Unchapeau canotier 100% Paille végétale naturelle, finement tressé avec une maille de qualité qui démontre le savoir-faire italien de la marque Tesi. Ce chapeau mixte de grande qualité est l'accesoire de tête qui va sublimer vos tenues cet été. Sa forme canotier va ajouter un coté rétro à vos looks, et ce sans oublier le confort grâce à la bande de confort intégrée dans le Commander un chapeau personnalisé sur Pandacola, c’est sympa. Mais avant d’être posés, bien au chaud sur nos fiches produits, ces chapeaux ont traversés vents et marées. Découvrez leurs histoires hors du chapeau panamaDroit de l’image réservés à à ce que son nom indique, le chapeau panama est d’origine équatorienne. Le panama est en réalité la matière particulière utilisée, et non une forme. Cette matière provient de tissages de jeunes pousses de palmiers d’Equateur. Les fibres issues des feuilles des palmiers sont séchées puis tissées directement avec les ongles des d’où sort ce chapeau panama allez-vous me dire ? Tout commence au XVe siècle quand les conquistadors débarquent sur la côte équatorienne. Les travailleurs locaux portaient de grands chapeaux de paille. Les espagnols ont rapidement apprécié et adopté ce type de couvre-chefs. Ils en ont fait fabriquer dans la ville de Montecristi, d’où le nom de certains de ces Panamas qui peuvent atteindre des prix allant jusqu’à 2000 vu du succès, l’entreprise de Montecristi a ensuite exporté ses chapeaux vers le Panama, une importante plateforme économique de l’époque. Le public étranger sur place s’est rapidement montré friand de ce type de chapeaux et un amalgame s’est créé entre le pays de vente et les chapeaux panama. Ce produit équatorien sera alors à jamais associé avec Panama. Au fil du temps sa popularité s’est décuplée allant jusqu’à Napoléon III ou Edward VII, en passant par le président Roosevelt et de nombreuses star Hollywoodiennes des années chapeau fedoraImage issue du film BorsalinoLe chapeau Fedora ? Mais si, vous savez, c’est le chapeau de tous les gangsters de Chicago, les détectives, ou plus simplement tout ceux qui possèdent de la testostérone et du poil sur le torse à revendre. Ce chapeau fedora n’a cependant pas toujours eu cette réputation badass. En effet, à l’origine, il provient d’une pièce de théâtre de l’auteur Français Victorien Sardou en 1882 dont l’héroïne se prénommait Fedora. Durant cette pièce, celle-ci portait notre fameux chapeau de dur à cuir auquel elle a donné son nom ! Depuis, il s’est popularisé et il est même possible d’avoir votre propre chapeau Fedora personnalisé, pas mal non ?Le chapeau canotierChapeau canotier au coeur des guinguettesPourquoi le chapeau canotier porte-t-il ce nom ? Vous prenez le mot espagnol “canoa” signifiant “petit bateau”, vous le mixez avec des marins naviguant sur la Seine avec des canots de plaisance portant ce couvre-chef typique des marins. Remuez le tout, et bam, on obtient le chapeau canotier. Ces adeptes du canotage portaient tellement bien ce couvre-chef qu’il fût vite adopté par les Parisiens au XIXe siècle. Sa forme distinctive a rapidement conquis les Dandys qui l’ont alors adopté comme accessoire de mode. Voilà que le chapeau canotier s’invite aux guinguettes et durant les promenades !Le bobLorenzo et son bob légendaireVous connaissez forcément ce chapeau un peu flasque et souvent associé au mauvais goût. Mais savez-vous d’où il vient ? A la base, dans les années 20, ce sont les pêcheurs et fermiers irlandais qui le portaient pour se protéger de la pluie. Mais ce qui a popularisé ce chapeau et lui a donné son nom remonte à la Seconde Guerre Mondiale. En effet, en 1945, les soldats américains qui portaient ce couvre-chef, étaient appelés les Roberts. Or le diminutif de Robert en anglais est Bob, d’où le nom donné au chapeau bob. Tout de suite, c’est un peu moins beauf n’est-ce pas !Dans les années 70, le bob devient un véritable accessoire tendance. Des grands noms du mouvement hip-hop, tels que Run-DMC, portent le bob avec allure et donnent une tout autre image de ce couvre-chef. Plus récemment, il est porté par des stars de musique urbaine et de pop telles que Pharrell Williams, Gradur, Lorenzo ou capelineCapeline portée lors d’un défilé Saint-LaurentCelui-ci c’est assez drôle. Comme vous le savez surement déjà, la capeline est le chapeau élégant par excellence. La forme de la capeline se distingue de part ses larges bords et sa calotte ronde. Ce style a d’ailleurs inspiré de nombreuses marque luxueuse qui ont créé des capelines aux courbes somptueuses. Je pense notamment à Dior ou à Saint au cours XIVe siècle, siècle d’origine de la capeline, c’est tout l’inverse ! Elle était exclusivement portée par les paysannes qui souhaitent se protéger du soleil. Sacré paradoxe non ?Sur ce, on vous laisse, et comme on dit… Chapeau bas !PS si vous avez apprécié cet article n’hésitez pas à lire celui sur la grande histoire du sac banane.
