêt véritable et d’attendrissement qu’elle n’hésita pas à s’arrêter. – J’ai été témoin, continua Fouquier, de l’émotion de ces petites. J’en voudrais savoir la cause. Peut-être... ajouta- t-il en baissant la voix et en coulant de droite et de gauche des regards inquiets, peut-être ne serait-il pas inutile que je la connusse... – Oh ! citoyen, c’est bien simple... Toute la faute en est à moi. J’ai voulu distraire ces pauvres enfants qui ont éprouvé hier une grande émotion et le hasard m’a bien mal servie. J’ignorais que le spectacle de Séraphin se terminât par ce drame malencontreux qui n’a fait qu’aviver en elles un tragique souvenir. – Quel souvenir ? – Leur père a été arrêté hier, comme suspect, et conduit à la Conciergerie... – A la Conciergerie ?... – Oui, citoyen... Hélas ! continua-t-elle d’un ton plus bas, on craint qu’il ne passe, dans la semaine, devant le tribunal... – Son nom ? – Alors, vous comprenez, qu’en voyant représentée la scène qui, trop réelle, a désolé hier la maison, ces pauvres enfants aient songé à leur père... – Son nom, vite ?... La femme hésitait ; elle craignait d’avoir déjà trop parlé ; mais, comme mue par une inspiration subite de tendresse filiale, par un de ces mouvements d’espoir fou qui s’accroche à l’invraisemblable, la plus jeune des fillettes leva vers l’homme en qui elle devinait un protecteur ses yeux pleins de grosses larmes, et dit, toute secouée de sanglots Monsieur... si vous le pouvez... faites qu’on nous rende notre papa... il s’appelle le comte de Courville. » Et ouvrant ses petits bras, elle se jeta au cou de Fouquier-Tinville qui s’était courbé vers elle pour recevoir sa confidence. Il la serra frénétiquement contre sa poitrine, puis la repoussant brutalement il partit à grands pas et se perdit dans la foule, le long des galeries. Le lendemain, on apportait au ci-devant hôtel de Courville un pli cacheté sur lequel était écrit A Félicité et Laure Courville. Pour leur Noël ». Et sous ces deux lignes, en manière de signature, un simple prénom Quentin. C’était l’ordre de mise en liberté du suspect, qui fut, le soir même, rendu aux siens et ne fut plus inquiété tant que dura la Terreur. L’anecdote, assure-t-on, est authentique ; et si les détails en sont fantaisistes, la tradition, du moins, subsiste d’un mouvement de pitié, qui, certain jour, au contact d’un enfant en larmes, amollit le cœur de Fouquier-Tinville. Et l’on ne peut s’empêcher de songer que, dix-huit mois plus tard, quand vint son tour de monter sur cet échafaud qu’il avait tant fatigué, quand il traversa Paris sous les huées, les cris de joie, de haine, de colère, sous le plus effrayant ouragan de bravos vengeurs qui ait jamais souffleté un être humain, on ne peut s’empêcher de songer que, dans Paris en Hesse, il y avait deux enfants qui pleuraient à la pensée qu’on allait faire mourir celui auquel elles devaient la vie de leur père. 680spectateurs, des spectatrices surtout, sont venus applaudir le bel Emmanuel Moire à Moulins jeudi. « Ses textes sont sensibles, je l’aime ! », confie une fan. Elle
Société Que dire, qu’écrire ? À l’instar de tout le Liban, nous étions sonnés, mardi soir, par l’ampleur de la catastrophe. Sonnés par la violence de l’explosion qui a ravagé Beyrouth. Sonnés par le bilan des victimes, des milliers de blessés, plus de soixante-dix morts. Sonnés par ces images d’immeubles éventrés, de vitres soufflées, de portes arrachées. Sonnés par le chaos dans les hôpitaux, dont certains ont été lourdement endommagés. Beyrouth, hier soir, ressemblait à un théâtre de guerre. Hier soir, dans un Liban déjà à genoux, nous étions tous totalement sonnés par ce énième coup du sort. Quand les mots nous échappent, laissons parler les images ... OLJ / le 05 août 2020 à 00h00 La zone portuaire de Beyrouth, totalement dévastée... Photo Matthieu Karam Une jeune femme blessée, traitée par un secouriste, sur un trottoir de Beyrouth. Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a dénoncé mardi une catastrophe », assurant que les responsables devraient rendre des comptes ». Ibrahim Amro/AFPDevant un hôpital de Beyrouth, une vieille femme attend d’être soignée. Les principaux hôpitaux de Beyrouth semblaient être arrivés à pleine capacité mardi soir, certains d’entre eux ayant subi d’importants dégâts. Dans ces établissements, les blessés affluaient, dans un chaos total. Photo João SousaL’explosion a littéralement soufflé plusieurs maisons et appartements de Beyrouth. Portes arrachées, vitres soufflées... Les dégâts matériels sont colossaux. Photo João SousaAprès l’explosion, les résidents de Beyrouth, hagards, attendant les secours. Face à l’ampleur de la catastrophe, des dizaines d’unités de secouristes ont été déployées. Ibrahim Amro/AFPToute la soirée, le hurlement des sirènes déchirait l’air dans la capitale. Quelques heures après la catastrophe, plusieurs pays ont proposé leur aide au Liban. Photo João SousaDes secouristes évacuant un blessé, dans des conditions dantesques. Les derniers bilans faisaient état de plus de 5 000 blessés et de dizaines de morts. Photo João SousaUne vielle bâtisse, à Achrafieh, éventrée par l’explosion. L’observatoire sismique jordanien a estimé que la violence de l’explosion était équivalente à un séisme d’une puissance de 5,4 sur l’échelle de Richter. Photo João SousaDans le bâtiment d’Électricité du Liban, à la recherche de blessés, sous les décombres. Nous sommes submergés par les appels téléphoniques », déclarait, dans l’après-midi, le président de la Croix-Rouge libanaise, Georges Kettaneh. Photo Joao Sousa Une jeune femme blessée, traitée par un secouriste, sur un trottoir de Beyrouth. Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a dénoncé mardi une catastrophe », assurant que les responsables devraient rendre des comptes ». Ibrahim Amro/AFPDevant un hôpital de Beyrouth, une vieille femme attend d’être soignée. Les principaux hôpitaux de Beyrouth semblaient être arrivés à...
1 Hier soir, le Kawa Théâtre était plein à craquer pour la représentation de la pièce 12 hommes en colère. 87 entrées ont été vendues pour une recette totale de 639 euros Combien d'entrées tarif réduit ont été vendues ? (sachant que 8 euros est le tarif complet et 5 euros, le tarif réduit) ActualitéFrance / MondeSportFaits diversSorties ImmobilierCarnetAnnonces lègales Le dépôt pétrolier de Bassens débloqué Le blocage du dépôt pétrolier d’Ambès à Bassens Gironde, effectif depuis jeudi à 3h30, a été levé ce matin, les forces de l’ordre postées près du dépôt n’ayant pas eu à intervenir, a-t-on appris… L’association de patinage Pa’Cap bloquée devant Nautilis L’association de patinage Pa’Cap, créée il y a un an, n’a pas reçu l’affiliation de la fédération française Elle ne peut donc utiliser les créneaux horaires laissés par Nautilis et appelle à manifester demain après-midi pendant les portes ouvertes de la patinoire. Brian Joubert Non, je ne suis pas mort » A 26 ans, le patineur poitevin Brian Joubert, à Nautilis demain, croit encore en son avenir sportif. Après son échec à Vancouver, il s’est remis au travail et rêve encore des Jeux olympiques Urbain, pour vous servir Vous plébiscitez ses billets quotidiens depuis bientôt quarante ans Plus que jamais à votre écoute, Urbain se lance sur internet avec un blog et un profil Facebook. Expo de peinture à la médiathèque de Châteaubernard P ascal Gros et Marie-Laure Pailler, ont accroché leurs toiles jusqu’au 23 octobre dans les salles d’expo de la médiathèque. Le vernissage de Regards croisés » a eu lieu mardi soir en présence de la m… Vacances de Toussaint avec Accolade à Segonzac A l’occasion des vacances de la Toussaint, jeunes et ados seront accueillis pour des activités diverses du lundi 25 octobre au mardi 3 novembre à l’espace de l’école maternelle rue Jean-d’Hermy à Seg… Dernière escale Au fil du conte » demain L’ opération Au fil du conte » fera sa dernière escale demain samedi à 20h30 à la salle des Distilleries de Segonzac. Layla Darwiche y présentera Le voyage de Messaouda », un spectacle tout public à p… Les femmes à l’affiche à la bibliothèque de Brie U n homme » sur deux est une femme, un slogan qui en dit long sur l’exposition interactive qui se tient à la bibliothèque de Brie à partir de demain samedi et jusqu’au 27 octobre. L’initiative de ce… Plaisir musical à Voeuil-et-Giget L a soirée Plaisir musical » organisée par la commission municipale Culture lien et partage de Voeuil-et-Giget a su par sa diversité combler le public. Dans une salle polyvalente bien remplie, deux sc… Quartier libre samedi place Rousseau à Soyaux L 'association de l’Ecole ouverte, présidée par Michèle Petit, avec la complicité des parents et des professionnels de l’éducation, organise ce samedi un après-midi littéraire et musical, ouvert à tou… 1 ... 7868 7869 7870 7871 ... 7893
Regarderen plein écran. il y a 10 ans. Au théâtre hier soir, 2. Audrey Vernon. Suivre. il y a 10 ans. Comment épouser un milliardaire 2 ème vidéo au Gymnase Audrey Vernon Du lundi au mercredi, 21H30 Au Gymnase. Signaler. Vidéos à découvrir
Publié le 11/05/2018 à 1430, Mis à jour le 29/01/2020 à 0642 Un geste tendre. Cannes, le 10 mai 2018. Getty Images Hier soir, Mads Mikkelsen était sur la Croisette pour présenter le premier long-métrage de Joe Penna, Arctic. L'acteur danois était accompagné de son épouse, l'actrice Hanne Jacobsen. Un couple rayonnant sur les marches du Palais des festivals. Pour l'acteur danois, l'amour dure plus de trente ans. Depuis leur rencontre en 1987, Mads Mikkelsen et Hanne Jacobsen forment un couple qui dure. Le binôme s'est découvert en pleine vingtaine, alors qu'ils étaient tous deux danseurs sur la pièce de théâtre La Cage aux Folles. De cette union sont nés deux enfants, Carl et Viola Jacobsen découvrirSuri Cruise la petite fille gâtée d'Hollywood, ou l'histoire d'une enfant diabolisée par les médiasL'amour venu du froidEntre Mads Mikkelsen et Cannes, c'est une histoire d'amour qui dure, aussi. En 2012, il a été récompensé du prix d'interprétation masculine à Cannes pour La Chasse, de Thomas Vinterberg. Et hier soir, l'acteur danois était de nouveau sur la Croisette pour la projection du long-métrage Arctic, lors des Séances de Minuit, connues pour être the place to be du cinéma d'auteur. Il était sur les marches du Palais des festivals, au côté de son épouse, du réalisateur brésilien Joe Penna et du reste de l'équipe du traite de la lutte d'un homme, perdu au milieu de l'Arctique après un accident d'avion. Dans cette région, les températures peuvent descendre jusqu'à -70 degrés, et le héros de combattre le froid polaire, les tempêtes, les animaux sauvages, tout en s'essayant à la chasse pour survivre face à ces conditions extrêmes. Comme un air de The Revenant d'Alejandro González Iñárritu 2015, qui a valu un Oscar du meilleur acteur à Leonardo à l'heure danoise sur la CroisetteL'amour à l'heure danoise sur la CroisetteEn imagesVoir le diaporama11 photosVoir le diaporama11 photosEn vidéo, la montée des marches du 10 mai à Cannes
Bonsoir j’aurais besoin d’aide pour mon exercice de mathématiques je ne comprend rien merci, ( 3e) « hier soir le kawa théâtre était plein à craquer pour la représentation de la pièce 12 hommes en colères, 87 entrées on était vendue pour une recette totale de 639€ combien d’entrée au tarif réduit on était vendue ?