Cesamedi, lors de l'inauguration de la 34ème édition de Visa pour l'Image à Perpignan, l'identité d'un invité mystère sera dévoilée. Il s'agit d'un photographe russe dont la
report this adAbout CodyCross CodyCross is een beroemde nieuw uitgebrachte game die is ontwikkeld door Fanatee. Het heeft veel kruiswoordpuzzels verdeeld over verschillende werelden en groepen. Elke wereld heeft meer dan 20 groepen met elk 5 puzzels. Sommige van de werelden zijn Planet Earth, Under The Sea, Inventions, Seasons, Circus, Transports and Culinary Arts. report this ad
50façons de faire honneur au style bohème chic à la maison. Joyeuse, désinvolte et sortant des sentiers battus, la déco bohème chic, ou hippie chic, se veut un mix d'imprimés, de couleurs et d'objets parfois inattendus. Découvrez comment l'appliquer chez vous et faire de votre intérieur celui d'une vraie gipsy queen ! Porte-cartes mural rétro 50 façons de faire honneur au C’est en 1796 que Pétronille Cantecor, bergère de son état confectionne pour la première fois un chapeau à base de paille. Sa création rencontre un succès fulgurant, point de départ d’une industrie chapelière florissante qui s’établit dès 1798. Le succès populaire du canotier remonte à l’époque de Napoléon III qui développe une politique en faveur du tourisme, des loisirs et tout particulièrement de la pratique du canoe sur les rivières de France. Dans les années 1840, la préfecture mairie de Paris autorise la circulation des canots sur la Seine. Ces petites embarcations à rame ou à voile deviennent vite à la mode. Quant aux canotiers ils se distinguent par le port d’un chapeau de paille de forme bien particulière pour se protéger du soleil. Avec leurs frêles embarcations ils mènent leurs passagers sur la Seine ou les bords de Marne vers les guinguettes, les nouveaux lieux de détente voire d’encanaillage installées sur les rives tandis que se développe la pratique des régates. Associé aux loisirs et aux plaisirs de ce temps, le canotier devient vite objet de mode. Les peintres de l’époque s’en saisissent pour traduire l’atmosphère de cette fin de 19ème siècle. Ainsi Renoir qui peindra à plusieurs reprise des toiles sur le thème du canotier Le Déjeuner des canotiers, les canotiers à Chatou ou encore la Grenouillère… Dans les stades et autres lieux de pratique sportive, le public prend l’habitude d’assister aux compétitions avec un canotier sur la tête. Au départ emblème masculin, le canotier se féminise à travers l’activité sportive de ces dames qui se plaisent à pratiquer le vélo ou l’équitation avec un canotier. Le canotier ne passera pas de mode avec l’arrivée du 20ème siècle bien au contraire ! Au siècle dernier, le monde de la chanson et du spectacle s’empare du canotier. Son plus célèbre ambassadeur est bien sûr Maurice Chevalier. Mais le chapeau franchit allègrement l’atlantique avec Buster Keaton mais surtout Fred Astaire qui en fera l’accessoire indispensable de son look. De son côté, COCO Chanel portera le canotier au début du 20 ème siècle en emblème des femmes libérées des traditionnels chapeaux voyants et encombrants. Parmi les artistes ayant aussi porté le canotier citons, Roger Pierre, Jean Marc Thibault, ou encore Mireille Mathieu. De nos jours le canotier a toute sa place dans les accessoires de mode. On le retrouve fréquemment durant les fashion weeks dans les défilés de Haute couture. De la deuxième moitié du XIX éme siècle à nos jours, le chapeau de paille se porte de Pâques à novembre comme chapeau d’été, en Europe comme aux USA. Chapeaude Soleil Femme Chapeau de Paille brodé de Feuilles pour Femmes Chapeau de Plage à Large Bord Top Chapeaux Pare-Soleil pour Femmes Cadeaux pour maitresse,Cadeau pour Maman : Amazon.fr: Mode
Bonjour, Comme vous avez choisi notre site Web pour trouver la réponse à cette étape du jeu, vous ne serez pas déçu. En effet, nous avons préparé les solutions de CodyCross Chapeau de paille porté au temps des guinguettes. Ce jeu est développé par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisés, les mots sont à trouver à partir de leurs définitions. Le jeu contient plusieurs niveaux difficiles qui nécessitent une bonne connaissance générale des thèmes politique, littérature, mathématiques, sciences, histoire et diverses autres catégories de culture générale. Nous avons trouvé les réponses à ce niveau et les partageons avec vous afin que vous puissiez continuer votre progression dans le jeu sans difficulté. Si vous cherchez des réponses, alors vous êtes dans le bon sujet. Le jeu est divisé en plusieurs mondes, groupes de puzzles et des grilles, la solution est proposée dans l’ordre d’apparition des puzzles. Vous pouvez également consulter les niveaux restants en visitant le sujet suivant Solution Codycross CANOTIER Nous pouvons maintenant procéder avec les solutions du sujet suivant Solution Codycross Transports Groupe 114 Grille 3. Si vous avez une remarque alors n’hésitez pas à laisser un commentaire. Si vous souhaiter retrouver le groupe de grilles que vous êtes entrain de résoudre alors vous pouvez cliquer sur le sujet mentionné plus haut pour retrouver la liste complète des définitions à trouver. Merci Kassidi Amateur des jeux d'escape, d'énigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayés. This div height required for enabling the sticky sidebar
Commentporter le chapeau de paille ? CoverMedia. 6.7.2020 - 13:10. Source: Covermedia. Le chapeau de paille est notre allié beauté, à la fois pour l’élégance et pour nous protéger des Bien souvent, le chapeau est associé aux grandes cérémonies de mariages, tel qu’un mariage princier. Pourtant, le chapeau s’associe à tout type de cérémonie, mais il nécessite quelques conditions pour être bien porté. D’abord réservé aux proches des mariés, notamment les parents et témoins, qui le porte pour faire honneur au jeune couple, il n’existe aucune règle interdisant aux invités de porter le chapeau. Si vous hésitiez à sortir votre plus beau chapeau pour le jour J d’une amie, d’une connaissance, ou d’un membre éloigné de votre famille, vous savez donc que rien ne vous empêche de porter cet accessoire, symbole d’élégance. Sommaire1 Pourquoi porter un chapeau de mariage ?2 Le canotier en paille3 La capeline4 Le Panama5 Le Fedora6 Le chapeau-cloche Pourquoi porter un chapeau de mariage ? Le chapeau se porte donc en signe de respect pour les futurs mariés, bien qu’il ne soit plus obligatoire, il apporte un certain raffinement à une tenue. Pour choisir quel chapeau porter, il faut tout d’abord prendre en compte la saison, mais aussi le thème du mariage, votre style de tenue, et bien entendu la forme de votre visage. Dans tous les cas, porter un chapeau permet d’obtenir un look finalisé et chic. En hiver, le chapeau vous permettra de protéger vos oreilles du froid, et votre coiffure du vent. En été, il sera votre allié contre les rayons du soleil, et vous évitera d’avoir les yeux fermés sur toutes les photos. Et surtout, il vous permettra de vous démarquer dans la foule d’invités, car savoir choisir un bon chapeau est tout un art. Voici quelques idées, pour bien porter le couvre-chef lors d’une cérémonie de mariage. Le canotier en paille D’abord créé à la fin du XIXe siècle pour la gent masculine, cet indémodable chapeau d’été sera finalement adopté par les femmes dans les années 1950. Beaucoup porté par les enfants lors de cérémonies, la façon de le mettre fut très vite codifié, il se doit d’être légèrement incliné vers l’avant et sur une oreille. Avec son look simple et discret, le canotier apporte une touche à la fois bohème et élégante à une tenue, et ravira celles qui aiment la discrétion. Si vous souhaitez mettre en valeur votre tenue, sans attirer l’œil sur votre couvre-chef, le canotier sera parfait pour vous. La capeline Chapeau féminin par excellence, et reconnaissable grâce à ses larges bords, la capeline traverse les époques, et on la retrouve avec joies sur les plages et terrasses dès le début des beaux jours. Ce chapeau mythique, apparait dès le XIVe siècle chez les paysannes du Moyen-Âge, et, bien qu’elle disparaisse peu à peu jusqu’au XVIIIe siècle, on la retrouve avec joie au début du XXe siècle. Elle doit son grand succès au film Les demoiselles de Rochefort » de 1967, c’est depuis ce dernier qu’elle est un incontournable de la mode. Qu’elle soit en paille, dentelle ou feutrine, la capeline attire les regards. Elle peut aussi bien s’associer à un look bohème, qu’à un style plus sophistiqué. Elle habillera votre tenue avec élégance, tout en vous protégeant des rayons du soleil, cependant, afin de ne pas faire d’ombre à la mariée en étant trop voyante, il vous faudra la porter dans des neutres, en accord avec votre tenue. Le Panama Originaire de l’Equateur, ce chapeau de paille fut popularisé dans les années 1881 en Europe et aux Etats-Unis, par les ouvriers équatoriens. Le mot Panama se réfère tout d’abord à une technique de tissage des jeunes pousses de palmier, qui permet au chapeau de se plier, et que l’on reconnait grâce à sa rosace dans le creux. Néanmoins, lorsque l’on pense au Panama, on sait tout de suite qu’il s’agira donc d’un chapeau de paille, avec des bords d’environ 8cm, et avec un tissu sur le pourtour. Avec son allure simple et décontractée, le Panama apporte une touche de modernité à la tenue, vous serez donc protégée du soleil, sans pour autant avoir un chapeau au style trop rétro. Il sera parfait pour les jeunes femmes, notamment celles qui n’aiment pas les couvre-chefs trop volumineux. Le Fedora Aussi appelé Borsalino », en l’honneur du chapelier qui lui a conférer sa forme contemporaine si bien connue, et en a fait son modèle phare, le Fedora est l’un des chapeaux les plus classique et mythique. À l’origine créé pour ces messieurs, le Fedora a su traverser les âges, et la barrière des sexes. Il s’agit d’un chapeau à bords moyens ou larges, et avec trois creux, qui permettent de l’attraper plus facilement pour se découvrir. Couvre-chef emblématique, des gangsters, des détectives privés, des reporters et des aventuriers, il sera également approprié par la gent féminine grâce aux suffragettes. On dit que si l’on ne doit avoir qu’un seul chapeau, c’est un Fedora qu’il nous faut. Il faut admettre que ce dernier apporte une touche de classe et de raffinement à n’importe quelle tenue. Si vous souhaitez un style simple et chic, il s’associera parfaitement avec n’importe quel type de tenue, surtout pour les looks féminin-masculin. Le chapeau-cloche Il doit son nom à sa forme si particulière en forme de cloche, arrondie et aux bords étroits. Le chapeau cloche naît dans les années 20, et à cette époque il est révolutionnaire. À contre-courant des chapeaux pour femmes de ces années-là, généralement très travaillés et imposants, il s’impose grâce à son style simple, et amène avec lui la tendance garçonne » de l’époque. Idéal pour celles qui ont les cheveux courts, il apporte au look une sophistication, et une féminité étonnante. Pour celles qui aiment les tenues chics, mais souhaitent conserver une part de mystère, et une touche masculin-féminin, le chapeau cloche est l’accessoire idéal. Il habille votre tenue, sans trop se mettre en avant. Sa matière de prédilection est le feutre, c’est donc avant tout un chapeau d’automne-hiver, qui sera très élégant avec une robe, un long manteau et des gants. Lire aussi Voicile fameux Chapeau de Paille Porté au Temps des Guinguettes ! Un accessoire de Mode qui mettra en valeur votre style ! Que cela soit durant une soirée ou un mariage dédié au