SCENE 2Kossef se précipite vers Scully, à terre, Ridley à sa suite. Bradford les regarde faire, sans réaction, comme choqué, à êtes malade ! Vous êtes malade !KOSSEF, elle est concentrée sur Scully.A Ridley. Aidez-moi à la retourner, je vous retournent la jeune femme avec précautions. Scully bouge légèrement la est vivante !Scully râle. Ridley déboutonne le haut du chemisier de Scully et l’écarte avec la clavicule. La balle est rentrée juste en dessous. A Kossef Elle va peut-être s’en elle ouvre les yeux et articule avec se penchant vers dites-vous ?SCULLY, avalant et réessayant avec un peu plus de son arme…Granger s’est approché lentement de sifflant et tentant de se ne faut pas qu’elle… Elle s’essouffle.GRANGER, elle prend l’arme des mains de Bradfordet s’écarte du groupe en ne faudrait pas que je la prenne peut-être ?Tous les autres se tournent vers elle avec stupéfaction. La tête de Scully retombe vers l’arrière de à elle… Sa complice…GRANGER, elle braque l’arme vers drôle… Elle rit. Il avait les dents serrées. IL »… ?GRANGER, tellement assurée qu’elle en est LUI ! Elle désigne l’interphone et ajoute avec déférence. Mon Guide ! Elle se tourne vers Scully. Il était convaincu que les problèmes ne pouvaient venir que de vous. Vous étiez… en quelque sorte, l’inconnue, l’aléa de notre plan… L’impondérable elle essaye de s’asseoir en s’appuyant contre le muravec l’aide de Kossef et genre de grain de sable…GRANGER, elle ! Vous n’avez pas réussi à enrayer la ?SCULLYEcoutez… Elle ferme les yeux une seconde sous l’effet de la douleur. Dites-lui de nous relâcher maintenant. Il n’est plus utile d’aller plus n’est pas à vous de décider jusqu’où nous devons aller ! Vous n’êtes pas à SA place. Vous ne savez pas ce qu’il a enduré…SCULLY, sais que ce n’est pas après Mosley qu’il en sûr que elle grimace et presse sa main sous son vous étiez prêts à nous laisser l’exécuter. Juste pour la bonne marche de votre projet ! Quelles que soient vos motivations, c’est monstrueux ! Vous pensez sérieusement que c’est Justice ça ? !GRANGER, folle de me parlez pas de justice ! Il n’y a pas de justice dans ce il en sait quelque chose, n’est-ce pas ?GRANGER, sombre, presque pour n’en avez même pas idée, vous tous. L’élite bien pensante… Vous les avocats, les flics, les médecins, tellement habitués à votre pouvoir mais si peu regardant quant à ses conséquences… Vous vous parez de vos sacro-saintes vertus, mais vous laissez faire le pire au nom de vos maudites valeurs. Et vous vous endormez le soir, tranquilles et en paix alors que dans le même temps, vos compatriotes, quelque part, bien cachés, se moquent de tout ce pour quoi vous prétendez vous battre. Et au fond de vous, vous le savez ce qui se passe… et ça vous arrange bien que ces choses honteuses se passent loin de vos yeux. Dans leurs cellules, obscures comme la mort où la lumière ne s’éteint pourtant jamais, il n’y a plus de justice ! Il n’y a que des innocents qu’on torture, qu’on détruit… Mais la vie est un grand cycle… et tout tourne. Et vient un jour, un jour béni, où les suppliciés et les bourreaux échangent leurs places. Là, il ne faut plus s’étonner que le bras de la vengeance se lève et frappe…SCULLYEt lui, il était le supplicié ? Je me trompe ?Granger se réalisant tout d’un coup les son bourreau ? C’était l’un de nous ? !…GRANGER, elle va allumer l’ n’avez donc rien compris ? ! Grinçante. Tous ! Vous êtes tous des bourreaux !… Elle ajoute en se tournant vers Scully. Sauf elle peut-être… L’interphone grésille.LE MANIPULATEURMerci elle tient toujours Scully en pouvez compter sur moi, MANIPULATEURJe vous avais sous-estimé agent Scully. Scully serre les dents. Je ne pensais pas que vous iriez jusqu’à prendre la balle à sa place…SCULLY, après ? Qu’est-ce que ça peut vous faire ? ! Lui ou moi, nous ne sommes que des dommages collatéraux dans votre plan, non ? !LE MANIPULATEUR, ! Plus bas. Des dommages collatéraux, c’est ce qu’ils disent, eux… Mais je ne suis pas comme ça…SCULLY, ? Vous auriez des scrupules ? Pourtant, moi ou Mosley -…LE MANIPULATEUR, l’ vous respecte, crois que c’est un honneur dont je me passerai bien… Le sang coule entre ses doigts. Avec un rictus, elle compresse davantage la blessure. Ridley pose doucement sa main par-dessus celle de Scully pour l’y aider. Ils se regardent. Sans lâcher Ridley des yeux, Scully lui ? Péniblement, elle désigne Mosley de sa main droite. Et Amy Jones ? Vous ne la respectiez pas, elle… pour la tuer ainsi ? ! Ridley sursaute, surpris.RIDLEY, il articule silencieusement à lui ? !LE MANIPULATEURJe ne l’ai pas tuée… J’ai juste commandé son… arrêt de vie », c’est tristement vrai. J’oubliais que vous ne vous salissez pas les mains !KOSSEF, bien sûr ! Il n’y avait pas deux hommes pour assassiner Amy Jones…BUCHANAN, hommes ? Pourquoi deux hommes ? Ca vient de sortir !KOSSEF, poursuivant son mutilations et les blessures. Certaines portaient la marque d’un sadique ; d’autres, celle d’un idéologue. L’homme que vous avez payé pour accomplir vos basses besognes, c’était lui le sadique !LE MANIPULATEURIl s’en est donné à cœur joie. Je n’avais pas prévu ça. Mais je n’y suis pour rien…KOSSEF, n’y êtes pour rien… C’est un point de vue. Vous, c’est juste » la décapitation que vous vouliez… Pourquoi ? Quelle opinion a-t-elle eu l’audace de soutenir qui vous soit insupportable à ce point ?SCULLY, répondant à la place du manipulateur dans un défendait Abu Ghraib… Elle se tourne vers Hannigan. Comme vous. Abu Ghraib et tout son discours indigeste… La fin justifie les moyens… La soi-disant lutte contre le terrorisme justifie la torture… LE MANIPULATEUR, vibrant de torture, l’humiliation, le droit de briser une existence sur un simple préjugé. De démolir tout ! C’est ça qu’ils défendaient ! Le privilège suprême de disposer de la vie d’un innocent. Sa fortune, sa famille, son réseau d’amis… Jusqu’à sa propre estime de lui ! Et pourquoi ? ! Pour rassurer le petit américain moyen -…KOSSEFC’est faux ! L’américain moyen ne souhaite pas cela !LE MANIPULATEUR, criant moyen ne regarde même pas sa propre merde ! Il se contente de tirer la chasse vite fait pour lui éviter de subir la vue de ses étrons honteux ! C’est ça l’hygiène américaine, on laisse les autres nettoyer la fiente ! C’est plus propre ainsi. Et peu importe où sont stockés les déchets » tant qu’on ne les a pas sous ses fenêtres, hein ? ! Mais au fait… Sa voix part vers les aigus sur le coup de l’hystérie, vous ne sentez pas ? ! Vous ne la sentez pas cette odeur ?BRADFORD, il écarquille les voix…LE MANIPULATEUR, de plus en plus vraie odeur de purin, d’immondices…BRADFORD, se mettant à voix…LE MANIPULATEURL’odeur des matières fécales qui souillent les vêtements, l’odeur de la chiure, l’odeur de la fiente… L’odeur du fumier !Bradford s’effondre s’ !LE MANIPULATEUR, avez peur, Bradford ?