Retour au menu Retour à la rubrique feuilletons Écoute ou téléchargement CommentairesBiographie ou informations+++ Chapitre Suivant +++ Chapitre précédentTexte ou Biographie de l'auteurEugénie GrandetPartie 4Au lieu de sortir par la porte de la salle qui donnait sous la voûte, Grandet fit la cérémonie de passer par le couloir qui séparait la salle de la cuisine. Une porte battante garnie d'un grand carreau de verre ovale fermait ce couloir du côté de l'escalier afin de tempérer le froid qui s'y engouffrait. Mais en hiver la brise n'en sifflait pas moins par là très rudement, et, malgré les bourrelets mis aux portes de la salle, à peine la chaleur s'y maintenait-elle à un degré convenable. Nanon alla verrouiller la grande porte, ferma la salle, et détacha dans l'écurie un chien-loup dont la voix était cassée comme s'il avait une laryngite. Cet animal d'une notable férocité ne connaissait que Nanon. Ces deux créatures champêtres s'entendaient. Quand Charles vit les murs jaunâtres et enfumés de la cage où l'escalier à rampe vermoulue tremblait sous le pas pesant de son oncle, son dégrisement alla rinforzando. Il se croyait dans un juchoir à poules. Sa tante et sa cousine, vers lesquelles il se retourna pour interroger leurs figures, étaient si bien façonnées à cet escalier, que, ne devinant pas la cause de son étonnement, elles le prirent pour une expression amicale, et y répondirent par un sourire agréable qui le désespéra. - Que diable mon père m'envoie-t-il faire ici ? se disait-il. Arrivé sur le premier palier, il aperçut trois portes peintes en rouge étrusque et sans chambranles, des portes perdues dans la muraille poudreuse et garnies de bandes en fer boulonnées, apparentes, terminées en façon de flammes comme l'était à chaque bout la longue entrée de la de ces portes qui se trouvait en haut de l'escalier et qui donnait entrée dans la pièce située au-dessus de la cuisine, était évidemment murée. On n'y pénétrait en effet que par la chambre de Grandet, à qui cette pièce servait de cabinet. L'unique croisée d'où elle tirait son jour était défendue sur la cour par d'énormes barreaux en fer grillagés. Personne, pas même madame Grandet, n'avait la permission d'y venir, le bonhomme voulait y rester seul comme un alchimiste à son fourneau. Là, sans doute, quelque cachette avait été très habilement pratiquée, là s'emmagasinaient les titres de propriété, là pendaient les balances à peser les louis, là se faisaient nuitamment et en secret les quittances, les reçus, les calculs ; de manière que les gens d'affaires, voyant toujours Grandet prêt à tout, pouvaient imaginer qu'il avait à ses ordres une fée ou un démon. Là, sans doute, quand Nanon ronflait à ébranler les planchers, quand le chien-loup veillait et bâillait dans la cour, quand madame et mademoiselle Grandet étaient bien endormies, venait le vieux tonnelier choyer, caresser, couver, cuver, cercler son or. Les murs étaient épais, les contrevents discrets. Lui seul avait la clef de ce laboratoire, où, dit-on, il consultait des plans sur lesquels ses arbres à fruits étaient désignés et où il chiffrait ses produits à un provin, à une bourrées de la chambre d'Eugénie faisait face à cette porte murée. Puis, au bout du palier, était l'appartement des deux époux qui occupaient tout le devant de la maison. Madame Grandet avait une chambre contiguë à celle d'Eugénie, chez qui l'on entrait par une porte vitrée. La chambre du maître était séparée de celle de sa femme par une cloison, et du mystérieux cabinet par un gros mur. Le père Grandet avait logé son neveu au second étage, dans la haute mansarde située au-dessus de sa chambre, de manière à pouvoir l'entendre, s'il lui prenait fantaisie d'aller et de venir. Quand Eugénie et sa mère arrivèrent au milieu du palier, elles se donnèrent le baiser du soir ; puis, après avoir dit à Charles quelques mots d'adieu, froids sur les lèvres, mais certes chaleureux au coeur de la fille, elles rentrèrent dans leurs Vous voilà chez vous, mon neveu, dit le père Grandet à Charles en lui ouvrant sa porte. Si vous aviez besoin de sortir, vous appelleriez Nanon. Sans elle, votre serviteurs ! le chien vous mangerait sans vous dire un seul mot. Dormez bien. Bonsoir. Ha ! ha ces dames vous ont fait du feu, reprit-il. En ce moment la grande Nanon apparut, armée d'une bassinoire. - En voilà bien d'une autre ! dit monsieur Grandet. Prenez-vous mon neveu pour une femme en couches ? Veux-tu bien remporter ta braise, Mais, monsieur, les draps sont humides, et ce monsieur est vraiment mignon comme une Allons, va, puisque tu l'as dans la tête, dit Grandet en la poussant par les épaules, mais prends garde de mettre le feu. Puis l'avare descendit en grommelant de vagues demeura pantois au milieu de ses avoir jeté les yeux sur les murs d'une chambre en mansarde tendue de ce papier jaune à bouquets de fleurs qui tapisse les guinguettes, sur une cheminée en pierre de liais cannelée dont le seul aspect donnait froid, sur des chaises de bois jaune garnies en canne vernissée et qui semblaient avoir plus de quatre angles, sur une table de nuit ouverte dans laquelle aurait pu tenir un petit sergent de voltigeurs, sur le maigre tapis de lisière placé au bas d'un lit à ciel dont les pentes en drap tremblaient comme si elles allaient tomber, achevées par les vers, il regarda sérieusement la grande Nanon et lui dit - Ah çà ! ma chère enfant, suis-je bien chez monsieur Grandet, l'ancien maire de Saumur, frère de monsieur Grandet de Paris ?- Oui, monsieur, chez un ben aimable, un ben doux, un ben parfait monsieur. Faut-il que je vous aide à défaire vos malles ?- Ma foi, je le veux bien, mon vieux troupier !N'avez-vous pas servi dans les marins de la garde impériale ?- Oh ! oh ! oh ! oh ! dit Nanon, quoi que c'est que ça, les marins de la garde ?C'est-y salé ? Ça va-t-il sur l'eau ?- Tenez, cherchez ma robe de chambre qui est dans cette valise. En voici la fut tout émerveillée de voir une robe de chambre en soie verte à fleurs d'or et à dessins Vous allez mettre ça pour vous coucher, Sainte-Vierge ! le beau devant d'autel que ça ferait pour la paroisse. Mais, mon cher mignon monsieur, donnez donc ça à l'église, vous sauverez votre âme, tandis que ça vous la fera “Nanon fut tout émerperdre. Oh ! que vous êtes donc veillée de voir une robe gentil comme ça, je vais appeler mademoiselle pour qu'elle vous Allons, Nanon, puisque Nanon il y a, voulez-vous vous taire ! Laissez-moi coucher, j'arrangerai mes affaires demain ; et si ma robe vous plaît tant, vous sauverez votre âme. Je suis trop bon chrétien pour vous la refuser en m'en allant, et vous pourrez en faire ce que vous resta plantée sur ses pieds, contemplant Charles, sans pouvoir ajouter foi à ses Me donner ce bel atour ! dit-elle en s'en rêve déjà, ce monsieur. Bonsoir, Qu'est-ce que je suis venu faire ici ? se dit Charles en s'endormant. Mon père n'est pas un niais, mon voyage doit avoir un but. Psch ! à demain les affaires sérieuses, disait je ne sais quelle ganache Sainte-Vierge ! qu'il est gentil, mon cousin, se dit Eugénie en interrompant ses prières qui ce soir-là ne furent pas Grandet n'eut aucune pensée en se entendait, par la porte de communication qui se trouvait au milieu de la cloison, l'avare se promenant de long en long dans sa chambre. Semblable à toutes les femmes timides, elle avait étudié le caractère de son seigneur. De même que la mouette prévoit l'orage, elle avait, à d'imperceptibles signes, pressenti la tempête intérieure qui agitait Grandet, et, pour employer l'expression dont elle se servait, elle faisait alors la regardait la porte intérieurement doublée en tôle qu'il avait fait mettre à son cabinet, et se disait - Quelle idée bizarre a eue mon frère de me léguer son enfant ? Jolie succession ! Je n'ai pas vingt écus à donner. Mais qu'est-ce que vingt écus pour ce mirliflor qui lorgnait mon baromètre comme s'il avait voulu en faire du feu ?En songeant aux conséquences de ce testament de douleur, Grandet était peut-être plus agité que ne l'était son frère au moment où il le J'aurais cette robe d'or ?... disait Nanon qui s'endormit habillée de son devant d'autel, rêvant de fleurs, de tabis, de damas, pour la première fois de sa vie, comme Eugénie rêva d' la pure et monotone vie des jeunes filles, il vient une heure délicieuse où le soleil leur épanche ses rayons dans l'âme, où la fleur leur exprime des pensées, où les palpitations du coeur communiquent au cerveau leur chaude fécondance, et fondent les idées en un vague désir ; jour d'innocente mélancolie et de suaves joyeusetés ! Quand les enfants commencent à voir, ils sourient ; quand une fille entrevoit le sentiment dans la nature, elle sourit comme elle souriait enfant. Si la lumière est le premier amour de la vie, l'amour n'est-il pas la lumière du coeur ? Le moment de voir clair aux choses d'ici-bas était arrivé pour Eugénie. Matinale comme toutes les filles de province, elle se leva de bonne heure, fit sa prière, et commença l'oeuvre de sa toilette, occupation qui désormais allait avoir un sens. Elle lissa d'abord ses cheveux châtains, tordit leurs grosses nattes au-dessus de sa tête avec le plus grand soin, en évitant que les cheveux ne s'échappassent de leurs tresses, et introduisit dans sa coiffure une symétrie qui rehaussa la timide candeur de son visage, en accordant la simplicité des accessoires à la naïveté des lignes. En se levant plusieurs fois les mains dans de l'eau pure qui lui durcissait et rougissait la peau, elle regarda ses beaux bras ronds, et se demanda ce que faisait son cousin pour avoir les mains si mollement blanches, les ongles si bien façonnés. Elle mit des bas neufs et ses plus jolis souliers. Elle se laça droit, sans passer d'oeillets. Enfin souhaitant, pour la première fois de sa vie, de paraître à son avantage, elle connut le bonheur d'avoir une robe fraîche, bien faite, et qui la rendait attrayante. Quand sa toilette fut achevée, elle entendit sonner l'horloge de la paroisse, et s'étonna de ne compter que sept heures. Le désir d'avoir tout le temps nécessaire pour se bien habiller l'avait fait lever trop tôt. Ignorant l'art de remanier dix fois une boucle de cheveux et d'en étudier l'effet, Eugénie se croisa bonnement les bras, s'assit à sa fenêtre, contempla la cour, le jardin étroit et les hautes terrasses qui le dominaient ; vue mélancolique, bornée, mais qui n'était pas dépourvue des mystérieuses beautés particulières aux endroits solitaires ou à la nature inculte. Auprès de la cuisine se trouvait un puits entouré d'une margelle, et à poulie maintenue dans une branche de fer courbée, qu'embrassait une vigne aux pampres flétris, rougis, brouis par la saison. De là, le tortueux sarment gagnait le mur, s'y attachait, courait le long de la maison et finissait sur un bûcher où le bois était rangé avec autant d'exactitude que peuvent l'être les livres d'un bibliophile. Le pavé de la cour offrait ces teintes noirâtres produites avec le temps par les mousses, par les herbes, par le défaut de mouvement. Les murs épais présentaient leur chemise verte, ondée de longues traces brunes. Enfin les huit marches qui régnaient au fond de la cour et menaient à la porte du jardin étaient disjointes et ensevelies sous de hautes plantes comme le tombeau d'un chevalier enterré par sa veuve au temps des croisades. Au-dessus d'une assise de pierres toutes rongées s'élevait une grille de bois pourri, à moitié tombée de vétusté, mais à laquelle se mariaient à leur gré des plantes grimpantes. De chaque côté de la porte à claire-voie s'avançaient les rameaux tortus de deux pommiers rabougris. Trois allées parallèles, sablées et séparées par des carrés dont les terres étaient maintenues au moyen d'une bordure en buis, composaient ce jardin que, terminait, au bas de la terrasse, un couvert de tilleuls. A un bout, des framboisiers ; à l'autre, un immense noyer qui inclinait ses branches jusque sur le cabinet du tonnelier. Un jour pur et le beau soleil des automnes naturels aux rives de la Loire commençaient à dissiper le glacis imprimé par la nuit aux pittoresques objets, aux murs, aux plantes qui meublaient ce jardin et la cour. Eugénie trouva des charmes tout nouveaux dans l'aspect de ces choses, auparavant si ordinaires pour elle. Mille pensées confuses naissaient dans son âme, et y croissaient à mesure que croissaient au-dehors les rayons du soleil. Elle eut enfin ce mouvement de plaisir vague, inexplicable, qui enveloppe l'être moral, comme un nuage envelopperait l'être réflexions s'accordaient avec les détails de ce singulier paysage, et les harmonies de son coeur firent alliance avec les harmonies de la nature. Quand le soleil atteignit un pan de mur, d'où tombaient les Cheveux de Vénus aux feuilles épaisses à couleurs changeantes comme la gorge des pigeons, de célestes rayons d'espérance illuminèrent l'avenir pour Eugénie, qui désormais se plut à regarder ce pan de mur, ses fleurs pâles, ses clochettes bleues et ses herbes fanées, auxquelles se mêla un souvenir gracieux comme ceux de l'enfance. Le bruit que chaque feuille produisait dans cette cour sonore, en se détachant de son rameau, donnait une réponse aux secrètes interrogations de la jeune fille, qui serait restée là, pendant toute la journée, sans s'apercevoir de la fuite des heures. Puis