… Vous avez des regrets peut-être ? !BRADFORD, regrette ! Je regrette ! Mais j’exécutais seulement -…LE MANIPULATEURLa ferme ! Je m’en fous de vos palabres ! BRADFORD, à vous en prie…LE MANIPULATEUREt moi ? ! Vous m’avez écouté lorsque je vous suppliais ? !BRADFORD, à peine porté la main sur vous…LE MANIPULATEURVous auriez du. J’aurais pu survivre à la torture physique. Vous avez fait pire !BRADFORDCe n’est pas de ma faute. On faisait tous pareil à Abu Ghraib ! Ce n’est pas de ma faute si vous… Il s’arrête à temps.LE MANIPULATEUR, j’ai craqué ? ! C’est ça ? ! Si je n’ai pas eu assez de couilles pour vous résister ? ! Vous m’avez humilié, mis plus bas que terre. Vous m’avez tout pris. Vous m’avez volé ma position sociale parce que j’ai eu le malheur d’avoir un passeport saoudien en plus de mon passeport américain ! Mais j’étais innocent ! Je ne les connaissais pas vos très peut jamais savoir…LE MANIPULATEUR, ne m’avez pas écouté… Et lorsque vous m’avez obligé à vous balancer un frère, j’ai su que vous me preniez la seule chose qui me tenait encore debout ma dignité ! Et je me suis juré que vous aussi je vous mettrais à genoux… Un temps. Et vous voyez. J’y suis arrivé. Bradford baisse les yeux sur lui-même, en position de mendiant. Comment vous sentez-vous, dites-moi ? !BRADFORD, MANIPULATEURIls vous regardent. Le monde vous regarde. L’imposant directeur Bradford de la si puissante CIA… Soumis ! Prosterné ! Parce qu’il chie dans son froc à l’idée de crever. Mais vous verrez, il y a pire que mourir, il y a vivre dans l’opprobre et l’infamie ! Parce que vous n’êtes déjà plus rien ! Un connard de raciste, prêt à tirer sur un gamin ou une femme pour sauver sa minable petite peau grasse. Vous suintez la bassesse et la honte. Vous vous êtes déchu de tous vos droits aux yeux des autres hommes parce que vous êtes un lâche et qu’ils adorent haïr les lâches. Après tout, ils ignorent qu’ils en sont…Bradford MANIPULATEURVous n’imaginez pas le bien que ça fait ! Il ricane. Et vous autres ! Vous vous êtes tous vendus si vite, hein Hannigan ! Hannigan reste droit mais semble terriblement éprouvé. Même Granger qui était là pour vous pousser à la faute n’a rien eu besoin de faire ! Et grâce à vous, en plus de ma vengeance, j’ai maintenant une certitude… Infiniment réconfortante. Je n’ai pas été lâche, non… J’ai juste été comme vous tous ! Humain… Un minable humain, capable d’en livrer un autre pour sauver sa vie. Capable de décider la mort d’un homme…FIELDING, n’est pas nous qui l’avons décidé ! C’est vous…LE MANIPULATEUR, avec bien ça la différence entre vous et moi. Vous êtes pires ! Vous ne vous sentiez pas vraiment coupable jusqu’à le voir devant vous, n’est-ce pas ? Silence. C’est vrai après tout ! C’était au nom de la loi, au nom de la société et de son petit confort, au nom de la justice ! Vous vous êtes raconté des histoires rassurantes mais ce sont des mensonges ! Parce que vous vous êtes bel et bien conduits en bourreaux quand vous avez voté…FIELDING, MANIPULATEURA l’exception de l’agent Scully, vous l’avez tous condamné. Tous ! Et pourtant, chacun de vous avait le pouvoir de tout interrompre, chacun avait le pouvoir de le sauver…SKINNER, celui de nous faire tous crever par ricochet…LE MANIPULATEURVous auriez pu dire Non ! Tout comme ces hommes à Abu Ghraib qui n’avaient que les mots obéissance » et Amérique » à la bouche… Ils auraient fait n’importe quoi parce que le chef » le commandait, parce que c’était pour le bien de tous »… ou juste parce que la situation le permettait…KOSSEF, de Stanford…LE MANIPULATEUROui. Stanford… Des jeunes gens, tous bien comme il faut qui, au nom d’une étude scientifique sont devenus des gardiens zélés et décomplexés de pseudos prisonniers sans jamais se poser la question morale de leur responsabilité dans les souffrances qu’ils infligeaient…SCULLY, les traits l’expérience de Stanford, les gardiens ne risquaient pas leur vie…LE MANIPULATEURVous avez raison, je le concède. Ils étaient pires que vous. Mais vous restez responsables. Responsables et coupables !RIDLEYAucun de nous n’a voulu tirer Plus bas… à l’exception du Directeur Bradford. Il reprend un ton au-dessus. Nous ne sommes pas de tels monstres…LE MANIPULATEURBon sang mais écoutez-vous ! Ces deux heures ne vous ont donc rien appris alors ? ! Criant. Mais qu’est-ce que ça change que vous n’ayez pas appuyé sur la détente ? Vous avez commandé son exécution, non ? Vous êtes des monstres ! Et maintenant, il va falloir vivre avec ça !FIELDINGNous sommes innocents…LE MANIPULATEURDans ce cas, je le suis moi aussi du meurtre d’Amy Jones. C’est logique ! C’est pareil !BUCHANANNon ! Non… Vous l’avez décidé seul cet assassinat. Pas nous !SCULLY, articulant avec Buchanan… Il savait ce qu’il faisait. Il avait tout mis en place pour que ça dérape… Il ne pouvait pas se permettre de rater sa démonstration. Je me trompe ?LE MANIPULATEUR, se vous m’ toujours vous êtes servis des résultats de l’expérience de Milgram…RIDLEY, désorienté, à de Milgram ?SCULLYUne expérience de psychologie sociale qui remonte aux années 60… En grimaçant, elle se redresse. Milgram étudiait les phénomènes de soumission à l’autorité et a voulu mesurer le niveau d’obéissance à un ordre même contraire à la morale de celui qui l’exécute… Elle souffle. Les sujets de son expérience avaient accepté de participer, sous l’autorité d’une personne supposée compétente, à une pseudo-étude sur les apprentissages… Il leur était demandé d’administrer des décharges électriques de plus en plus puissantes et dangereuses aux élèves » qui se trompaient. Des… punitions » pour les inciter à mieux apprendre… Elle défaille, Kossef la retient. Lentement, elle reprend. Dans l’expérience de base, où le cobaye ne voyait pas l’élève, près de 65% des personnes ont été jusqu’à administrer le choc maximal malgré les supplications et les cris du faux élève qui était en réalité un comédien complice de Milgram…LE MANIPULATEURBien, je vois que vous connaissez vos classiques…SCULLYJe connais aussi les variantes de cette expérience, tout comme vous… Vous saviez que le partage des responsabilités occasionnerait un taux d’obéissance bien plus important. Milgram a prouvé que si l’ensemble du groupe de cobayes se conforme aux consignes, alors, psychologiquement, le sujet de ses expériences ne se sent pas coupable des souffrances de l’élève, bien que son rôle soit primordial dans la chaîne… Par ailleurs, le taux d’obéissance atteint plus de 92% lorsque le sujet n’administre pas lui-même les chocs. Vous le saviez !… Un temps. C’est pour ça que vous ne nous avez pas demandé de l’exécuter… Pas tout de suite…LE MANIPULATEURC’est possible… bas à je vous en prie ! Vous allez vous tuer !SCULLYBas à Ridley. Le temps est notre meilleur allié… Au manipulateur. Il y a aussi les conditions de l’obéissance… Elle est d’autant plus forte que la cause semble MANIPULATEUR, effet. Et c’était juste d’éliminer un noir ? !SCULLYUn noir, non. Ca, c’est votre petite trouvaille…KOSSEF, elle interrompt Scully et saviez que le Directeur Bradford était raciste, alors vous vous êtes arrangé pour qu’un noir soit suspecté -…RIDLEYEt vous avez impliqué Maddock parce que vous saviez aussi que Bradford était son superviseur à la CIA, pas vrai ? Du coup, ça l’obligeait à prendre part à cette petite réunion…LE MANIPULATEURTiens les moutons se mettent à penser ! Fort bien, j’avoue. Vous avez raison. Il a suffit de quelques coups de fils aux bonnes personnes…BRADFORD, sortant de sa Bonnie ?LE MANIPULATEUR, ancienne secrétaire ? Il fallait qu’elle disparaisse pour que nous placions Granger à vos côtés… D’ailleurs, à ce propos, comment avez-vous compris qu’elle était ma complice, agent Scully ? Ca m’intrigue, tout de même…SCULLY, de plus en plus l’avez appelée Granger »… pendant le vote. Chacun de nous a eu droit à son titre, un Monsieur ou un Madame… Elle, vous l’avez appelée Granger »…LE MANIPULATEUR, ripé. Mais… c’est tout ?SCULLYLorsque votre complice est ressorti, vous avez eu une phrase qui montrait que vous saviez qu’elle portait le revolver. Donc, soit vous avez vu la scène, soit le mouvement était prévu. Par sécurité, il fallait que ce soit elle qui garde l’arme au début, quand ça pouvait encore déraper… Et puis, c’est elle aussi qui vous a fait parler et nous atermoyer sur vos tragédies familiales imaginaires… Tragédies qui n’étaient là que pour nous émouvoir, je suppose… et pour vous mettre dans la poche l’agent Ridley, l’autre aléa de votre plan…Ridley se tourne, désemparé, vers d’une voix terriblement fatiguée.A Ridley. Il s’est renseigné sur chacun de nous… Il connaissait votre blessure avec Aminata. Il était certain que vous feriez un parallèle avec votre passé et que cela influencerait votre jugement. Aux autres. Il savait qu’au final, Madame Fielding protégerait toujours ses enfants et que le Directeur Skinner suivrait en tant que parrain. Il avait deviné la lâcheté de Buchanan et le suivisme de Culver, prompts à se mettre toujours du côté du plus fort… Il avait suffisamment approché Bradford pour ne pas douter de son aversion pour les noirs et savait que Monsieur Hannigan voudrait la justice pour son assistante, si sauvagement torturée… Un temps. Depuis combien de temps