vinrent de tumultueux mouvements d'âme. Elle se leva brusquement, se mit devant son miroir, et s'y regarda comme un auteur de bonne foi contemple son oeuvre pour se critiquer, et se dire des injures à Je ne suis pas assez belle pour lui. Telle était la pensée d'Eugénie, pensée humble et fertile en souffrances. La pauvre fille ne se rendait pas justice ; mais la modestie, ou mieux la crainte, est une des premières vertus de l'amour. Eugénie appartenait bien à ce type d'enfants fortement constitués, comme ils le sont dans la petite bourgeoisie, et dont les beautés paraissent vulgaires ; mais si elle ressemblait à Vénus de Milo, ses formes étaient ennoblies par cette suavité du sentiment chrétien qui purifie la femme et lui donne une distinction inconnue aux sculpteurs anciens. Elle avait une tête énorme, le front masculin mais délicat du Jupiter de Phidias, et des yeux gris auxquels sa chaste vie, en s'y portant tout entière, imprimait une lumière traits de son visage rond, jadis frais et rose, avaient été grossis par une petite vérole assez clémente pour n'y point laisser de traces, mais qui avait détruit le velouté de la peau, néanmoins si douce et si fine encore que le pur baiser de sa mère y traçait passagèrement une marque rouge. Son nez était un peu trop fort, mais il s'harmonisais avec une bouche d'un rouge de minium, dont les lèvres à mille raies étaient pleines d'amour et de bonté. Le col avait une rondeur parfaite. Le corsage bombé, soigneusement voilé, attirait le regard et faisait rêver ; il manquait sans doute un peu de la grâce due à la toilette ; mais, pour les connaisseurs, la non-flexibilité de cette haute taille devait être un charme. Eugénie, grande et forte, n'avait donc rien du joli qui plaît aux masses ; mais elle était belle de cette beauté si facile à reconnaître, et dont s'éprennent seulement les peintre qui cherche ici-bas un type à la céleste pureté de Marie, qui demande à toute la nature féminine ces yeux modestement fiers devinés par Raphaël, ces lignes vierges souvent dues aux hasards de la conception, mais qu'une vie chrétienne et pudique peut seule conserver ou faire acquérir ; ce peintre, amoureux d'un si rare modèle, eût trouvé tout à coup dans le visage d'Eugénie la noblesse innée qui s'ignore ; il eût vu sous un front calme un monde d'amour ; et, dans la coupe des yeux, dans l'habitude des paupières, le je ne sais quoi traits, les contours de sa tête que l'expression du plaisir n'avait jamais ni altérés ni fatigués, ressemblaient aux lignes d'horizon si doucement tranchées dans le lointain des lacs tranquilles. Cette physionomie calme, colorée, bordée de lueur comme une jolie fleur éclose, reposait l'âme, communiquait le charme de la conscience qui s'y reflétait, et commandait le regard. Eugénie était encore sur la rive de la vie où fleurissent les illusions enfantines, où se cueillent les marguerites avec des délices plus tard inconnues. Aussi se dit-elle en se mirant, sans savoir encore ce qu'était l'amour - Je suis trop laide, il ne fera pas attention à elle ouvrit la porte de sa chambre qui donnait sur l'escalier, et tendit le cou pour écouter les bruits de la maison. - Il ne se lève pas, pensa-t-elle en entendant la tousserie matinale de Nanon, et la bonne fille allant, venant, balayant la salle, allumant son feu, enchaînant le chien et parlant à ses bêtes dans l'écurie. Aussitôt Eugénie descendit et courut à Nanon qui trayait la Nanon, ma bonne Nanon, fais donc de la crème pour le café de mon Mais, mademoiselle, il aurait fallu s'y prendre hier, dit Nanon qui partit d'un gros éclat de rire. Je ne peux pas faire de la crème. Votre cousin est mignon, mignon, mais vraiment mignon. Vous ne l'avez pas vu dans sa chambrelouque de soie et d'or. Je l'ai vu, porte du linge fin comme celui du surplis à monsieur le Nanon, fais-nous donc de la Et qui me donnera du bois pour le four, et de la farine, et du beurre ? dit Nanon laquelle en sa qualité de premier ministre de Grandet prenait parfois une importance énorme aux yeux d'Eugénie et de sa mère. Faut-il pas le voler, cet homme, pour fêter votre cousin ?Demandez-lui du beurre, de la farine, du bois, il est votre père, il peut vous en donner. Tenez, le voilà qui descend pour voir aux provisions...Eugénie se sauva dans le jardin, tout épouvantée en entendant trembler l'escalier sous le pas de son éprouvait déjà les effets de cette profonde pudeur et de cette conscience particulière de notre bonheur qui nous fait croire, non sans raison peut-être, que nos pensées sont gravées sur notre front et sautent aux yeux d'autrui. En s'apercevant enfin du froid dénûment de la maison paternelle, la pauvre fille concevait une sorte de dépit de ne pouvoir la mettre en harmonie avec l'élégance de son cousin. Elle éprouva un besoin passionné de faire quelque chose pour lui quoi ? elle n'en savait rien. Naïve et vraie, elle se laissait aller à sa nature angélique sans se défier ni de ses impressions, ni de ses sentiments. Le seul aspect de son cousin avait éveillé chez elle les penchants naturels de la femme, et ils durent se déployer d'autant plus vivement, qu'ayant atteint sa vingt-troisième année, elle se trouvait dans la plénitude de son intelligence et de ses désirs. Pour la première fois, elle eut dans le coeur de la terreur à l'aspect de son père, vit en lui le maître de son sort, et se crut coupable d'une faute en lui taisant quelques pensées. Elle se mit à marcher à pas précipités en s'étonnant de respirer un air plus pur, de sentir les rayons du soleil plus vivifiants, et d'y puiser une chaleur morale, une vie nouvelle. Pendant qu'elle cherchait un artifice pour obtenir la galette, il s'élevait entre la Grande Nanon et Grandet une de ces querelles aussi rares entre eux que le sont les hirondelles en hiver. Muni de ses clefs, le bonhomme était venu pour mesurer les vivres nécessaires à la consommation de la Reste-t-il du pain d'hier ? dit-il à Pas une miette, prit un gros pain rond, bien enfariné, moulé dans un de ces paniers plats qui servent à boulanger en Anjou, et il allait le couper, quand Nanon lui dit - Nous sommes cinq, aujourd'hui, C'est vrai, répondit Grandet, mais ton pain pèse six livres, il en restera. D'ailleurs, ces jeunes gens de Paris, tu verras que ça ne mange point de Ça mangera donc de la frippe, dit Anjou, la flippe, mot du lexique populaire, exprime l'accompagnement du pain, depuis le beurre étendu sur la tartine, frippe vulgaire, jusqu'aux confitures d'alleberge, la plus distinguée des frippes ; et tous ceux qui, dans leur enfance, ont léché la frippe et laissé le pain, comprendront la portée de cette Non, répondit Grandet, ça ne mange ni frippe, ni pain. Ils sont quasiment comme des filles à après avoir parcimonieusement ordonné le menu quotidien, le bonhomme allait se diriger vers son fruitier, en fermant néanmoins les armoires de sa dépense, lorsque Nanon l'arrêta pour lui dire - Monsieur, donnez-moi donc alors de la farine et du beurre, je ferai une galette aux Ne vas-tu pas mettre la maison au pillage à cause de mon neveu ?- Je ne pensais pas plus à votre neveu qu'à votre chien, pas plus que vous n'y pensez vous-même. Ne voilà-t-il pas que vous ne m'avez aveint que six morceaux de sucre, m'en faut Ha çà, Nanon, je ne t'ai jamais vue comme qui te passe donc par la tête ? Es-tu la maîtresse ici ? Tu n'auras que six morceaux de Eh bien, votre neveu, avec quoi donc qu'il sucrera son café ?- Avec deux morceaux, je m'en passerai, Vous vous passerez de sucre, à votre âge ! j'aimerais mieux vous en acheter de ma Mêle-toi de ce qui te la baisse du prix, le sucre était toujours, aux yeux du tonnelier, la plus précieuse des denrées coloniales, il valait toujours six francs la livre, pour de le ménager, prise sous l'Empire, était devenue la plus indélébile de ses habitudes. Toutes les femmes, même la plus niaise, savent ruser pour arriver à leurs fins, Nanon abandonna la question du sucre pour obtenir la Mademoiselle, cria-t-elle par la croisée, est-ce pas que vous voulez de la galette ?- Non, non, répondit Allons, Nanon, dit Grandet en entendant la voix de sa fille, tiens. Il ouvrit la mette où était la farine, lui en donna une mesure, et ajouta quelques onces de beurre au morceau qu'il avait déjà Il faudra du bois pour chauffer le four, dit l'implacable Eh bien, tu en prendras à ta suffisance, répondit-il mélancoliquement, mais alors tu nous feras une tarte aux fruits, et tu nous cuiras au four tout le dîner ; par ainsi, tu n'allumeras pas deux Quien ! s'écria Nanon, vous n'avez pas besoin de me le dire. Grandet jeta sur son fidèle ministre un coup d'oeil presque Mademoiselle, cria la cuisinière, nous aurons une galette. Le père Grandet revint chargé de ses fruits, et en rangea une première assiettée sur la table de la cuisine. - Voyez donc, monsieur, lui dit Nanon, les jolies bottes qu'a votre neveu. Quel cuir, et qui sent bon. Avec quoi que ça se nettoie donc ? Faut-il y mettre de votre cirage à l' Nanon, je crois que l'oeuf gâterait ce cuir-là. D'ailleurs, dis-lui que tu ne connais point la manière de cirer le maroquin, oui, c'est du maroquin, il achètera lui même à Saumur et t'apportera de quoi illustrer ses bottes. J'ai entendu dire qu'on fourre du sucre dans leur cirage pour le rendre C'est donc bon à manger, dit la servante en ponant les bottes à son nez. Tiens, tiens, elles sentent l'eau de Cologne de madame. Ah ! c'est-il Drôle ! dit le maître, tu trouves drôle de mettre à des bottes plus d'argent que n'en vaut celui qui les Monsieur, dit-elle au second voyage de son maître qui avait fermé le fruitier, est-ce que vous ne mettrez pas une ou deux fois le pot-au-feu par semaine à cause de votre... ?- Faudra que j'aille à la Pas du tout ; tu nous feras du bouillon de volaille, les fermiers ne t'en laisseront pas chômer. Mais je vais dire à Cornoiller de me tuer des corbeaux. Ce gibier-là donne le meilleur bouillon de la C'est-y vrai, monsieur, que ça mange les morts ?- Tu es bête, Nanon ! ils mangent, comme tout le monde, ce qu'ils trouvent. Est-ce que nous ne vivons pas des morts ? Qu'est-ce donc que les successions ? Le père Grandet, n'ayant plus d'ordre à donner, tira sa montre ; et, voyant qu'il pouvait encore disposer d'une demi-heure avant le déjeuner, il prit son chapeau, vint embrasser sa fille, et lui dit - Veux-tu te promener au bord de la Loire sur mes prairies ? j'ai quelque chose à y alla mettre son chapeau de paille cousue, doublé de taffetas rose ; puis, le père et la fille descendirent la rue tortueuse jusqu'à la Où dévallez-vous donc si matin ? dit le notaire Cruchot qui rencontra Voir quelque chose, répondit le bonhomme sans être la dupe de la promenade matinale de son le père Grandet allait voir quelque chose, le notaire savait par expérience qu'il y avait toujours quelque chose à gagner avec lui. Donc il l' Venez, Cruchot ? dit Grandet au notaire. Vous êtes de mes amis, je vais vous démontrer comme quoi c'est une bêtise de planter des peupliers dans de bonnes terres...- Vous comptez donc pour rien les soixante mille francs que vous avez palpés pour ceux qui étaient dans vos prairies de la Loire, dit maître Cruchot en ouvrant des yeux hébétés. Avez-vous eu du bonheur ?... Couper vos arbres au moment où l'on manquait de bois blanc à Nantes, et les vendre trente francs !Eugénie écoutait sans savoir qu'elle touchait au moment le plus solennel de sa vie, et que le notaire allait faire prononcer sur elle un arrêt paternel et était arrivé aux magnifiques prairies qu'il possédait au bord de la Loire, et où trente ouvriers s'occupaient à déblayer, combler, niveler les emplacements autrefois pris par les Maître Cruchot, voyez ce qu'un peuplier prend de terrain, dit-il au notaire. Jean, cria-t-il à un ouvrier, me... me... mesure avec ta toise dans tou... tou... tous les sens ?