préparez-vous votre vengeance ?LE MANIPULATEUR, d’une voix la seconde où ce salopard de Bradford m’a mis nu, à genoux, les yeux bandés, avec un de ses sbires qui promenait le canon de son fusil sur moi. Il m’a dit Choisis ce sera toi ou lui ! ». Lorsque ma bouche s’est ouverte pour lui donner l’adresse de mon frère, j’ai vomi. Je me suis vidé de tout ce qui faisait de moi un homme et ce trou en moi, j’ai du le combler sous peine de mourir de honte et d’inconsistance. Alors, je l’ai rempli de haine, j’ai bu son poison jusqu’à la lie… Jour après jour… Ca fait près de 4 ans aujourd’hui. Mais le goût de la bile dans ma gorge, je le sens encore… Il semble se reprendre et se met à crier. Alors maintenez, vous allez me buter ce putain de Mosley ou je vous fais tous sauter !Ils on n’a p… p… plus d’arme !LE MANIPULATEUR, la main ! A l’ancienne ! Hannigan, c’est à vous !HANNIGANMais…LE MANIPULATEURAllez-y ou je compte ! Dix… Neuf…HANNIGAN, il s’approche et regarde ses mains avec … Je vous en prie…LE MANIPULATEURHuit… Sept…HANNIGAN, à un mètre de Mosley prostré dans le coin toujours. Il ne vais pas y arriver !LE MANIPULATEURToi aussi ! Toi aussi, je veux que tu saches ! Six… Cinq…SCULLY, tout d’un sache quoi ?LE MANIPULATEUR, fou de que c’est que de vivre avec la honte, le déshonneur et l’ignominie ! Quatre !… Trois !…SCULLYBas pour elle. Bien sûr ! Il faut qu’il vive !LE MANIPULATEURDeux !SCULLY, elle jette ses dernières forces dans son ! ! !Tous se tournent vers elle. Hannigan suspend son geste. A l’extérieur, une fusillade éclate. Et dans un bruit assourdissant, la porte explose.

Voussouhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Forum RPG pour public averti ! TLFi Académie9e édition Académie8e édition Académie4e édition BDLPFrancophonie BHVFattestations DMF1330 - 1500 PLEIN, PLEINE, adj., adv., prép. et subst. − AdjectifA. − Gén. postposé1. [En parlant d'un contenant, d'un lieu]a Qui contient le maximum de choses ou de personnes. Synon. plein; poches pleines; à demi-plein, plein à moitié, aux trois quarts plein. Les enfants qui se conduisaient comme de véritables voyous, parlant la bouche pleine, interrompant les grandes personnes, et pire Aymé, Jument, 1933, verre resté plein devant le siège vide de Marino accrochait malgré eux les regards Gracq, Syrtes, 1951, Expr. fam.♦ [Le déterminé désigne une chose] Être plein à craquer. Être rempli à l'extrême. Synon. la voiture, pleine à craquer, qui ramenait les deux familles Haudouin à la maison Aymé, Jument, 1933, aussi infra D 1 a ex. de Cacérès.Être plein comme un oeuf. V. oeuf I C 3 a.♦ [Le déterminé désigne une pers. ou un groupe de pers.]Être plein. Être rassasié. Ds Ac. 1835, 1878. Être plein. Être ivre. Synon. saoûl, bourré pop..Ils descendirent la rue de Richelieu, assez d'aplomb sur leurs jambes, mais si pleins, que les trottoirs leur semblaient trop étroits Zola, Pot-Bouille, 1882, plein comme un boudin, comme une bourrique, comme un oeuf, comme une outre. Être complètement ivre. Ds Rey-Chantr. Expr. 1979. V. bourrique B 2, oeuf I C 3 b ex. 9.Être plein comme un oeuf. V. oeuf I C 3 b ex. le ventre plein. Être rassasié. La canaille avait le ventre plein, nos princes chassaient Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, Expr. fig. et proverbiales♦ Les mains pleines. V. main 1reSection I D 1 a α.♦ Fam. Être plein aux as*. ♦ La coupe est pleine. Synon. de la coupe déborde coupe1A 3.En ce qui vous concerne aussi, la coupe est pleine Giraudoux, Intermezzo, 1933, ii, 2, Quand le vase est trop plein, il faut bien qu'il déborde. Un sentiment contenu finit par éclater. Ds Ac. 1798-1935.[P. allus. à ce proverbe et à celui-ci C'est la goutte d'eau qui fait déborder* le vase] Ce n'est là que la dernière goutte qui fait déborder le vase déjà trop plein Ledru-Rollin, 1847ds Doc. hist. contemp., Au fig. [En parlant d'un attribut de la pers. d'ordre intellectuel, moral] Qui contient un maximum de pensées, de sentiments, de connaissances. Coeur plein; âme trop pleine1. −La tête te fait mal? −Non. Elle ne fait pas mal comme aux autres; elle est pleine, voilà .... On me laisse seul tout le temps, je peux pas parler, ça s'accumule dans moi... Giono, Colline, 1929, [P. allus. à la phrase de Montaigne Tête bien faite* vaut mieux que tête bien pleine] Par la nature même de certaines épreuves, il est un examen de tête mal pleine, alors qu'il prétend honorer la tête bien faite Capelle, Éc. demain, 1966, Qui est tout entier rempli de la matière, de la substance qui lui est propre. Langouste bien pleine. Ah! le grenier aux provisions, les belles noisettes jaunes, les faînes bien pleines ...! Pergaud, De Goupil, 1910, Il découvre en un pré le plus beau des troupeaux, ... Des brebis fléchissant sous le poids de la laine, Et de qui la mamelle pleine Fait accourir de loin les agneaux bondissants. Florian, Fables, 1792, [En parlant d'un objet fabriqué] Dont le matériau utilisé occupe tout le volume, qui n'a ni vide ni ouverture. Mur, volet plein; pneu plein; roue pleine. Il avait fait remplacer par une porte pleine la porte vitrée du cabinet de Cosette Hugo, Misér., 1862, Bois plein♦ ,,Bois compact dont le tissu est serré`` Ac. 1835-1935. Le bois du platane est plein, dur, très liant et fort lourd, susceptible d'un beau poli Baudrillart, Nouv. manuel forest., 1808, Bois massif. Transporter à dos ou sur les poings des meubles de bois plein Pesquidoux, Livre raison, 1928, ZOOLOGIE♦ [En parlant d'une femelle] Qui est en gestation. Jument pleine. La vache pleine et dont le terme arrive Reste à l'étable Barbier, Ïambes, 1840, [En parlant d'une femme] Tout de même, c'est bien vrai que ça ne vaut rien pour personne, de vivre les uns sur les autres. Ça finit toujours par des hommes saouls et par des filles pleines Zola, Germinal, 1885, Hareng plein. Hareng ayant encore ses oeufs ou sa laitance. Ds Baudr. Pêches 1827. − [P. méton.]♦ Son plein. [P. oppos. à son creux*] Son donné par un objet qu'on frappe et qui n'est ni creux, ni vide3. Le roc ausculté rendit partout un son mat et plein; alors Argyropoulos se laissa couler au fond du puits, frappant le sol du pommeau de son kandjar, mais la roche compacte ne résonnait pas. Gautier, Rom. momie, 1858, MÉD. Pouls plein. Pouls d'une certaine dureté car l'artère est bien remplie. Le pouls battait 156 fois par minute, plein, dur, irrégulier et intermittent par intervalles Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, P. anal.♦ [En parlant d'une partie du corps, parfois d'une pers.] Rond, potelé, charnu. Cou, visage plein; joues pleines. Elle était très femme, on devinait des formes pleines, une chair douillette et savoureuse Simenon, Vac. Maigret, 1948, Flancs pleins d'un cheval. ,,Flancs qui ne sont ni creux, ni retroussés, ni coupés`` Ac. 1835-1935. 2. [Avec une idée d'intens., de densité]a [En parlant d'une sonorité, d'une voix] Qui est net, fort, bien marqué. Anton. avait conclu, d'une voix pleine, en marquant les virgules Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, [En parlant d'une durée] Qui est bien occupé, qui est rempli d'activités; qui est dense, intense. Journée pleine; existence pleine. Ce furent trois jours pleins, exquis, splendides, une vraie lune de miel Flaub., MmeBovary, 1857, occupée et pleine, où le dévouement se fait une place grandissante Amiel, Journal, 1866, [En parlant d'une oeuvre humaine, d'un mode d'expression] Qui est riche, dense. Anton. creux, plein4. ... la chose est bien dite dès que chacun l'entend; d'autant mieux dite qu'elle l'est plus brièvement, mérite non commun, savez-vous? ni facile, de clore en peu de mots beaucoup de sens. Oh! qu'une page pleine dans les livres est rare! Courier, Pamphlets pol., Pamphlet des pamphlets, 1824, LINGUISTIQUE♦ Mot plein. Mot lexical, par opposition au mot grammatical. Anton. mot vide*5. La seule difficulté rencontrée est celle des mots qui, ayant une orthographe identique, sont vides» dans un sens Ex son −adjectif possessif et pleins» dans un autre Ex son −substantif. Funck, Moureauds B. Bibl. Fr., 1968, Au sens plein d'un mot. Au sens fort, strict d'un mot; dans l'acception la plus proche du sens originel d'un mot. C'est le propre d'un artisan au sens plein du terme que d'être le conseiller éclairé et dévoué de ses clients Robert, Artis., 1966, − Gén. antéposé1. [Plein, dans son sens quantitatif, joue le rôle d'intensif pour le subst. qu'il caractérise et qui est suivi ou non d'un déterminatif] Quant à Albert, il était en coquetterie avec une pleine voiture de paysannes romaines Dumas père, Monte-Cristo, 1846, année-là le vin fut aussi très bon, c'était un vin tendre; il y eut pleine récolte et pleines vendanges Ami Fritz, 1864, a [En parlant d'un élément, d'un phénomène naturel ou dû à l'homme, d'un moment du temps] Qui est au maximum, dans toute l'intensité de ses caractéristiques. Plein été; plein jour; plein soleil. Le costume d'Anne était du plein moyen âge Loti, Mon frère Yves, 1883, la pleine lumière du matin Benjamin, Gaspard, 1915, Rare. [L'adj. est postposé] C'était depuis longtemps nuit pleine Genevoix, Raboliot, 1925, Spécialement− ARBORIC. Arbre de parfois en plein vent. Arbre, le plus souvent arbre fruitier, exposé au vent de tous côtés, sans abri, sans espalier. Il avait salué les premiers vergers en fleurs, les premiers pêchers de plein vent, illuminés de neige rose Duhamel,Suzanne,1941, plein-vent, plein-.− ASTRON. Pleine lune, lune pleine. V. lune B 2 b et C 1 fam., arg.− AUTOMOB., AVIAT., MOTOCYCL., fam.♦ Mettre pleins gaz. V. mettre 1reSection I B 8 b.♦ À pleins gaz, plein pot fam.. Avec toute la puissance du moteur, au maximum de la vitesse. Les Douglas, pleins gaz, filèrent obliquement Malraux,Espoir,1937, moto six cylindres] va faire un malheur ... chez les dingues du démarrage plein pot» devant Sénéquier à Saint-Tropez Le Point,4 déc. 1978, col. 2.− JEUX et SPORTS♦ Faire une pleine-eau. Nager à une certaine distance de la rive ou du rivage. Ils faisaient des pleine-eau ensemble, des pêches aux verveux A. Daudet,Pte paroisse,1895, descends au Pausilippe, je vais me plonger dans la mer, je fais une pleine eau Cendrars,Bourlinguer,1948, BILLARD. Prendre une bille pleine. ,,La viser et l'atteindre avec la sienne de centre à centre`` Ac. 1835-1935. − MAR. La pleine mer♦ La marée haute. On voit le long des rivages plusieurs rochers applatis ... qui lors de la pleine mer deviennent des îles Crèvecoeur, Voyage, 1801, La mer est pleine. La mer est haute et étale. La mer de toutes parts monte, et elle sera pleine à cette heure où se lève un petit vent Claudel, Échange, 1954, ii, Le large. On se reposait dans un pré, ayant ... en face la pleine mer Flaub., Coeur simple, 1877, PEAUSS. [En parlant d'un cuir] Pleine fleur. Qui comporte ,,sa fleur d'origine sans qu'aucune pellicule de surface n'ait été ôtée par ponçage, effleurage ou refente [action de refendre]`` Rama 1973. Un siège Jean Prevost mise toujours sur la qualité ... cuirs pleine fleur» travaillés, tendus à la main; tissus sélectionnés et testés L'Express,14 mars 1977, col. 1.− RELIURE. Reliure en pleine peau. V. peau B 1 spéc.− THÉÂTRE. Plein feu. ,,Intensité totale du courant dans un éclairage de scène`` Giteau 1970. Soudain, le plein feu est donné devant le cadre fixe et le rideau Claudel, Soulier, 1944, 1repart., 1rejournée, 12, plein feu. Avec cette intensité. Le mur d'Avignon n'est jamais éclairé à plein feu comme le mur d'Orange Serrière, 1959, − Antéposé ou postposé. Entier, complet, sans Le plus souvent antéposéa [En parlant d'une chose abstr.] L'imagination des habitants se donna pleine carrière Theuriet, Mariage Gérard, 1875, la pleine clarté de l'évidence Clemenceau, Vers réparation, 1899, droit plein à la vie par le travail Jaurès, Ét. soc., 1901, Plein effet; plein épanouissement; plein succès; plein tarif; de son plein gré; plein exercice d'un droit; pleine confiance; pleine conscience; pleine liberté; plein et entier.♦ De plein droit. V. droit3I C 2 c.♦ [En parlant d'une instit.] De plein exercice. Qui a une compétence complète dans son domaine. Bientôt, tous les collèges de plein exercice présentent une scolarité étalée sur six classes Encyclop. éduc., 1960, recettes de plein exercice, où l'on peut effectuer toutes les opérations postales, financières, télégraphiques et téléphoniques et les établissements secondaires Admin. P. et T., 1964, En pleine propriété. V. propriété I B 3 Spécialement− DROIT♦ Pleins-pouvoirsDR. INTERNAT. ,,Habilitation à négocier et conclure un traité international pour le compte d'un État`` Cap. 1936. Le roi, le 17 octobre, envoya pleins pouvoirs à son ambassadeur Lefebvre, Révol. fr., 1963, CONSTIT. Extension très large donnée par une loi à la compétence réglementaire d'un chef d'État, dans des circonstances graves. Loi des pleins pouvoirs. Même le système des pleins-pouvoirs temporaires implique certains dangers pour le maintien d'un régime démocratique Univers écon. et soc., 1960, ext., au sing. et au plur. Liberté d'agir. Elle m'assura ... que son mari lui en avait donné plein pouvoir Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, avez pleins pouvoirs. N'hésitez pas à lire toute ma lettre à ces messieurs Hugo, Corresp., 1865, DR. DU TRAV. Temps plein. Synon. de plein- temps*.[La SNCF] entretiendra à temps plein des agents d'exploitation Pineau, et transp., 1950, du temps plein Réforme hospit., 1959, ÉCON. Plein rapport*. 2. Toujours postposéa [En parlant d'une division du temps] Dont la durée est entièrement écoulée; qui n'est amputée d'aucune fraction de sa durée. Intérêts et frais du mont-de-piété le mois commencé comptant pour un mois plein Reybaud, J. Paturot, 1842, attendit huit jours pleins Montherl., Célibataires, 1934, ASTRON., MÉTROL. Mois plein. Mois lunaire de 30 jours par opposition au mois cave de 29 jours. V. cave1ex. JEUX roulette. Numéro plein. Numéro entier choisi par un joueur pour placer sa mise par opposition avec une disposition relevant de plusieurs numéros et rapportant au joueur trente-cinq fois sa mise, c'est-à-dire le maximum, si ce numéro sort. Il ne jouait que des numéros pleins au-dessous de dix, avec une préférence pour le 1 et le 2 Jeux et sports, 1967, LING. Forme pleine. Forme entière d'un mot par opposition à sa forme plus courte, abrégée. Anton. forme réduite*. Ds Ling. 1972.D. − Plein de1. Qui est rempli de, qui contient beaucoup de, où il y a beaucoup [En parlant d'un contenant, d'un lieu; le compl. de l'adj., au sing. ou au plur., désigne qqc. de concr.] Plein d'eau; plein de fleurs; yeux pleins de larmes; plein de monde. Si elle ne le rapportait pas [un panier] plein de pissenlits, on la renfermerait avec les rats, pour la nuit entière Zola, Germinal, 1885, théâtre était plein à craquer d'un public jeune, attentif, qui voulait participer Cacérès, Hist. éduc. pop., 1964, Expressions♦ Fam. [Le déterminé désigne une pers.] Être plein de vin. Être ivre. Plein de vin comme je l'ai laissé, il a dû succomber sans débat à quelque bonne congestion cérébrale About, Roi mont., 1857, Fam. ou péj. Gros plein de soupe. Homme gros et vulgaire. La belle indifférence de ce gros plein de soupe Courteline, Train 8 h 47, 1888, 2epart., ii, En partic. [En parlant d'un objet concret envisagé du point de vue de sa surface] Qui est couvert de. Ton jeune corps maladif, Plein de taches de rousseur Baudel., Fl. du Mal, 1857, [En parlant d'une pers., d'un animal ou d'une chose; le compl. de l'adj. désigne qqc. d'abstr.]− [Le compl. est au plur.] Dictée pleine de fautes; morceau plein de fausses notes. [Paludes] c'est plein de calembours, et de calembours que je ne comprends pas Miomandre, Écrit sur eau, 1908, était plein à déborder de paroles nouvelles, de confessions prêtes Aragon, Beaux quart., 1936, [Le compl. est au sing.] Joli village surmonté d'une vieille église pleine de caractère Balzac, Lys, 1836, jeune officier s'inclina avec une politesse pleine d'élégance Dumas père, Monte-Cristo, 1846, Plein d'admiration, d'amour, d'angoisse, d'ardeur, d'assurance, de bon sens, de courage, d'espoir, d'esprit, de feu, de grâce, de joie, de sagesse, de santé, de tendresse.