- Quatre fois huit pieds, répondit l'ouvrier après avoir Trente-deux pieds de perte, dit Grandet à Cruchot. J'avais sur cette ligne trois cents peupliers, pas vrai ? Or... trois ce... ce... ce... cent fois trente-d...eux pie... pieds me man... man... man... mangeaient cinq... cinq cents de foin ; ajoutez deux fois autant sur les côtés, quinze cents ; les rangées du milieu autant. Alors, mé... mé... mettons mille bottes de Eh bien, dit Cruchot pour aider son ami, mille bottes de ce foin-là valent environ six cents Di... di... dites dou... ou... ouze cents à cause des trois à quatre cents francs de regain . Eh bien, ca... ca... ca... calculez ce que que que dou... ouze cents francs par an pen... pen... pendant quarante ans do... donnent a...a... avec les in... in... intérêts com... com... composés que que que vouous Va pour soixante mille francs, dit le Je le veux bien ! ça ne ne ne fera que que que soixante mille francs. Eh ! bien, reprit le vigneron sans bégayer, deux mille peupliers de quarante ans ne me donneraient pas cinquante mille francs. Il y a perte. J'ai trouvé ça, moi, dit Grandet en se dressant sur ses reprit-il, tu combleras les trous, excepté du côté de la Loire, où tu planteras les peupliers que j'ai les mettant dans la rivière, ils se nourriront aux frais du gouvernement, ajouta-t-il en se tournant vers Cruchot et imprimant à la loupe de son nez un léger mouvement qui valait le plus ironique des Cela est clair les peupliers ne doivent se planter que sur les terres maigres, dit Cruchot stupéfait par les calculs de O-u-, monsieur, répondit ironiquement le qui regardait le sublime paysage de la Loire sans écouter les calculs de son père, prêta bientôt l'oreille aux discours de Cruchot en l'entendant dire à son client - Hé bien, vous avez fait venir un gendre de Paris, il n'est question que de votre neveu dans tout Saumur. Je vais bientôt avoir un contrat à dresser, père Vous... ou... vous êtes so... so... orti de bo... bonne heure poocur me dire ça, reprit Grandet en accompagnant cette réflexion d'un mouvement de sa loupe. Hé bien, mon vieux camaaaarade, je serai franc, et je vous dirai ce que vooous voooulez sa savoir. J'aimerais mieux, voyez-vooous, je... jeter ma fi... fi fille dans la Loire que de la dooonner à son cououousin vous pou...pou... ouvez aaannoncer ça. Mais non, laissez jaaser le le mon... InLibroVeritas Retour à la rubrique feuilletons Retour au menu
Lescollections COGNACQ-BARON garnissant une gentilhommière de Vendée La collection PIAUT à Paris et à divers collectionneurs parisiens Expositions publiques : Vendredi 10 octobre de 9 h à 21 h Samedi 11 octobre de 10 h à 18 h Samedià partir de 17 heures, nous convions notre aimable clientèle à un cocktail musical dans le cadre d'une guinguette World en l'hôtel des Chapeau de paille tressée de forme ovale, à calotte et bords plats, orné d’un ruban sur la couronne, le canotier est, comme son nom l’indique, l’accessoire fétiche des adeptes du canotage au XIXe siècle. Coco Chanel prouvera qu’il n’est pas réservé aux hommes, Fred Astaire en fera son compagnon de scène et Leonardo DiCaprio l’imposera à l’écran dans l’adaptation hollywoodienne de Gatsby le Magnifique. C’est le plus charmant des “bibis” ! Chic et décontracté, le canotier tient son nom de l’espagnol “canoa” signifiant “petit bateau”. Son port remonterait à l’apparition des premiers canots à voile sur la Seine au début du XIXe siècle. A cette époque, les canotiers parisiens, soucieux de ne pas naviguer habillés d’un simple costume de ville, s’inspirent de la tenue des matelots. Ils associent leur chapeau de paille au maillot de corps blanc ou à la marinière, au pantalon à pinces en lin et en coton, et le réhausssent d’un ruban de couleur. Le roi de la guinguette Réglementaire, le canotier gagne en popularité. Chapeau d’été par excellence, Auguste Renoir l’immortalise dans sa célèbre toile impressionniste, Le Déjeuner des canotiers 1880 un hymne à la joie de vivre reflétant l’insouciance des dimanches chômés au bord de la Seine où canotiers et cocottes se prélassent dans les guinguettes au bord de l’eau. On peut admirer le tableau conservé dans la Philipps Collection à Washington Quant à Caillebotte, s’il avait peint son Canotier 1877 quelques années plus tard, nul doute qu’il ne se serait pas affublé d’un haut-de-forme ! Léger et confortable, le canotier est aussi apprécié des sportifs–il s’impose chez les cyclistes dans les années 1900, comme en témoignent les gravures d’époque où le chapeau est omniprésent. Masculin, il se porte légèrement penché sur le côté, de manière décontractée. Mais Gabrielle Chanel l’arbore fièrement dès les années 1920, en réaction aux couvre-chefs très garnis des femmes de l’époque. Le roi du music-hall C’est surtout au chanteur Maurice Chevalier–l’artiste le plus populaire du Music Hall français dans les années folles, devenu acteur reconnu dans les années 30 à Hollywood–, que l’on doit la démocratisation du chapeau de paille. Le canotier est à l’artiste ce que le bicorne fut à Napoléon. Il le porte penché sur l’avant, incliné “avec désinvolture” sur l’oreille et lui consacre son tube des années 60, aux côtés des Chaussettes noires, la chanson Le Twist du canotier ” Avec mon canotier / Sur le côté, sur le côté / J´ai fait danser le twist / Au monde entier”. Le modèle fétiche du chanteur fut rebaptisé “Chapeau Maurice Chevalier” après sa mort. Orné d’un ruban noir, il est fait de paille tressée et mesure 31 centimètres de diamètre. Il en existe de nombreuses répliques, comme celle, miniature, réalisée par le maître chapelier Sools, qui était offert en cadeau, dans les années 1930, aux clients du cabaret Le Perroquet à Paris. Mais les meilleurs ambassadeurs du canotier sont américains Rita Hayworth, symbole du sex-appeal hollywoodien le glamorise dans les années 1940, et Gene Kelly l’impose au grand public dans la comédie musicale Singin’ in the Rain, sortie en 1952. Dernière apparition remarquée du canotier au cinéma ? Perché sur la tête de Leonardo DiCaprio dans Gatsby le Magnifique, en 2013. Le retour des canotiers Les amateurs de chapeaux auront remarqué ces dernières années le grand retour du canotier dans les collection printemps-été des plus grandes maisons. Retravaillé, anobli, assoupli, le canotier résiste au temps et gagne en noblesse. On l’aperçoit régulièrement chez Hermès, et l’actrice Chloë Sevigny le porte volontiers sur le tapis rouge. Attention toutefois avant de ressortir le canotier des malles du grenier. S’il est un allié de goût pour votre garden-party, on dit qu’il sied surtout aux visages carrés ou rectangulaires… Article publié dans le numéro de juillet 2016 de France-Amérique. pIwljxv.
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  • chapeau de paille porte au temps des guinguette