♦ Rare, en empl. subst. [Pour désigner des pers.] L'on voyait couramment des pleins de vie de la quarantaine consulter les vieillards Aymé, Jument, 1933, Sous la forme fam. tout plein de. Ciel ... tout plein d'étoiles Mille, Barnavaux, 1908, tu es tout plein de bon sens! Gyp, Souv. pte fille, 1928, [Avec une idée d'intens.]a [En parlant d'un objet, d'un lieu] Qui est rempli de la présence de quelqu'un, qui est marqué par quelqu'un. Là [à Chambord], tout est plein de ses aïeux Courier, Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, [En parlant d'une pers. ou d'un de ses attributs] Qui est entièrement occupé, absorbé par quelqu'un, par quelque chose. Synon. pénétré plein de son sujet. Je me réveille plein de toi Napoléon Ier, Lettres Joséph., 1795, toujours plein de votre théorie Delécluze, Journal, 1827, Plein de soi-même, plein de son importance. Imbu de soi-même. Synon. orgueilleux, vaniteux, plein de lui-même Sous la forme fam. tout plein de. La pièce encore toute pleine de la jeune fille Zola, Ventre Paris, 1873, − À, en plein + subst.[Équivaut à un adj. ou à un adv. selon le cont.]1. À plein + subst.[Implique une notion de quantité ou d'intens.] À plein nez; à plein gosier; à pleine bouche; à pleins bras; à pleins poumons; à pleines dents; à plein rendement. Je pousse les betteraves du hangar à l'étable à pleines brouettes Debatisse, Révol. silenc., 1963, À pleins bords. Jusqu'au bord. Synon. à ras coulant presque à plein bord Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, À plein feu. V. supra B 2 b À plein temps. V. plein- À pleins tubes pop.. Avec un maximum de volume sonore. La radio gueule à plein tube Au fig. Beaucoup, complètement. Et je te déconne à pleins tubes! Céline, Mort à crédit, 1936, À pleines mains. V. main 1reSection I D 1 a.− Fam., vieilli. [En parlant d'une étoffe, d'un drap] À pleine main. Qui est épais, bien fourni, moelleux. Cette étoffe est à pleine main 1878.f À pleine tête vieilli. À tue-tête. Un charlatan crioit à pleine tête Florian, Fables, 1792, À pleine voix. Avec toute la puissance de la voix. L'élève entreprendra l'exercice suivant en arpèges; d'abord à pleine voix Holtzem, Bases art chant, 1865, À pleins gaz. V. supra B 2 b automob. et gaz D À pleines voiles. Avec le maximum de voilure dont le vent vient frapper toute la surface. Quelques barques de pêcheurs passaient à pleines voiles Lamart., Voy. Orient, 1835, Région. Canada− À plein temps. ,,À ne voir ni ciel ni terre`` Canada 1930. Il neigeait à plein temps Guèvremont, Survenant, 1945, [Dans le vocab. de la culture du foin, des céréales] À pleines clôtures. En abondance. Mais il savait que, dans ce sol alluvial où l'on chercherait vainement un caillou, le sarrasin, le foin, l'avoine lèveraient encore à pleines clôtures pour de nombreuses récoltes Guèvremont, Survenant, 1945, En plein + milieu, au coeur d'un lieu, d'une matière, d'un moment du temps, d'un événement, d'une action. Je ne demande pas absolument que vous me fassiez cela en plein jour, en plein Paris Borel, Champavert, 1833, serais entrée en pleine révolte Sand, Hist. vie, 1855, sommes en plein orage. Les volets battent Giraudoux, Sodome, 1943, i, 2, En plein champ, en plein ciel, en plein désert, en plein milieu; en pleine campagne, en pleine forêt, en pleine mer, en pleine nature, en pleine rue; en pleine ville; en plein été, en plein hiver, en plein midi, en plein nord; en plein XXesiècle; en pleine nuit, en plein soleil, en pleine lumière; en plein coeur, en plein visage; en pleine figure, en pleine poitrine; en plein vol; en plein drame; en pleine activité, en pleine bataille, en pleine crise, en pleine retraite; en plein essor; en pleine forme; en pleine connaissance de En plein air. V. plein- En plein bois ou en plein + terme spécifique. Dans le coeur du bois d'un bois particulier. De bons gros sabots de champs, taillés en plein hêtre H. Bazin, Vipère, 1948, En plein cintre. V. plein- En plein vent. Au vent, sans abri. Devant un étalage en plein vent Proust, J. filles en fleurs, 1918, aussi supra B 2 b AGRIC. En pleine terre. À même le sol et non dans un pot; en plein air et non en serre. Le myrte et le laurier croissent en pleine terre Chateaubr., Mém., 1848, Expressions− Peindre en pleine pâte*. − Tailler en plein drap. ,,Tailler dans une pièce de drap, y prendre tout ce qu'il faut pour faire un habit, sans être gêné par l'aunage`` Ac. 1835, 1878.♦ Au fig. V. drap A 2 − Loc. adv. À plein, en pleinA. − À plein. Complètement, dans sa totalité, dans toute sa plénitude, dans toute son intensité, au [Dans un cont. concr.] La lumière de la lampe tombant à plein sur le front blanc Bernanos, Soleil Satan, 1926, coulait à plein. L'herbe chantait, comme du vent Giono, Colline, 1929, Région. Canada. ,,Beaucoup, en abondance, en grande quantité, en foule. C'est beau à plein. Il y a des patates à plein`` Canada 1930. 2. [Dans un cont. abstr.] Jouer à plein; utiliser qqc. à plein. La vie prise à plein Renan, Avenir sc., 1890, la première fois Nerval a donné à plein dans le mythe Durry, Nerval, 1956, Vieilli, rare. À pur et à plein. Entièrement. Absous à pur et à plein 1878.Soldé à pur et à plein 1878.B. − En plein1. Entièrement. Cette fois je suis bien réveillé .... Tu as fini par me réveiller en plein. Tu es content? Giono, Batailles ds mont., 1937, Sous la forme vieillie ou littér. tout en plein. Ses bas de soie troués qu'elle me faisait voir tout en plein en s'enfuyant Mérimée, Carmen, 1845, l'ai-je pas gagné [un procès] l'autre jour tout en plein? Augier, Jeunesse, 1858, [Avec une idée suppl. de localisation] Directement et [Dans un cont. concr.] En plein dessus. Au moment de la nouvelle lune, le soleil éclaire en plein l'hémisphère terrestre tourné vers notre satellite Flammarion, Astron. pop., 1880, soleil tapait en plein sur le mur blanc Triolet, Prem. accroc, 1945, [Dans un cont. abstr.] J'ai donné dans la charte en plein Courier, 1825ds Rec. textes hist., mystification] est telle, que beaucoup d'hommes sérieux donnent dedans en plein Sand, Corresp., 1848, Fam. En plein dedans. V. dedans I B Région. Canada. Exactement, tout à fait. C'est en plein la femme pour réchauffer la paillasse d'un vieux Guèvremont, Survenant, 1945, − Mot inv. à valeur d' − 1. [Le plus souvent sous la forme fam. tout plein] Très, beaucoup, entièrement. Aimer tout plein; tout plein gentil. Des tas de copeaux énormes, amusants tout plein Zola, Assommoir, 1877, jour était maintenant plein levé Giono, Chant monde, 1934, [Modifie un point cardinal à valeur d'adj. ou d'adv.] Complètement, tout à fait. Il faut donc faire route ouest plein Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, plein sud La Hêtraie, Chasse, vén., fauconn., 1945, aussi nord D 2 ex. de [Dans des loc. verb.]a Sonner plein. Donner un son plein v. supra I A 1 b Anton. sonner creux*6. ... un soir, j'ai eu bien peur ... parce qu'une jarre avait sonné plein. Oui, je tape du pied, ça sonne plein. Je reste cloué. Je me dis de l'eau? Non, il n'a pas plu... Giono, Eau vive, 1943, MAR. Porter plein. Gouverner de telle sorte que les voiles soient suffisamment gonflées par le vent pour ne pas fasseyer. Nous hissâmes le foc et la grande voile, nous portâmes plein, et nous nous élançâmes avec audace vers le large Baudel., Avent. Pym,1858, bon plein. ,,Au plus près sans chicaner le vent`` Soé-Dup. 1906. Gouverner près* et plein. B. − Fam. [Avec un verbe autre qu'un verbe d'état] Plein de + subst. au sing. ou au grand nombre de, une grande quantité de. Vous auriez vu plein d'Anglaises à voile vert Farrère, Homme qui assass., 1907, as plein de rouge à lèvres sur la figure Cocteau, Parents, 1938, i, 4, Sous la forme tout plein de. Ernest IV avait tout plein de bonnes petites vertus Stendhal, Chartreuse, 1839, doit y avoir tout plein de fleurs, des cerisiers sauvages et des épines blanches qui sentent si bon Mirbeau, Journal femme ch., 1900, − Mot inv. à valeur de prép. [Indique la contenance totale, une grande quantité dans un contenant, un grand nombre]A. − [Dans un cont. concr.] M. Vyder ... leur a donné de l'argent... Oh! plein un sac! Balzac, Cous. Bette, 1846, jolis mômes qui ont des croûtes plein la figure! Zola, Assommoir, 1877, y a des petites filles comme celle que vous me décrivez plein les rues Simenon, Vac. Maigret, 1948, Sous la forme fam. tout plein. Un costume de sauvage ... avec des sonneries de métal tout plein les manches Goncourt, Journal, 1861, Expr. pop. S'en foutre plein la lampe*, plein le lampion*. B. − [Dans un cont. abstr.] De la rage plein la tête Giono, Colline, 1929, l'amitié plein la voix Guèvremont, Survenant, 1945, Expr. fam. ou pop.♦ En avoir plein + une partie du corps le cul v. cul I A 1 f δ, le dos, les bottes v. botte2B 1 c arg., les pattes v. patte1B 4, etc.. Être fatigué, en avoir assez. J'en ai, quant à moi, plein le dos, révérence parler Flaub., Corresp., 1872, En avoir plein la bouche. Parler beaucoup de quelqu'un, de quelque chose, avec enthousiasme, respect, admiration. Quand je parle d'eux, j'en ai plein la bouche Renard, Journal, 1900, vie» ils en ont plein la bouche L. Febvre, De Spengler à Toynbee, [1936] ds Combats, 1953, En jeter, en mettre plein la vue* à qqn. V. − Subst. − [Avec une idée de quantité]1. Ce qui remplit entièrement quelque Expressions α Faire le plein de + subst. indiquant la nature du contenant ou du contenu. Remplir entièrement un contenant de quelque chose. Ils avaient roulé toute la nuit, avaient mangé leurs sardines et vidé les bidons .... Aux haltes, ils se vidaient et faisaient le plein des bidons Dorgelès, Croix de bois, 1919, employa le lendemain à faire le plein d'eau et de bois pour se rendre le plus tôt possible en Espagne Charcot, Chr. Colomb, 1928, En partic. Remplir entièrement de carburant le réservoir d'un véhicule à moteur. [Le docteur] faisait le plein de son réservoir à la pompe des demoiselles Simplicie Bernanos, Crime, 1935, [P. ell. du compl.] J'ai besoin d'une auto tout de suite; avec de l'essence pour deux cents kilomètres. ... C'est une chance qu'on ait fait le plein hier...» Beauvoir, Mandarins, 1954, [Plein est empl. avec d'autres verbes que faire] On venait de finir le plein des chaudières A. Daudet, Jack, 1876, poursuivrions le voyage, une fois achevé le plein d'essence, et atterririons à Casablanca Saint-Exup., Terre hommes, 1939, précaution, compléter le plein dès qu'il ne reste plus que cinq litres de carburant Chapelain, Techn. automob., 1956, P. anal. ou au fig. Rassembler le maximum de personnes ou de choses; recueillir quelque chose au maximum. Je faisais mon plein de récréation Arnoux, Chiffre, 1926, le plein des voix de gauche L'Express, 16 janv. 1967, col. 3.♦ [P. ell. du compl.] 7. Peu de participation effective et même peu de présents aux réunions; une vie sporadique, avec des pointes dans les grandes occasions où on fait le plein» et, le reste du temps, l'activité syndicale assurée par une poignée de militants bénévoles, surchargés de travail... Reynaud, Syndic. en Fr., 1963, β Pop. Avoir son plein. Être ivre. Ça c'est Mary-Saloppe, elle a son plein et dort Corbière, Amours jaunes, 1873, DR. MAR. ,,Chargement complet du navire`` Cap. 1936. c Trop-plein*. 2. a Ce qui est entièrement rempli de quelque chose, en particulier de sa substance. Il résulte de cet ouvrage d'une dentellière des pleins ou des vides qui forment un tissu plus ou moins varié Chateaubr., Lettre sur art dessin ds pays., 1795, ... segmentée par les pleins des volets Proust, Prisonn., 1922, P. anal. Ce qui est bien rempli, rond dans un corps humain. Le plein d'un corps vu de dos, bien en chair Goncourt, Journal, 1894, la tête et le plein du cou jusqu'aux beaux pieds Giono, Gd troupeau, 1931, Spécialement− ARCHITECTURE♦ Les pleins. Les parties solides, continues, non ajourées. Anton. les les pleins dominent [dans la cathédrale de Côme], la variété et la finesse ne manquent point Taine, Voy. Ital., 1866, Le plein d'un mur. La partie massive d'un mur, sans ouvertures d'apr. Chabat 1876. − CALLIGRAPHIE, IMPR. Trait épais, appuyé d'un caractère au délié. Je me sentais fort ennuyée de copier tous les jours un alphabet et de tracer des pleins et des déliés en caractères d'affiche Sand, Hist. vie, 1855, PHILOS. Le plein. L'espace supposé entièrement rempli de matière. Pour l'école d'Abdère, le fond de toutes choses est la matière, le plein, consistant en atomes indivisibles, au sein de l'espace vide Cousin, Hist. gén. philos., 1861, − [Avec une idée d'intens., de maximum]1. État de quelque chose, parfois de quelqu'un, qui est au maximum, dans toute l'intensité de ses caractéristiques. Le plein de l'été, de l'hiver. Malgré l'air marin qui souffle son plein Gide, Corresp.[avec Valéry], 1898, plein de la saison du hareng Boyer, Pêches mar., 1967, Expr. [Le suj. désigne une pers. ou une réalisation hum.] Donner son plein. Donner toute sa mesure. La civilisation du livre» ... donna son plein Huyghe,Dialog. avec visible,1955, Au plein de, dans en le plein de. [Saint-Simon] nous la montre encore dans le plein de sa beauté Sainte-Beuve, Caus. lundi, 1852, pain] est devenu l'aliment unique, également comestible pour tous l'enfant, l'homme en son plein, le vieillard Pesquidoux,Livre raison,1928, irons, m'a-t-il dit, dans le plein des collines jusqu'à la veine des sources Giono,Manosque,1930, plein du Moyen Âge chrétien Philos., Relig., 1957, En partic. Le plein de la lune. La phase correspondant à la pleine lune. La lune était alors dans son plein, on voyait aussi nettement les objets que dans le jour Sand, Valentine,1832, MARINE♦ Le plein de la mer, de l'eau. La marée haute. Roches dont les têtes seulement émergeaient alors, car on était au plein de la mer Verne, Île myst., 1874, les munit [les écluses] de portes étanches qu'on ouvre un peu avant le plein et qu'on ferme au commencement du jusant Bourde, Trav. publ., 1929, Le plein. Synon. de plain II B fait atteler, −partis pour le plein par les dunes et les sables mouvants Barb. d'Aurev., Memor. pour l'A... B..., 1864, suj. désigne un bâtiment] Aller, venir, se mettre au plein. S'échouer. Si le Saint-Jean vient au plein, il sera brisé en miettes Malot, R. Kalbris, 1869, Expr. Battre son plein[Le suj. désigne la mer] Battre le rivage à marée haute. J'entendis la mer battre son plein sous la falaise Malot, R. Kalbris, 1869, fig. [Le suj. désigne une chose, parfois une pers.] Être au fort de son activité, de ses capacités. La fête bat son plein. Il trouvait que madame de Vonancourt, jolie, élégante, battant son plein, était tout à fait la femme qu'il lui fallait Gyp, Leurs âmes, 1895, Certains puristes ont émis l'hypothèse que dans cette expr., son était subst. et non poss. et plein adj. et non subst. à l'image, d'une cloche qui battrait un son plein v. supra I A 1 b [ Cela donnerait au plur. des fêtes battent son plein et non des fêtes battent leur plein. Les linguistes s'accordent pour dire que cette hypothèse est une erreur, que l'expr. se rapporte au lang. de la mar. et qu'il convient d'accorder au plur. v. Thomas 1956, Colin 1971, Dupré 1972.2. ASSUR. ,,Somme maxima que la société d'assurance peut, aux termes de ses statuts, assurer sur un seul risque, sans réassurance`` Cap. 19368. ... le plus souvent, une société, si puissante soit-elle, ne peut, à elle seule, assurer un navire ou une cargaison .... Plusieurs compagnies sont alors appelées à concourir pour couvrir un risque, en fonction de leurs pleins». M. Benoist, Pettier, Transp. mar., 1961, − [Plein est mis pour plain ou prin]A. − [Plein est mis pour plain ou est en collision homon. avec plain v. infra étymol. et hist.]1. Adjectifa Pleine campagne. En face, par-dessus les toits, la pleine campagne s'étalait à perte de vue Flaub., MmeBovary, 1857, De plein fouet− Tir de plein fouet. Pas une muraille ne fut capable de supporter un tir de plein fouet Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav., 1890, De face, violemment. Frapper de plein fouet. Sur la nationale, le vent me prend de plein fouet Giono, Gds chemins, 1951, train de passagers a heurté de plein fouet sur une voie unique une locomotive diesel qui venait en sens inverse L'Est Républicain, 12 oct. 1985, Au fig. V. fouet A 1 MAR. Pleine mer. V. supra I B 2 HÉRALD. Écu plein Littré. La branche aînée de cette maison portait les armes pleines De plein-pied. Petite porte qui donne de plein-pied dans la campagne Guilbert de Pixer., Victor, 1798, i, 1, que l'on peut aborder de plein pied Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav., 1890, Terre-plein*. 2. Subst. masc., MAR. V. supra V B 1 − [Plein est mis pour prin premier» v. primesaut étymol. et hist.] Vieilli. De plein saut, d'un plein saut1. Franchir un fossé de plein saut. Le franchir ,,en sautant d'un bord à l'autre`` Ac. 1798-1878. 2. Au fig. Du premier coup, d'un seul coup. Les hommes de cette Péninsule [l'Espagne] avaient franchi deux de leurs siècles d'un plein saut Chateaubr., Congrès Vérone, 1838, oeuvres ... l'avaient mis de plein saut au rang des maîtres Feuillet, Sibylle, 1863, verbe trans.,hapax. Donner toute sa plénitude, toute son intensité à quelque chose. Dieu sur la croix consolide et plénifie cette parole qu'il a proférée le sixième jour, quand ... il déclara que toutes choses étaient bonnes et très bonnes Claudel, Poète regarde Croix, 1938, -ante, adj.,hapax. Qui rend plein d'une chose concrète ou d'un aspect de plénitude intérieure, de bien-être. À chaque dilatation de ses poumons plénifiante il découvre en lui-même quelque chose d'immense Claudel, Visages radieux, 1947, et Orth. [plε ̃], fém. [plεn]. Homon. plain. Confusion plain/plein. V. plain. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1050 fig. dominé par, empli du sentiment, de l'idée de» Alexis, éd. Chr. Storey, 136; 2. a ca 1100 empli, dont l'espace intérieur est totalement occupé» Roland, éd. J. Bédier, 3686; b ca 1100 antéposé, dans un syntagme désignant le contenu ou la taille de quelque chose pour indiquer une quantité ibid., 3606; c ca 1170 occupé par autant de personnes que prévu, complet» Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 562; d ca 1220 empli de nourriture» G. de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 12180 ds 1450 yvre et plenne de vin Archives du Nord, B 1684, fo151 vods IGLF; 1640 Oudin, plein −i. yvre ou saoul; e [1886 d'apr. Esn. bien en fonds» en parlant d'un joueur] 1901 arg. riche» Bruant [1909 d'apr. Esn.] plein aux as prob. en rapport avec le terme du jeu de poker full*; 3. a ca 1100 étant dans toute son ampleur, sa puissance`` Roland, 1204; b déb. xiies. précédé de la prép. à dans toute la force, la puissance, avec la totalité de» St Brendan, 1669 ds c ca 1160 au moment où elle est entière lune» Eneas, 1115, ibid. d 1160-74 total, sans restriction» plain cungié Wace, Rou, éd. Holden, II, 387; ca 1208 plain pooir Villehardouin, Conquête Constantinople, éd. E. Faral, § 11, e 1176-81 précédé de la prép. en au milieu de, dans son moment le plus fort» an plainne cort Chrétien de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 3668; xiiies. en plain aoust Rêveries ds Bartsch Chrestomathie, 74, 18, f ca 1225 qui est au moment le plus fort, exactement dans son maximum» plains miedis Gautier de Coincy, Miracles Notre Dame, éd. F. Koenig, I Mir 37, 365, 4. a ca 1100 dans toute sa durée» Roland, 2; ca 1485 ses jours plains son compte de vie, l'âge de mourir» Vieil Testament, XXX, 27078, éd. J. de Rothschild, b 1810 dont la durée est tout entière occupée, empli d'activité» Stendhal, Journal, 5. a fin xie-déb. xiies. ferme, replet» Alberic de Besancon, Alexandre, éd. E. C. Amstrong, Elliott Monographs, v. 68; b 1538 massif, constitué d'une matière dense» Est., gravidus; c 1580 fig. dense, riche, de grande valeur intellectuelle» en parlant de livres Montaigne, Essais, II, XII, éd. P. Villey et Saulnier, 1588 id.» en parlant du langage Id., ibid., III, V, d 1690 épais» en parlant d'un trait ou d'un caractère d'écriture Fur.; 6. a 1155 dans lequel, sur lequel il y a beaucoup de» Wace, Brut, éd. I. Arnold, 11543; b ca 1140 fig. dont le caractère, l'esprit ou la personnalité présente beaucoup de» Pélerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 438; c ca 1176 riche en» Cligès, éd. A. Micha, 3264; 7. 2emoit. xiiies. en gestation, enceinte» Gaufrey, 318 ds 8. 1549 plain saut pour prin saut, v. primesaut Ronsard, Aventurée du Roi, 130, OEuvres, éd. P. Laumonier, B. Prép. inv. 1. déb. xiies. autant que ce que désigne le subst. peut en contenir ou en offrir» St Brendan, 1578 ds Plein un sacel; 2. 1176-84 en grande quantité, en abondance dans ou sur» Eraclius, 6325, ibid.. C. Loc. adv. 1. déb. xiies. a plein complètement, entièrement» St Brendan, 600, ibid.; 2. 1734 en plein totalement, directement» Marivaux, Le Paysan parvenu, D. Adv. 1. ca 1268 tout plain de beaucoup de» Brunet Latin, Trésor, 41 ds 1903 plein de beaucoup» Nouv. Lar. ill.; 2. ca 1200 tout plein tout à fait» Beuve de Hantone [Anglo-norm.], éd. A. Stimming, 633; 3. 1736 porter plein Aubin, Dict. de mar., 4. 1784 verser plein Diderot, Jacques le fataliste, 5. 1943 sonner plein supra ex. 8. E. 1174-76 la totalité de quelque chose» G. de Pont Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 164; 2. ca 1340 état de ce qui est à son maximum, milieu de» Batard de Bouillon, 5490 ds 1552 la Lune en son plein Ronsard, Odes, V, IX, 50, éd. 3. a 1580 espace constitué d'un ensemble continu de matière» au vide Montaigne, op. cit., II, XII, b 1636 partie pleine de quelque chose» le plein de la jambe Monet; c 1680 partie large d'un trait d'écriture, d'un caractère» Rich.; 4. 1626 la mer au plein à marée haute» D'Aubigné, Hist. universelle, XI, III, éd. A. de Ruble, 1851 battre son plein au propre en parlant de la mer et, par image, en parlant du maximum de quelque chose Barbey d'Aurevilly, Vieille maîtresse, II, III ds Rob.; 5. 1636 état de ce qui est rempli» le plein de la bourse Monet; 1863 faire le plein d'eau Bellot, Voyage mers polaires, 1911 faire le plein d'essence Rozet, Défense et Illustr. de la Race Française ds Petiot 1982; 6. 1873 assur. Journal des actuaires fr., janv., ds Littré Suppl.. F. Adj. 1. 1350 draps pleins à rayés Ordonnances des rois de France, ca 1465 velours plein G. Chastellain, Chron., VI, XVII, éd. Kervyn de Lettenhove, 2. ca 1280 armes plaines Girard d'Amiens, Escanor, 3761 ds col. 1026; 1606 Pleines Armes Nicot. Du lat. plenus plein, complet, entier, abondant en». La collision homon. avec les formes issues du lat. planus v. plain chant et plain pied est à l'orig. des empl. notés en F et qui proviennent de ce dernier étymon. Le rattachement à l'un ou à l'autre étymon est parfois moins sûr, d'autant que l'étymol. seconde a pu jouer; cf. le sens actuel de pleine terre qui désignait un terrain découvert en a. fr. d'apr. planus plat, uni, net» Roland, 3294 et plein subst. partie pleine d'un mur» ds FEW sous l'étymon planus qui semble plutôt correspondre au sens noté ici en E 3 b alors qu'on trouve en a. fr. plain partie plane, plate, d'un mur» Villehardouin, Conquête Constantinople, éd. E. Faral, § 243, ou encore l'expr. de plein fouet 1865, Littré où plein, avec le sens de à l'horizontale» peut être rattaché à planus comme dans l'expr. de plein vol en a. fr. Renard, éd. E. Martin, XIII, 446, ainsi que le terme de mar. supra V B 1 a et Étymol. et Hist. E 4 rattaché à l'a. fr. plain rivage plat» FEW Fréq. abs. littér. 27424. Fréq. rel. littér. xixes. a 29606, b 47337; xxes. a 46585, b 37986. Bbg. Corbett N. L.. Encore une fois pleine sa hanste. R. Ling. rom. 1969, _ Mantou R.. La Lexicalisation dans la tournure adj. In [Mél. Pohl J.]. Bruxelles, 1980, _ Mériz D. T.. Encore une fois pleine sa hanste. Romania. 1973, _ Quem. DDL plein le dos, 19 id.. _ Ross D.. Med. Aevum. 1951, _ Rothwell W.. Archivum Linguisticum. 1955, _ Spitzer L.. Il a de l'argent plein la poche. Fr. mod. 1939, 1940, _ Steinmetz H.. Galloromanische Bezeichnungen für betrunken... Bonn, 1978, Y9V1AE.
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  • hier soir le kawa théâtre était plein à craquer